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Prieuré de Coulon (disparu), place de l'Eglise et place d'Irchester
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
L'ancien cimetière et l'ancien prieuré de Coulon
Les abords de l'église été occupés, dès le Moyen Age, par le cimetière, avant son transfert, sans doute au 17e siècle, à son emplacement actuel, au nord du bourg. Des inhumations (sarcophages trapézoïdaux, ossements datés des 7e et 8e siècles...) ont été mis au jours à différentes reprises à l'occasion de travaux près de l'église ou encore dans l'ancien jardin du presbytère, au sud (actuel siège du Parc du Marais poitevin). La place de l'Eglise et la place d'Irchester, aujourd'hui largement dégagées, constituaient par ailleurs jusqu'au milieu du 19e siècle un espace occupé par différents éléments très proches de l'église, comme le montre le plan cadastral de 1833 : une demeure avec cour et communs, au nord (place d'Irchester), une ancienne maison touchant presque à l'église à l'ouest, et un pigeonnier carré encore à l'ouest, le tout appartenant en 1833 au maire, François Faribaud ; enfin, un jardin à l'ouest, dépendant de la cure qui se trouvait de l'autre côté de la rue, au sud (actuel siège du Parc du Marais poitevin), jardin dans lequel se trouvait un puits (devenu fontaine communale).
A part le jardin dépendant de la cure, cet ensemble constituait jusqu'à la Révolution l'emprise de l'ancien prieuré de Coulon, avec, touchant l'église à l'ouest, la maison prieurale où les curés ont habité jusqu'à la fin du 17e siècle. Ce prieuré fut donné en 830 à l'abbaye de Charroux, avant de relever de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise à partir du 12e ou 13e siècle, puis, à partir de 1621-1623, des feuillants de Poitiers. En ce début du 17e siècle, un procès oppose d'ailleurs les deux institutions religieuses au sujet de la propriété du prieuré et de la nomination du prieur-curé. Dépendent du prieuré la métairie de la Grange ainsi que de nombreux biens et revenus fonciers, régulièrement mis en ferme. Le 10 novembre 1600, Bernard Berland, prieur de Coulon et chanoine de Poitiers, afferme ainsi à André Coyault, marchand au port de Niort, les "fruits, profits et revenus" du prieuré. En 1679, Pierre Morda, marchand dans le bourg, époux d'Elisabeth Bigot, est fermier du prieuré. En 1714, la ferme du prieuré est renouvelée au profit de Marie Main, veuve de Jacob Fillon.
Tout en demeurant au presbytère, le curé Louis Chenier fait reconstruire en 1748 la maison prieurale ainsi que le pigeonnier à l'ouest. Le 1er juillet 1775, le curé Etienne Claveau rend déclaration au seigneur de Coulon non seulement pour la maison presbytérale, mais aussi pour "la maison du prieuré" avec sa cour, jardin, aire, écurie, colombier (ou pigeonnier) et ballet (ou hangar), le tout clos de murs, tenant du midi à l'église et du couchant au chemin allant du cimetière au port de la Coutume.
L'endroit apparaît sur un plan du bourg établi vers 1780. On y voit l'église entourée d'un clos de murs qui englobe aussi, à l'ouest, la maison prieurale, son pigeonnier et son jardin (repères 14), et au nord un "appentis servant de grange, aire, cour à mettre les pailles et fumiers", dépendant de la maison prieurale (repère 15). On remarque aussi à l'est de l'église (repère 12) le "poteau de la seigneurie de Coulon" (peut-être une borne séparant l'emprise de cette seigneurie et celle de la commanderie de Sainte-Gemme), et, au sud-est, un "puits public". Un autre puits se trouve dans l'enclos du prieuré, à l'angle nord-ouest de l'église (curieusement, le plan ne mentionne pas le puits dans le jardin à l'ouest, future fontaine publique).
Une demeure et une école, puis une place
Saisie comme bien national à la Révolution, la maison du prieuré est vendue le 18 février 1791 à Pierre Richard, marchand fermier, époux de Marie Roy. Peu après, celui-ci fait alors démolir les communs et dépendances qui se trouvaient au nord de l'église (place d'Irchester) pour faire construire une nouvelle demeure. Le tout est vendu par ses héritiers le 25 prairial an 13 (14 juin 1805), devant Pougnet, notaire à Niort, à Louis Vallet, marchand. L'acte précise que l'ancienne maison du prieuré, située à l'ouest de l'église, comprend une chambre basse, une chambre haute et un grenier, ayant vue sur le jardin de la cure.
