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Prieuré Notre-Dame de Lanville (ancien)
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Marcillac-Lanville
Historique
Le prieuré Notre-Dame de Lanville, située sur l'actuelle commune de Marcillac-Lanville, est un des plus remarquables sites conservés de la Charente. La vaste église romane, les vestiges des anciens bâtiments conventuels reconstruits à l'époque gothique puis au 17e siècle, les dépendances classiques qui s'élèvent à l'ouest de l'église forment un imposant ensemble architectural qui se développe en lisière du village de Lanville.
C'est au début du 12e siècle, vers 1120, qu'est établi, dans un vallon de la paroisse Saint-Maur de Lanville, le prieuré dédié à Notre-Dame. Le fondateur n'en est pas connu. Dès l'origine, les religieux observent la règle des chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin. Comme cela est fréquent, les chanoines assurent aussi le culte paroissial ; une partie de la nef, ou le transept sud, est vraisemblablement réservé aux paroissiens.
Les sources concernant l'époque médiévale sont rares. Le prieuré semble indépendant et possède plusieurs églises ou prieurés dans les diocèses d'Angoulême -comme le prieuré Notre-Dame de Mons-, de Poitiers et de Saintes. Le chevet de l'église conserve un témoignage exceptionnel de la première communauté monastique établie à Lanville : 28 inscriptions funéraires, datées du 12e siècle, ont été gravées sur les pierres du parement extérieur ; 7 noms sont encore lisibles.
Au cours de la guerre de Cent ans, qui affecte particulièrement la paroisse voisine de Marcillac en détruisant l'église et le château, le cloître du prieuré Notre-Dame, est détruit. Ce dernier est reconstruit à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle. C'est également à cette période que l'église est dotée intérieurement d'un décor peint, ce qui permet de supposer la mise en œuvre, après cette longue période de conflit, d'une campagne de restauration du monastère.
Mais l'embellie est de courte durée et le prieuré subit durement les guerres de Religion, au 16e siècle. Un procès-verbal de visite de 1636 relate l'état de dégradation du monastère. La nef de l'église n'a plus de voûtes depuis 1625 ; les bâtiments conventuels, où ne résident plus que cinq moines (dont deux novices), sont également en partie ruinés.
Au début des années 1650, le prieur commendataire Louis de La Rochefoucauld projette l'union du prieuré Notre-Dame à l'abbaye réformée Sainte-Geneviève-du-Mont à Paris. En 1659, le prieuré, avec tous ses offices et biens, est rattaché à la Congrégation de Sainte-Geneviève. La restauration des bâtiments est engagée et se poursuit jusqu'à la fin du 17e siècle. La communauté compte six religieux. L'un deux est le vicaire de la paroisse Saint-Maur, à laquelle a été réunie, au milieu du 17e siècle, l'ancienne paroisse Saint-Michel de Marcillac.
En 1790, la commune de Marcillac-Lanville est créée. Le prieuré Notre-Dame est supprimé en 1791 et les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux en 1794.
La paroisse est maintenue en 1803, sous le seul vocable de Notre-Dame. L'église se détériore au cours du 19e siècle. En 1848, l'abbé Michon constate l'état de dégradation de l'édifice et préconise une restauration rapide.
En 1903, la façade occidentale s'effondre. Entre 1910 et 1912, une nouvelle façade est érigée en retrait de huit mètres par rapport à la précédente, amputant la nef d'une travée. En 1942, l'église, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1925, est classée. Cependant, en l'absence de travaux d'entretien, elle continue à se dégrader. En 1947, un devis de réfection des toitures et charpentes est déposé par l'architecte en chef des monuments historiques Jouven. Les travaux sont engagés en 1951. En février 1952, la voûte de la seconde travée s'écroule et, quelques mois plus tard, la partie supérieure du mur est du croisillon sud tombe sur l'absidiole.
Différentes campagnes de restauration (maçonnerie, charpente, toiture, restauration de peintures murales...) se succèdent au cours de la seconde moitié du 20e siècle sur l'ensemble de l'édifice ; la voûte de la seconde travée de la nef est reconstruite en 1984, la voûte de la troisième travée ayant été consolidée en 1980.
Des bâtiments conventuels subsistent, au nord de l'église, les ruines de l'ancien cloître et de la salle capitulaire. En revanche, les dépendances édifiées à l'époque moderne au sud-ouest de l'église ont été préservées. Restaurées, elles accueillent aujourd'hui, dans l'aile nord, une communauté monastique et, dans les ailes ouest et sud, la communauté de communes du Rouillacais.
