Château fort, motte dit castrum d'Andone

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Villejoubert

Les comtes d’Angoulême établissent un castrum à Andone dans la seconde moitié du 10e siècle, dans leur forêt de la Boixe. Il est abandonné dès 1028, et les pierres des bâtiments détruits servent à reconstruire le château voisin de Montignac.

André Debord a dirigé de 1971 à 1995 la fouille programmée du castrum comtal d’Andone. Ses travaux ont été publiés en 2009 sous la direction de Luc Bourgeois.

Périodes

Secondaire : Age du fer

Secondaire : Gallo-romain

Principale : Haut Moyen Age, 4e quart 10e siècle, 1er quart 11e siècle

Le castrum d’Andone est situé en un lieu isolé, sur une éminence naturelle aménagée désignée comme la butte de la Garenne. Il a succédé à une nécropole de l’Âge du Fer, puis à une villa gallo-romaine. Les fouilles menées par André Debord ont confirmé que c’est dans la seconde moitié du 10e siècle que le site est aménagé pour accueillir une résidence comtale fortifiée. Il est constitué d’une enceinte de pierre bâtie en petit appareil noyé dans le mortier. Cette enceinte formée de segments de murs de 1,80 à 2 m d’épaisseur environ a été restituée sur une dizaine de mètres de hauteur, couronnée d’un chemin de ronde. La découverte d’un chaperon de pierre de taille soutient la restitution d’un parapet avec couronnement en bâtière. La muraille était sans doute enduite à l’intérieur et à l’extérieur et de plus protégée à sa base par un épais glacis. Elle était percée de deux portes opposées, desservies par des ponts enjambant un très large fossé sec (11 m de largeur). L’hypothèse de l’existence d’un second fossé extérieur, avancée par André Debord, a été infirmée par Luc Bourgeois.

L’enceinte délimitait un espace de deux hectares. À l’intérieur, les bâtiments en pierre adossés (aula, forge, écuries, etc.) ont livré de nombreuses informations sur la vie quotidienne dans un château de l’an mil. La grande salle seigneuriale – aula – a été identifiée par les fouilles, mais était dépourvue de cheminée au rez-de-chaussée. C’est ce qui amène Luc Bourgeois, à la différence d’André Debord, à proposer la restitution d’une grande salle surélevée d’environ 20 m x 11 m associée à des appartements. Le mobilier archéologique trouvé sur le site témoigne d’une occupation noble et aisée, avec notamment beaucoup d’éléments de serrurerie provenant de portes, meubles, coffres, etc. Les nombreux objets équestres étudiés par Nicolas Portet et Marie-Agnès Raynaud témoignent de l’importance du cheval de combat et de chevauchée à l’intérieur de l’enceinte. Les armes (dont des arbalètes) et les jeux d’échecs caractérisent bien un milieu noble et chevaleresque.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : terre

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Villejoubert

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: La Garenne Andone

Cadastre: 1844 C6 507, 2014 C 293

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