Moulin de la Champagne, ferme, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Floirac

Le moulin date probablement du tout début du 19e siècle (il est presque identique au moulin de la Sablière, voisin, qui date de 1818). Le 9 février 1796 (19 pluviôse an IV), un contrat de mariage passé entre Jacques Pinardeau et Marie Vieuille indique que les parents des époux s'engagent à financer par moitié la construction d'un moulin à vent. Il s'agit probablement de ce moulin-ci puisque, lorsque le cadastre de Floirac est établi en 1833, le moulin appartient au fils des époux Pinardeau-Vieuille, Jacques Pinardeau époux Chobelet (qui détient aussi le moulin de Bel Air, à proximité). Le moulin figure avec la maison de meunier sur le plan cadastral de 1833 qui indique le lieu "la Sablière", englobant le moulin voisin. Ce moulin-ci devait posséder à l'origine des ailes à toiles, avant d'adopter le système Berton au cours du 19e siècle (comme le moulin de la Sablière).

En 1854, la propriété passe à Alexandre Pinardeau puis, en 1868, à Baptiste Prépoint. Ce dernier reconstruit la maison en 1876, selon le cadastre. La plupart des dépendances date sans doute aussi de cette période, traduisant une reconversion, au moins partielle, de la propriété vers la polyculture. La propriété passe ensuite à Augustin Prépoint époux Garnier, en 1896. Le cadastre mentionne l'affectation d'une écurie à un usage commercial (non précisé) en 1902. Dans l'Entre-deux-guerres, le moulin est actionné par un moteur à essence autant que par le vent, trop irrégulier. Il est relié par une vis sans fin, à la petite bluterie qui se trouve à côté.

En 1943, la propriété passe à Mme Palissier née Prépoint, puis en 1944 à Armand Morice époux Palissier, dernier meunier du lieu. Le moulin cesse de fonctionner peu après. Pendant les combats de la Poche de Royan, il sert de poste d'observation aux FFI. Vers 1950, la toiture est démontée et vendue. Le moulin et son mécanisme intérieur tombent alors en ruines.

La propriété est achetée en 1991 par Henri Tauzin. Le moulin, rebaptisé "moulin de la Champagne", est restauré en 2002, et reçoit le label de la Fondation du Patrimoine. Les ailes munies de toiles sont restituées, ainsi que la toiture tournante en bois. Les travaux sont menés par l'entreprise Croix, de La Cornuaille (Maine-et-Loire).

Périodes

Principale : limite 18e siècle 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1876, daté par source

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

La propriété dans son ensemble comprenait un logis de ferme, des dépendances à l'arrière en appentis et en retour d'équerre, à l'ouest d'une cour et d'un jardin, un fournil, une bluterie et enfin le moulin, au nord-ouest. Parmi les dépendances, on comptait un chai, reconnaissable à sa fenêtre de décharge en arc surbaissé, un hangar, une grange, une étable et des toits à porcs et à volaille. Le fournil possède encore son four à pain, de deux mètres de diamètre. La gueule du four est entourée d'une cheminée. Probablement remployée, elle semble dater de la fin du 18e siècle ou du début du 19e.

Le logis, perpendiculaire à la voie, est couvert d'un toit à croupes souligné par une génoise double. La façade, orientée au sud-est, est entièrement construite en pierre de taille. Elle est ornée d'un solin et d'un bandeau d'appui mouluré qui, comme la génoise, se prolongent sur le mur pignon nord. La façade présente au total sept travées d'ouvertures. L'intérieur comprenait, de part et d'autre d'une entrée, une cuisine et une enfilade de chambres.

Construit sur une butte de terre ou "cerne", le moulin est en moellons avec un parement en pierre de taille. Il possède des ailes de quinze mètres d'envergure, avec des barreaux reliés par des cotterets et sur lesquels viennent se fixer des toiles. On pénètre à l'intérieur par deux portes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest. Le moulin se compose d'une salle basse, d'un rez-de-chaussée et de deux étages, accessibles par un escalier tournant en pierre de taille. Le premier étage accueillait deux paires de meules, et le second une seule (des restes de meules sont visibles près du moulin). Au rez-de-chaussée se trouvait une cheminée dont la fumée s'évacuait par un conduit et un trou aménagé sur la paroi est du moulin.

Le mécanisme intérieur a été partiellement restitué lors de la restauration (arbre maître des ailes, rouet). Un moteur électrique permet de pallier l'irrégularité du vent. Une longue pièce de bois ou "guivre", relié par une chaîne à un cabestan, sert à orienter, depuis l'extérieur, le toit tournant, monté sur des galets aujourd'hui métalliques. A côté, une autre longue pièce de bois, le frein, est utilisée pour bloquer les ailes en resserrant une suite de plaques de bois enroulées autour du rouet.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Énergies
  1. Nature : énergie éolienne

Typologie
  1. ferme à bâtiments jointifs
  2. dépendances en appentis à l'arrière
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : coquille


Précision sur la représentation :

La cheminée du four à pain porte un décor mouluré et sculpté, notamment des coquilles.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Floirac

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1833 C 2633, 2009 ZL 75

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