Description
C'est vraisemblablement au cours du second quart du 12e siècle qu'est édifiée, selon un plan en croix latine, l'église du prieuré Notre-Dame de Lanville. L'église des chanoines, qui assurent aussi le culte paroissial, s'étend alors sur une longueur d'environ 50 mètres. La nef comprenait originellement trois travées et était longue de 30 mètres pour 10 mètres de largeur. L'effondrement de la façade, en 1903, a entraîné la suppression de la travée occidentale de la nef. Les bras du transept sont de longueur inégale, le croisillon nord est plus court que le croisillon sud ; chaque bras est doté d'une absidiole ouvrant à l'est. Sur le bras sud subsistent les traces d'une couverture en lauzes de l'absidiole. Celle-ci est actuellement couverte, comme celle du nord, d'un toit à croupe en tuile. Le chœur est composé d'une travée droite aveugle et d'une profonde abside couverte d'un toit à croupe polygonale également en tuile, matériau de couverture de l'édifice.
À la croisée du transept s'élève un clocher carré, cantonné de faisceaux de trois colonnettes. Le niveau actuel des toits du chœur et du transept, surélevés lors de la fortification de l'édifice, confère au clocher un aspect un peu trapu, alors qu'il devait dominer le chevet roman. Les faces nord, sud et est sont percées de trois baies à ressaut en plein cintre et flanquées de deux colonnettes. Sur la face ouest, construite en moellons équarris assisés, ouvre vers l'extérieur une porte. Celle-ci communiquait vraisemblablement avec les anciens combles de la nef : les solins conservés sur cette face attestent l'existence d'une toiture antérieure plus pentue, qui relevait peut-être de la restauration de l'édifice au 17e siècle.
L'église présente extérieurement un parement en pierre de taille soigné et d'une grande sobriété. Les murs gouttereaux de la nef ont été peu altérés par les aménagements postérieurs à l'époque romane. Au sud, deux épais contreforts ont été ajoutés au 15e ou au 17e siècle pour mieux conforter le mur ; au nord, où se développait le cloître, un contrefort plat roman épaule le mur et marque la séparation entre les deux travées. À l'extrémité occidentale du mur appuie le mur occidental du cloître, partiellement conservé.
Chaque travée de la nef est éclairée, au nord et au sud, par une baie couverte en plein cintre. Les deux fenêtres de la travée orientale sont encadrées de deux colonnettes à chapiteaux ornés de feuillages sculptés en méplat sauf la corbeille gauche de la baie nord qui porte un décor géométrique. Les chapiteaux de la baie sud de la travée occidentale sont nus ; au nord, les colonnettes ont disparu.
Un bandeau orné de dents de scie règne à hauteur d'imposte et une corniche à modillons sculptés couronne les deux élévations. Au sud, les têtes humaines dominent très largement. Parmi les dix-neuf modillons conservés, seuls deux d'entre eux sont ornés de têtes d'animaux monstrueux et un modillon de la travée occidentale est décoré d'un atlante. Deux sujets n'ont pas pu être identifiés. Au nord, les modillons portent un unique motif géométrique, évoquant une mitre, sculpté en faible méplat.
Le chevet, plus animé, est scandé par huit contreforts plats. L'étroite travée droite est aveugle et l'abside est éclairée par cinq baies à ressaut couvertes en plein cintre.
Les chapiteaux des colonnettes qui flanquent les baies de l'abside sont majoritairement ornés de végétaux (palmettes entourées de demi-palmettes, feuilles longues et rubans entrelacés...). Des animaux, monstrueux ou non, sont également représentés sur plusieurs chapiteaux ainsi que deux figures humaines. Le schéma de composition est identique pour tous : les animaux se font face et sont séparés par un sujet qui occupe l'arête de la corbeille. Ainsi, sur le chapiteau droit de la baie d'axe, deux griffons sont sculptés de part et d'autre d'un motif aujourd'hui recouvert de lichen (tête monstrueuse ?) ornant l'angle de la corbeille ; sur le chapiteau gauche de la baie sud de l'abside, deux oiseaux sont séparés par un feuillage. Son vis-à-vis est également décoré de deux oiseaux ; dans cette scène, ils se retournent et picorent la tête de l'homme représenté au centre de la composition, sur l'arête. Sur le chapiteau droit de la baie sud-est, un homme, debout, tient les deux lions qui l'encadrent.
