L'estuaire de la Gironde vu du ciel
Les paysages de la rive droite de l'estuaire de la Gironde offrent une grande variété de formes et de couleurs.
En perpétuelle évolution, ils n'ont cessé de se transformer au cours des siècles passés, de manière naturelle ou par la main de l'homme. Le regard porté sur eux depuis les airs donne une autre dimension aux observations faites au sol.
Album
Publié le 19 octobre 2015
# Charente-Maritime et Gironde
# Opération d'inventaire : Estuaire de la Gironde
# Patrimoine maritime et fluvial
# Toutes périodes
Voici une mosaïque d'images pour découvrir la richesse et la diversité de ces paysages : océan de vignes, marais côtiers et intérieurs, ligne de falaises, paysage urbain et forêts.
Ces photographies aériennes ont été réalisées en 2012, à l'occasion du reportage consacré au patrimoine régional pour l'émission Des racines et des ailes. Ce reportage a été diffusé le 24 avril 2013, sur France 3.
L'estuaire de la Gironde vu du ciel
Les paysages de la rive droite de l'estuaire de la Gironde offrent une grande variété de formes et de couleurs.
En perpétuelle évolution, ils n'ont cessé de se transformer au cours des siècles passés, de manière naturelle ou par la main de l'homme.
Le regard porté sur eux depuis les airs donne une autre dimension aux observations faites au sol.
Un océan de vignes
La vigne est aujourd'hui une composante essentielle du paysage de la rive droite de l'estuaire, de Saint-Sorlin-de-Cônac à Talmont.
Elle est en revanche presque absente plus au nord, sur la presqu'île d'Arvert qu'elle occupait pourtant en grande partie au 18e siècle.
Le vignoble de la Saintonge estuarienne a connu une expansion fulgurante dans les années 1850-1880, puis a été laminé par la crise du phylloxéra.
Il s'est partiellement reconstitué au début du 20e siècle et surtout au cours des cinquante dernières années. Il est désormais concentré dans les mains de quelques grandes exploitations.
Marais côtiers, marais intérieurs
Les marais de la rive droite de l'estuaire, qu'ils soient côtiers (formés par l'envasement de la côte) ou intérieurs (irrigués par des cours d'eau), constituent un paysage en perpétuelle évolution. De Meschers à la Palmyre, plusieurs marais intérieurs, parfois salants, ont disparu, mis en culture, gagnés par la forêt ou urbanisés.
De Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet à Saint-Sorlin-de-Cônac, le trait de côte n'a cessé d'avancer et de reculer au cours des derniers siècles. Les marais de Cônac ont été les premiers desséchés, dès le 17esiècle. Ceux de Mortagne et de Saint-Seurin se sont formés à partir d'un banc de sable, ont été desséchés puis repris par la nature sauvage. Vers Barzan et Talmont, vases et prés salés commencent à gagner et donnent une idée du paysage tel qu'il était autrefois plus au sud. Et qui sait si, un jour, la baie de Bonne-Anse qui se referme ne formera pas un nouveau marais ?
Paysages de la rive Saintongeaise
Les falaises, ligne du littoral actuel ou passé
De Saint-Palais-sur-Mer à Mortagne-sur-Gironde, la rive droite présente face à l'estuaire une ligne de falaises impressionnantes. Plus au sud, le temps les a adoucies en coteaux et en promontoires d'où la vue embrasse tout l'estuaire. À Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet et àMortagne, l'envasement côtier a éloigné les falaises du rivage : ces mille-feuilles calcaires semblent attendre le retour de la mer.
À partir de Barzan, vers le nord, les vagues lèchent à nouveau ces fragiles murailles, dentelées de carrelets pour la pêche. À Meschers, les falaises recueillent un habitat troglodytique toujours actif. Autour de Royan, entrecoupées de petites anses ou "conches", elles servent de balcon naturel aux villas de bord de mer.
Paysage rural, paysage urbain
Jusqu'au 19e siècle, la rive droite de l'estuaire de la Gironde est faiblement urbanisée. L'habitat est éparpillé entre les bourgs et une foule de hameaux, parfois plus importants que les bourgs eux-mêmes. Ce schéma perdure dans la plupart des communes au sud du territoire.
En revanche, dès la seconde moitié du 19e siècle, l'urbanisation a bouleversé les paysages autour de Royan. Bains de mer, villas, chemin de fer puis tourisme de masse après 1945, sont les ingrédients de cette révolution urbaine.
Deux phénomènes ont engendré ce paysage urbain : la diffusion de l'architecture de villégiature à partir de la seconde moitié du 19e siècle, la reconstruction de Royan et de ses environs après les bombardements de 1945.
La forêt pour tenir les terres
Jusqu'au 18e siècle, la forêt était surtout présente dans la presqu'île d'Arvert. Encore était-elle cantonnée à l'arrière-plan du cordon dunaire qui constituait alors les alentours de la pointe de la Coubre. Plus au sud, bois et landes, exploités par les communautés d'habitants, se concentraient sur l'arrière-pays entre Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet et Saint-Fort-sur-Gironde.
Ces deux pôles forestiers ont beaucoup évolué à partir du 19e siècle. Au sud, bois et landes se sont transformés en forêts, celles de Valleret et de la Lande. Au nord, des forêts ont été plantées pour retenir les dunes, notamment entre Vaux-sur-Mer et la pointe de la Coubre qui continue à redessiner ses formes.