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Chapelle Notre-Dame

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Saint-Léon-sur-Vézère

Selon une disposition courante au Moyen âge, la chapelle Notre-Dame, dite aussi "de la Sainte Croix" ou beaucoup plus récemment "du cimetière", était dans l'enceinte d'un "hôpital", établissement d'un ordre religieux dédié au soin des pauvres, des vieillards, des infirmes et des exclus mais aussi pour l'accueil des pèlerins, à la fois situé en dehors mais à proximité immédiate d'un bourg et sur son chemin d'accès le plus fréquenté. Cette disposition se voyait notamment à Périgueux ("hors la porte de l'Aiguilharia", 1240) et, dans la vallée de la Vézère, à la chapelle Saint-Roch de Beauregard et à l'hôpital du Bugue. Des documents d'archives renseignent sur les deux moments forts de l'existence de cet établissement : le premier, sa création, grâce à des indulgences octroyées en Avignon par le pape Clément VII le 14 mars 1381 ; le second, sa destruction, texte non daté mais remontant assurément à la seconde moitié du XVe siècle et renseignant sur la localisation et l'état de l'hôpital après les désastres de la guerre de Cent Ans : on y apprend qu'alors "toutes choses [sont] brisées et qu’il n’existe plus en ce lieu de logement pour les pauvres du Christ ; ledit hôpital est un lieu de passage pour les pèlerins, et il y a ici une grande dévotion pour une image du Crucifié." L'hôpital de Saint-Léon ne semble pas avoir été relevé de ses ruines, car on n'en trouve plus aucune mention par la suite.

La chapelle Notre-Dame a été construite autour de 1500 pour servir non seulement de sépulture à des seigneurs locaux, mais aussi, selon la tradition locale, de chapelle expiatoire d'un blasphème proféré contre la Croix dite "de l'ospital" située à cet endroit le 5 novembre 1233. Une inscription gravée dans le tympan du portail occidental rappelle l'évènement qui serait survenu près de trois siècles plus tôt. La datation autour de 1500, qui relève elle aussi d'une tradition orale, semble toutefois justifiée par les critères internes de l'édifice, qui relèvent tous du gothique tardif : appareil en pierre de taille à joints épais, contreforts sur les angles à pénétration, réseaux flamboyants des remplages, bases prismatiques des colonnettes et ogives à listel (la voûte a disparu). Les commanditaires du sanctuaire sont également connus grâce aux armoiries sculptées sur la face principale des contreforts d'angle : le meuble héraldique, une tour, appartient aux armoiries de la famille de Reilhac (et non à celles de la famille de La Bermondie, comme il a parfois été dit), seigneurs de Belcayre, fief situé en bordure de la Vézère, à l'extrémité orientale de la commune, et de La Peyronie, fief autrefois situé dans le bourg de Saint-Léon et mentionné par l'inscription ; les Reilhac portaient "De gueule à la tour d'or".

Le texte mi-français mi-occitan figurant sur le tympan de la porte d'entrée est relevé d'abord par Jean Tarde puis, en 1629, par le frère récollet Jean Dupuy (voir : Annexes). Dans son ouvrage, le chanoine Tarde indique qu'il a recopié le texte d'après un cartulaire conservé parmi les reliques de l'église de Saint-Léon, tandis que le révérend père Dupuy précise que ce texte est gravé sur une pierre retrouvée quelques années plus tôt (avant 1629) et qu'il a été alors de nouveau gravé sur la porte de la chapelle : l'inscription sur le portail daterait donc des premières années du XVIIe siècle.

La chapelle de la "Sainte Croix" est représentée sur la planche n° 23 de la carte de Belleyme levée en 1768, au bord de la route royale de Saint-Léon à Montignac. Vendue comme Bien national le 3 frimaire an III de la République (23 novembre 1794), la chapelle est rachetée en 1844 par la commune, en même temps que le terrain mitoyen pour y installer le nouveau cimetière. L'édifice religieux forme aujourd'hui un ensemble protégé, composé de l'enclos funéraire et de sa porte, de deux pierres tombales, d'une croix sur colonne et de plusieurs enfeus, des XIIe et XVe siècles, qui étaient autrefois près de l'église.

Périodes

Principale : 4e quart 14e siècle (détruit)

Principale : limite 15e siècle 16e siècle
Dates

1381, daté par source

De plan rectangulaire orienté, la chapelle bâtie entièrement en pierre de taille est cantonnée de contreforts dont la face sur l'angle présente un écu portant un meuble héraldique. La chapelle est éclairée par deux baies (au sud et à l'est) en arc brisé à remplage gothique flamboyant.

Une inscription en langue mi-occitane mi-latine gravée dans le tympan du portail d'entrée relate le miracle en souvenir duquel la chapelle fut édifiée.

L'intérieur de l'édifice était autrefois couvert d'une voûte quadripartite ; en subsistent les colonnettes d'angle et le départ des nervures. Des litres funéraires sont également encore visibles à l'intérieur, restaurées en 1980. Les murs ont été surélevés en moellon à une période indéterminée, sans doute pour l'installation de la charpente actuelle, couverte en lauze.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille
Toits
  1. calcaire en couverture
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 vaisseau

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit en pavillon
Décors/Technique
  1. peinture
  2. sculpture
Décors/Représentation

  1. Representations : litre funéraire

  2. Representations : armoiries

Précision sur la représentation :

Sur chacun des contreforts aux angles du bâtiment, un écu portant un meuble héraldique : une tour crénelée.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Saint-Léon-sur-Vézère

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: la Croix

Cadastre: 1813 B1 380, 2014 AI 96

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