Les tailloirs portent un décor géométrique : dents de scie, volutes... ou des feuillages, quelques fois crachés par des têtes monstrueuses.
L'ornementation sculptée du chevet est également portée par les modillons de la corniche qui couronnait initialement les murs du sanctuaire avant la construction, à des fins défensives, du chemin de ronde qui la surmonte. Distribués trois par trois entre chaque contrefort, ils portent des motifs fréquemment représentés sur les modillons : têtes humaines (homme jeune, hommes barbus et moustachus...) ; têtes animales (dont deux béliers et un lion retourné qui se dévore). Deux d'entre eux sont ornés de personnages : au-dessus de la baie sud, un homme assis tenait sa jambe gauche (disparue) croisée sur la jambe droite repliée. Sur le modillon gauche de l'élévation sud-est de l'abside, un homme est accroupi ; sa tête repose sur le bras gauche appuyé sur la jambe gauche. Les figures sont représentées avec un certain naturalisme et épousent la forme du modillon.
Le chevet et le transept romans ont été surélevés et fortifiés à une date indéterminée. Le parapet du chemin de ronde du chœur, construit en mœllons, est percé d'ouvertures rectangulaires et les consoles d'une ancienne bretèche subsistent à l'aplomb de la fenêtre d'axe de l'abside. Le pignon surélevé de l'élévation sud du transept conserve également deux bretèches, deux archères cruciformes et deux petites ouvertures pour les armes à feu. La présence de ces dernières évoque une fortification datant du 15e ou 16e siècle.
Cette façade, soutenue par trois contreforts plats romans -les deux extérieurs s'appuyant sur des dosserets- avait été précédemment remaniée par l'ouverture de hautes baies gothiques, en remplacement des baies romanes. Une porte y est percée à la fin du Moyen Âge, communiquant avec le bras sud du transept où pouvait être célébré le culte paroissial.
À l'époque romane, l'entrée monumentale de l'église ouvrait à l'ouest. L'ancienne façade, connue par des photos et des gravures, présentait un décor architectural développé (composition tripartite des deux premiers niveaux et arcature aveugle ornant le troisième niveau). La façade reconstruite entre 1910 et 1912 est sobre. Appuyée de quatre contreforts, elle s'ouvre en son centre d'un simple portail en plein cintre surmonté d'une baie et d'un oculus.
L'intérieur de l'église présente la même sobriété que l'extérieur, soulignée par la qualité du parement de revêtement des murs. Les murs gouttereaux de la haute et large nef sont rythmés par les colonnes engagées sur dosseret qui délimitent les deux travées subsistantes éclairées, au nord et au sud, d'une baie en plein encadrée de deux colonnettes à chapiteaux sculptés. Au droit des supports engagés ont été édifiés, à l'extérieur, des contreforts. Il ne reste aucune trace du voûtement primitif de la nef. Le couvrement en berceau semble exclu du fait de la largeur de la nef, de la faiblesse des murs et du nombre réduit de supports engagés. L'hypothèse d'une file de coupoles pose également la question des supports. Au 17e siècle, la nef est couverte de voûtes d'ogives à lierne dont les arcs retombent, assez maladroitement, sur les colonnes engagées romanes des murs gouttereaux.
L'imposante coupole sur pendentifs qui couvre la croisée du transept domine l'intérieur de l'édifice. Elle est portée par de grands arcs à trois rouleaux légèrement brisés qui retombent sur des piliers à trois ressauts flanqués de deux colonnes engagées.
L'aspect monumental de la croisée se prolonge dans le chœur. Ce dernier est composé d'une courte travée droite et d'une profonde abside abondamment éclairée par cinq baies ébrasées qui s'inscrivent dans de hautes arcades en plein cintre ; ces dernières ornent également les murs de la travée droite du chœur. Une corniche agrémentée d'un décor à damier marque la séparation entre le mur et la voûte en cul-de-four du chœur.
Au nord et au sud de la croisée se développent les bras du transept. Couverts d'une voûte en berceau brisé, ils sont dotés d'une absidiole orientée couverte d'une voûte en cul-de-four. Le bras sud, plus long que son vis-à-vis, est largement éclairé par les baies gothiques sud et par une baie en plein cintre aménagée dans le mur occidental. Sous cette fenêtre ouvrait un passage couvert en berceau brisé. À sa droite, une porte donne accès à l'escalier qui dessert les combles.
