Les peintures de la Vallée des Fresques : la chapelle Sainte-Catherine de l'église d'Antigny, la Passion du Christ
Le cycle de la Passion du Christ a été peint sur la voûte de la chapelle Sainte-Catherine à Antigny à la fin du 15e siècle ou au tout début du 16e siècle, commandité probablement par Louis de Moussy. Le père de ce dernier, Jean de Moussy, avait fait représenté ce sujet dans la chapelle de son château de Boismorand.
Carnet du patrimoine
Publié le 27 avril 2018
# Vienne, Antigny
# Opération d'inventaire : Vallée de la Gartempe
# Peinture monumentale
# Limite 15e siècle 16e siècle
La Passion du Christ à Antigny
Certaines scènes du cycle de la Passion du Christ figurent également sur les murs de l'église Notre-Dame d'Antigny au 14e siècle ; les artistes qui ont peint la chapelle avaient donc un exemple à proximité immédiate. Ainsi, la position de saint Jean est assez similaire sur les deux représentations de la Cène : Jésus pose la main sur la tête de saint Jean, penchée tantôt à droite, tantôt à gauche.
Les peintures de la chapelle Sainte-Catherine de l'église d'Antigny
L'histoire commence sur le registre inférieur de la retombée sud de la voûte avec la Cène, le Baiser de Judas et l'Arrestation de Jésus, le Christ outragé, la Flagellation, Jésus devant Pilate, qui se poursuit sur le registre médian du mur ouest. La scène suivante, le Couronnement d'épines, est à cheval sur la partie droite du mur ouest et le registre inférieur de la retombée nord de la voûte, où est ensuite représenté le Portement de croix. La narration continue sur le mur nord de la chapelle avec deux scènes effacées, puis la Mise au tombeau et la Descente aux limbes, pour se terminer sur le mur ouest avec l'Apparition de Jésus à Madeleine.
La Cène
Pour cette représentation de la Cène, le Christ est peint au centre de la table, entouré des apôtres. Sur la table se trouvent des verres, des couteaux, du pain ; le poisson et la viande sont figurés par un animal entier. Des aiguières sont posées sous la table.
L'Arrestation et la Flagellation du Christ
Les apôtres se pressent derrière Jésus alors que les soldats armés de lances et de hallebardes viennent l'arrêter. Jésus, assis les yeux bandés, est encadré par trois valets, debout, les mains levées, prêts à lui faire subir des outrages. Dans la scène suivante, Jésus est attaché à un poteau et flagellé par deux valets.
La Comparution devant Pilate
La scène suivante est à cheval sur la retombée sud de la voûte et le mur ouest. Pilate est représenté assis, vêtu d'une longue robe de magistrat romain. Un serviteur lui verse de l'eau sur les mains. Jésus, debout et entravé, lui fait face (sur la retombée sud de la voûte) ; il est encadré par trois valets.
La scène suivante commence sur le mur ouest et se termine sur la retombée nord de la voûte. Jésus est assis, les mains toujours entravées, alors que les deux valets lui enfoncent la couronne d'épines sur la tête à l'aide de bâtons.
Le Portement de croix
La scène du Portement de croix est plus élaborée que les précédentes. Vers l'avant, Jésus porte sa croix, aidé à l'arrière par Simon le Cyrénéen. Jésus est encadré par des soldats armés de hallebardes et de lances. L'un d'eux le frappe avec un gourdin. Derrière Jésus, les deux larrons sont nus et de plus petite taille que les autres personnages de la scène. Ils sont encadrés par trois soldats. À l'arrière, Marie et les saintes femmes assistent à la scène.
Les dernières scènes de la Passion, mal conservées
Les dernières scène de la Passion du Christ sont mal conservées. Sur le registre inférieur de la retombée nord de la voûte, est peinte la Crucifixion. Jésus est figuré au premier plan, les deux larrons sont crucifiés à l'arrière plan. Un soldat transperce le flan de Jésus. De l'autre côté, le centurion lève le doigt vers le Christ en prononçant des paroles, écrites sur un phylactère mais aujourd'hui effacées. Il est difficile d'identifier les personnages habituellement associés à cette scène, Marie et les saintes femmes, saint Jean, …
La narration se poursuit sur le mur sud. Une scène effacée précède la Mise au tombeau. Jésus est allongé nu sur un linceul tenu à chaque extrémité par un personnage (Joseph d'Arimathie et Nicodème). À l'arrière du tombeau se tiennent traditionnellement les trois saintes femmes, Marie et saint Jean.
Dans la Descente aux limbes, peinte à cheval sur le mur sud et le mur ouest, se distingue à peine le Christ tenant un grand bâton terminé par une croix. Sous cette scène, l'apparition de Jésus à Madeleine est encore moins lisible. Le Christ, grand personnage nimbé, sur la droite de la scène, fait face à Madeleine, agenouillée.
Références documentaires
- Angheben, Marcello, Favreau, Robert, Landry-Delcroix, Claudine, Riou, Yves-Jean. La vallée des fresques de Saint-Savin à Montmorillon. Association Gilbert de la Porée, 2011, p. 81-87 et 103-112.
- Landry-Delcroix Claudine, Amelot Jean-François (photographe). La peinture murale gothique en Poitou. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2012, notamment p. 77-80, 159-164 et 230-233.
- Salvini, Joseph. "Les ensembles décoratifs dans le diocèse de Poitiers entre la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion". Bulletins de la société des Antiquaires de l'Ouest, 3e série, tome 12, 1939-1941, p. 97-105 et 116-120.
Auteur : Véronique Dujardin