La vente comprend aussi le colombier ou fuie autour de laquelle s'élève en 1817 un contentieux entre Louis Vallet et la commune. Le 18 avril, le maire, Jean Soulisse écrit au préfet pour revendiquer la propriété de la fuie, estimant qu'elle n'était pas comprise dans la vente de 1791, mais bien incluse dans le jardin de la cure, resté propriété de la commune. Il explique que Louis Vallet étant précédemment adjoint au maire, on a fermé les yeux sur la situation. Un procès est engagé entre la commune d'une part, Vallet et les héritiers Richard d'autre part. Le 31 octobre 1817, le conseil de préfecture déboute la commune. Après Louis Vallet, la propriété, appelée "maison à la Pitre" ou "maison Pitré", passe à son gendre, François Faribaud, maire de Coulon de 1830 à 1848, époux de Marie-Madeleine Vallet. Veuve, celle-ci en fait donation le 7 décembre 1859, par acte devant Poey d'Avant, notaire à Maillezais, à sa fille, Marie-Madeleine Faribaud, épouse d'Edouard Lansier.
Quelques années plus tôt, dans le cadre de la reconstruction du presbytère situé au sud de la place, la municipalité acquiert du curé le jardin de la cure pour l'englober dans le champ de foire. La fontaine publique est construite vers 1854 à la place du puits qui se trouvait dans ce jardin.
En 1873, la propriété Lansier-Faribaud étant mise en vente, la commune envisage de l'acheter pour construire à la place une nouvelle école réunissant garçons et filles. L'école des garçons, proche du cimetière (3 rue Gabriel Auchier), est en effet insuffisante et insalubre, tandis que l'école des filles est installée dans un bâtiment au loyer très élevé. Le principe de ce projet est adopté en conseil municipal le 24 mai et la propriété Lansier est expertisée le 1er août. Elle comprend une très vaste habitation composée de chambres en parfait état et de construction récente, avec aussi des cours, une écurie et des hangars. Le 24 novembre, le conseil municipal approuve le projet d'aménagement présenté le 4 par Auguste Bergeron, architecte à Niort. Les travaux sont adjugés le 3 août 1874 à Pierre Bouquet, entrepreneur à Olbreuse, commune d'Usseau. La vente de la propriété Lansier à la commune est signée le 21 août. Par la même occasion, l'ancienne maison prieurale et son colombier, qui masquaient l'église à l'ouest, disparaissent.
La nouvelle école s'avère pourtant vite insuffisante. Dans les années 1880, tenue par trois enseignants, elle accueille jusqu'à 150 élèves en deux classes. En 1886-1887, un bras de fer s'engage entre l'Etat et la commune au sujet de son agrandissement, rejeté par la seconde car trop coûteux, mais finalement imposé par le premier. Le projet en est élaboré par l'architecte niortais Louis-Claude Chevillard, et adjugé le 18 août 1887 à Pierre Berland, entrepreneur à Magné. Le site accueille aussi la mairie.
Après un premier projet avorté en 1898, un nouveau groupe scolaire-mairie est construit au nord du bourg à partir de 1932 et ouvre au printemps 1935. Le 30 septembre 1931, le conseil municipal décide de garder la propriété de l'ancienne école qui, expertisée le 3 octobre, comprend trois salles de classes pour les garçons, dont une a servi de mairie, quatre pour les filles et la maternelle, un logement, une cour, un préau, le tout en mauvais état. Désaffectés, ces bâtiments sont démolis dès 1937 et remplacés par une place arborée, baptisée plus tard du nom de la ville anglaise d'Irchester, jumelée avec Coulon.
Entre temps, dès 1891, une bascule publique a été installée à l'extrémité ouest de la place (supprimée vers 1980). En 1927 et 1969, des sarcophages médiévaux sont mis au jour à l'occasion de travaux, tout près du clocher de l'église d'une part (où un pylône alimentant le bourg en électricité, est installé en 1927), et devant l'ancien presbytère, au sud, d'autre part. Au coeur du bourg, entourée de nombreux commerces et ateliers d'artisans, la place s'anime pendant tout le 20e siècle les jours de foires et marchés. En 1901, le conseil municipal décide de fixer des chaines sur le mur extérieur de l'église (on peut encore les y voir, au nord-est), pour attacher les animaux les jours de foire.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine |
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Description
La place de l'Eglise s'étend principalement à l'ouest et au sud de l'église. Il s'agit d'un grand espace ouvert, ponctué au sud-ouest par la fontaine publique. La place d'Irchester, au nord de l'église, est un espace triangulaire, entouré d'un muret et d'arbres.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79005817 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Prieuré de Coulon (disparu), place de l'Eglise et place d'Irchester, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/502bfdee-c1af-475c-8200-889f421a27d8 |
Titre courant |
Prieuré de Coulon (disparu), place de l'Eglise et place d'Irchester |
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Dénomination |
place |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 1833 D 833, 835, 836, 837, 838, 2024 AI