Le bras nord, aveugle, conserve les traces d'anciens passages communiquant avec les bâtiments conventuels : dans la partie sud du mur occidental, une porte en plein cintre permettait d'accéder au cloître ; au centre de la partie supérieure de ce mur subsistent les vestiges d'une seconde porte. Un troisième passage a été aménagé dans le mur nord à la fin du Moyen Âge.
Les deux bras sont sobrement ornés d'une corniche sculptée, les chapiteaux des colonnettes encadrant les absidioles étant nus.
La partie de l'église la plus richement ornée est le sanctuaire, réservé aux offices des chanoines. La sculpture se concentre sur les chapiteaux et les colonnes des arcades, à l'exception des arcades aveugles de la travée droite, et sur les corbeilles -dépourvues de tailloirs- des colonnettes des baies du chœur.
La sculpture est dense, fouillée, déliée. Une dizaine de chapiteaux porte un décor végétal composé de palmettes, plus ou moins grandes, de demi-palmettes et de tiges grasses qui s'entrecroisent souplement, occupant toute la surface de la corbeille. Sur le chapiteau de la colonne séparant les baies nord-est et est, un abondant feuillage s'organise en deux registres. Sur le chapiteau nord suivant, de grandes feuilles aux folioles bien dessinées, encadrées de demi-palmettes sont disposées tête-bêche sur le pourtour de la corbeille. Des masques d'animaux se mêlent parfois aux feuillages, comme sur le chapiteau de la colonne séparant la baie sud-est et la baie sud.
Sur un dizaine de chapiteaux s'entremêlent des animaux, des monstres et parfois des figures humaines. La plastique des corps est soignée. Certains motifs sont récurrents comme les lions retournés portant un oiseau qui leur picore la tête. Sur la corbeille gauche de la baie nord, les queues des deux oiseaux se nouent et se transforment en palmettes. La composition est parfois plus complexe : des lions à demi dressés et surmontés d'oiseaux s'ordonnent de part et d'autre d'une figure humaine occupant les angles de la corbeille de la colonne séparant l'arcature aveugle sud de la travée droite et la baie sud de l'abside. Des feuillages interviennent parfois. Sur la corbeille gauche de la baie nord-est, une tête monstrueuse avale une longue feuille et les pattes antérieures de deux quadrupèdes à demi-dressés, dont les têtes se retournent vers l'extérieur de la corbeille.
La sculpture est également très présente dans la croisée du transept, se développant sur les ressauts des piliers en frise reliant les chapiteaux des colonnes engagées. Les piles orientales déclinent un décor végétal abondant, souple, fouillé qui rappelle celui du chœur et du pilier nord-ouest ; l'élévation sud-est de ce dernier présente en outre deux chapiteaux où sont respectivement figurés un atlante et des lions (ou dragons ?) entremêlés avec des oiseaux.
La sculpture du pilier sud-ouest est d'une autre facture, plus sèche, tout en étant aussi fouillée. Deux couronnes végétales superposées composent le décor. Cette différence de style peut traduire, selon Ch. Gensbeitel, une réalisation plus tardive que les chapiteaux du chœur et des autres piles de la croisée qui font référence aux sculptures de la cathédrale d'Angoulême, souvent imitées en Charente à partir des années 1120.
Dans la nef, en revanche, le décor sculpté est moins élaboré, et sans doute plus tardif comme en témoignent les colonnes séparant les deux travées : au sud, la corbeille est ornée d'un motif de nids d'abeille ; en face, les feuilles aux folioles découpées avec un certaines raideur, s'organisent en deux couronnes superposées. La même sécheresse transparaît dans l'exécution du feuillage ornant le chapiteau droit de la baie de la travée précédant la croisée du transept. Les chapiteaux des colonnes occidentales de la seconde travées sont ainsi sobrement décorés d'une petite feuille retournée dans les angles.
Les chapiteaux sculptés sont les seuls éléments subsistants du décor roman de l'église. L'édifice a également été embelli au cours des siècles suivants et doté notamment de peintures murales dont il subsistent des vestiges, datés entre la fin du 15e siècle et la fin du 16e siècle. Sur le mur est du bras sud du transept, deux personnages sont encore visibles. À droite, la figure est revêtue d'un riche manteau tombant en plis lourds ; la tête est entourée d'une auréole. À gauche, le second personnage est également nimbé ; les traits du visage évoque une femme. Trois inscriptions peintes, des noms de saints, sont partiellement déchiffrables. Dans l'absidiole sud, le décor peint est très fragmentaire et peu lisible.
