Moulin puis minoterie, centrale hydroélectrique, usine de décolletage et de chromage

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Nalliers

L'enquête générale sur les moulins à blé menée dans toute la France en 1809 mentionne un moulin à Nalliers. Il possède quatre roues et produit une mouture à la grosse. Il peut produire 1600 kg de farine par jour ; les meules sont tirées de La Trimouille.

Un moulin est figuré sur la carte de Cassini. Sur le plan cadastral de 1826, le bâtiment d'eau est figuré dans le cour de la rivière, avec quatre roues (deux de chaque côté du bâtiment d'eau).

D'après le registre des augmentations-diminutions (Archives départementales de la Vienne, 4 P 2739), M. Berthon construit un moulin à grains sur la parcelle D 407 " non bâtie " en 1854, avec imposition à partir de 1857, ce qui implique des travaux importants de transformation dans ce moulin au milieu du 19e siècle. Sur un plan de 1856, il est représenté avec quatre roues motrices.

Dans un document de 1859 concernant le moulin de la Gassotte à Saint-Savin, Auguste Fruchon est mentionné comme " propriétaire d'une usine nouvellement construite à Nalliers ". Cela indique peut-être la réalisation de travaux importants.

Le registre cadastral indique la démolition (partielle ?) du logement associé au moulin par Georges Berthon en 1864 et sa reconstruction dès l'année suivante, avec imposition à partir de 1867. Un changement d'imposition (en diminution) de la partie moulin intervient suite à cette construction en 1870.

En 1865, un conflit d'usage suite au surhaussement du barrage par M. Berthon, de la Trimouille, est signalé lors d'une visite du bac voisin (voir annexe).

En 1883, sa fille Églantine Fruchon, propriétaire du moulin de Nalliers et qui s'est fait construire une maison rue de la Chapelle en 1878, est autorisée à maintenir son activité au moulin de la Gassotte à Saint-Savin.

Ce moulin à blé est reconstruit et transformé en minoterie en 1895 pour Louis-Alély Noiron. L'entreprise est rachetée en 1896 par les frères Gigaud.

En 1898, deux roues à aubes animent trois paires de meules et une bluterie. De l'équipement de la minoterie ne subsiste actuellement qu'un blutoir dans le comble, deux turbines Kaplan et deux autres plus petites en fonctionnement.

Le 14 juillet 1901, la commune se plaint au service hydraulique (police des eaux) de la clôture, par le propriétaire du moulin, d'un terrain situé près de la Gartempe qui ne lui appartient pas et sert d'abreuvoir pour les animaux. Le conducteur subdivisionnaire se rend sur les lieux le 27 juillet, rend un rapport et un plan des lieux. Sur ce plan, le terrain en litige, A, appartient à la commune et le terrain B appartient à M. Gigot (sic, en fait Gigaud), propriétaire du moulin. Jusqu'à la clôture, le propriétaire du moulin exploitait les arbres situés sur le terrain communal et les habitants de la commune utilisaient le terrain B pour abreuver les animaux. Le conducteur conclut que cette affaire n'a rien à voir avec la police des eaux et laisse le maire régler cette question de simple propriété.

L'usine est rachetée en 1931 par Henri Pineau.

Depuis le 1er juin 1931, le moulin est en chômage. M. Pineau souhaite " abandonner l'exploitation de l'ancien moulin, pourvu de deux roues hydrauliques, et y substituer une dans une construction adjacente deux turbines devant actionner deux alternateurs ", transformant ainsi la minoterie en usine hydroélectrique avec la construction d'un bâtiment d'eau et l'installation. Le dossier est instruit en 1932 par le service hydraulique. Ce projet nécessite la construction d'un nouveau bâtiment d'eau, la réparation du barrage et la création d'une dérivation. Le subdivisionnaire, M. Gouyer, émet un avis favorable le 30 juin 1932.

L'ingénieur ordinaire, M. Aureillan, relève dans son rapport du 10 octobre qu'une seule remarque a été portée dans le registre d'enquête : M. Gigault (lien familial avec le précédent propriétaire malgré une orthographe différente ?) souligne le risque d'inondation de certaines maisons du bourg en cas de surélévation du barrage. L'ingénieur n'a pas trouvé de référence à la hauteur du barrage dans les archives du service hydraulique. Lors de sa visite du 8 septembre, il a constaté que l'ancien niveau du barrage était au sommet des vannes de décharge et propose que les travaux soient effectués à ce même plan de crête (hauteur des vannes en bois au-dessus du seuil des vannes = 1m70). Le préfet autorise les travaux par arrêté du 13 octobre 1932.

L'électricité vendue initialement directement aux particuliers, l'est ensuite à la Compagnie Chinonnaise, puis à EDF.

En 1946, H. Pineau adjoint à son usine une usine de décolletage et une usine de nickelage et de chromage qui ferment en 1987, et dont ne subsistent actuellement que les bâtiments de l'usine de décolletage et le logement du gardien.

Entre 1965 et 1975, deux plus petites turbines sont ajoutées dans l'usine hydroélectrique qui est toujours en fonctionnement.

Le bâtiment au sud-ouest de la parcelle, correspondant à l'usine de décolletage et de chromage, a été détruit après l'inventaire du patrimoine industriel.

Périodes

Principale : Temps modernes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1895, daté par travaux historiques

1932, daté par source

1946, daté par source

Auteurs Personnalite : Fruchon Auguste

Propriétaire et / ou exploitant de plusieurs moulins et passages sur la Gartempe au milieu du 19e siècle.

, propriétaire (attribution par source)

Le moulin de Nalliers est implanté sur la Gartempe, en aval de l'ancien bac et en amont du pont.

L'atelier de fabrication de la minoterie est construit en pierre de taille pour son soubassement, son rez-de-chaussée et la travée principale qui comprend la porte sur ses élévations sud-est et nord-ouest, en moellon enduit pour les autres murs. Il comprend deux étages carrés avec des baies en plein cintre, organisées en travées. L'atelier couvert d'un toit à longs pans à croupe et croupe ronde en ardoise. A l'intérieur, un escalier tournant en pierre distribue le premier étage.

Le bâtiment d'eau, est en parpaing de béton et en rez-de-chaussée surélevé, couvert d'un toit à longs pans en matériau synthétique.

L'atelier de fabrication de l'usine de décolletage, est en béton et en rez-de-chaussée, couvert de sheds en tôle ondulée.

La conciergerie, en parpaing de béton, est en rez-de-chaussée surélevé et comble à surcroît, couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, matériau synthétique en couverture, tôle ondulée, tuile mécanique
Étages

2 étages carrés, comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : shed

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  4. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant

    Structure : en maçonnerie

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Nalliers , rue du Moulin

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1826 D1 407, 1980 AB 137, 2015 AB 137

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