La partie inférieure des murs de la nef présente quelques traces du décor qui la recouvrait. Sur le mur sud de la dernière travée, un personnage, peut-être une femme, vêtu d'un habit bleu, est assis sous un arc en accolade encadré de pinacle. Les vestiges d'un faux lambris sont également conservés, tant au sud qu'au nord. Ces peintures pourraient êtres plus tardives que celles du transept sud.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
1 vaisseau |
Couvrements |
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Couvertures |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
La silhouette du prieuré Notre-Dame se détache sur la plaine qui s'étend au nord du village de Lanville. Son imposante église, aux volumes harmonieux, est un des plus intéressants monuments romans du nord-ouest de la Charente.
La fondation
C'est vers 1120, qu'est établi, dans un vallon de la paroisse Saint-Maur de Lanville, un prieuré dédié à Notre-Dame. Dès l'origine, les religieux observent la règle des chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin. 28 exceptionnelles inscriptions funéraires gravées au 12e siècle dans le mur du chevet de l'église conserve la mémoire de la première communauté. Celle-ci vit dans des bâtiments construits au nord de l'église.
Une vaste église romane
L'église Notre-Dame, qui accueille les offices (prières) des chanoines et le culte paroissial, est composée d'une nef, d'un transept et d'un profond chœur ; à la croisée du transept s'élève un clocher carré. Le vaste édifice est originellement long de plus de 50 mètres et la nef est large de 8 mètres. La construction est soignée, en belles pierres de taille.
Intérieurement, l'église est dominée par l'imposante coupole sur pendentifs qui couvre la croisée du transept. Elle repose sur des piliers aux chapiteaux richement ornés de souples feuillages proches stylistiquement de la sculpture de la cathédrale d'Angoulême.
Le profond chœur comprend une travée droite voûtée en berceau et une abside couverte en cul-de-four. Une arcature en plein cintre en rythme le pourtour. Le décor de feuillages et d'animaux entremêlés des
chapiteaux est semblable à celui de la croisée du transept.
Les bras du transept, couverts en berceau brisé, sont sans décor. Dans la nef, les chapiteaux sculptés sont d'une facture plus sèche. Ils ont sans doute été réalisés plus tardivement.
Les remaniements ultérieurs
L'édifice roman a subi plusieurs altérations qui concernent principalement les parties hautes du chevet et du transept, le couvrement de la nef et la façade occidentale.
Le chevet et le transept ont été surélevés, vraisemblablement au cours de la guerre de Cent ans, afin d'aménager un chemin de ronde doté de systèmes de tir. La paix revenue, des travaux sont réalisés à la fin du 15e ou au début du 16e siècle. La nef de l'église est ornée de peintures murales, deux grandes baies gothiques éclairent le transept sud, un nouveau cloître est construit.
Au 17e siècle, le prieuré, en mauvais état, est restauré à partir des années 1660. La nef de l'église, découverte, reçoit des voûtes d'ogives. De nouveaux bâtiments monastiques sont édifiés au sud-ouest de l'église, les anciens tombant progressivement en ruine.
Le prieuré ferme à la Révolution.
Les travaux du 20e siècle
Au 19e siècle, l'église Notre-Dame, rouverte au culte, se détériore par manque d'entretien. La façade romane s'effondre en 1903. Entre 1910 et 1912, une nouvelle façade, très austère, est érigée en retrait
de 8 mètres par rapport à l'ancienne.
Plusieurs campagnes de travaux se succèdent dans la seconde moitié du 20e siècle, assurant la sauvegarde de l'édifice.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA16008429 |
Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire Sarrazin Christine |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Pays Ouest-Charente - pays du Cognac |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Prieuré Notre-Dame de Lanville (ancien), Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/5a351744-3ec4-4727-8eb3-2abb05bed8b7 |
Titre courant |
Prieuré Notre-Dame de Lanville (ancien) |
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Dénomination |
prieuré |
Genre du destinataire |
de chanoines réguliers de saint Augustin |
Vocable |
Notre-Dame |
Parties constituantes non étudiées |
église cloître salle capitulaire pont bassin logis |
Statut |
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Protection |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Marcillac-Lanville
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Lanville
Cadastre: 1832 B2 895, 2011 (AH 23 (église actuelle), 24 (prieuré actuel), 179 (prieuré détruit))