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Bourg de Coulon
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
Jusqu'au début du 19e siècle, l'eau est très présente au coeur du bourg
Le bourg de Coulon s'est probablement développé au début du Moyen Age autour de l'église alors implantée sur cette petite proéminence en bord de Sèvre. L'îlot était bordé par le fleuve au sud, qui passait plus au nord qu'aujourd'hui, et par un ruisseau dérivé de la Sèvre, appelé la Dive ou la Doue ou la Douve. Ce cours d'eau passait par la rue de la Douve, la rue du Marais puis la rue du Colombier, et enfin par la rue du Couhé pour retrouver la Sèvre. En 1390, un papier censaire de la commanderie de Sainte-Gemme mentionne le port et plusieurs maisons y tenant.
Etabli vers 1780 afin de montrer les possessions de la commanderie de Sainte-Gemme, de Benet, dans le bourg de Coulon, un plan montre la configuration de la partie centrale et orientale de celui-ci, notamment le passage de la Sèvre Niortaise, plus au nord qu'aujourd'hui, avant le creusement de son lit actuel en 1808. Le fleuve passe alors par la place de la Pêchoire, coupe la rue de l'Eglise (au niveau du numéro 14), ainsi plus courte qu'elle ne l'est aujourd'hui, puis le parc de la mairie actuelle. Vers l'actuel place de la Pêchoire se trouve la "maison de Château Gaillard, du fief de Glande" (repère 39), et les "ruines du moulin de Pairé" (repère 41), moulin à eau placé au bord de la Sèvre. Il est relié à la place de l'église par l'actuelle petite rue de la Pêchoire (repère 37) ou "rue du port de Glande ou du port de la Peschoire ou du moulin du Pairé, actuellement en ruine, ou du port de Château Gaillard". Le plan montre aussi les marais qui s'étendent au sud, sur la rive gauche, avec le bras de la Repentie. A l'ouest (repère 34), apparaît la rue du Couhé, à l'époque "emplacement d'anciens fossés ou doue comblés, dont on a fait une rue appelée rue de Sainte-Gemme". A l'est de l'actuelle place de la Pêchoire, et jusqu'à la rue du Four qui relie alors l'église et le four banal (repère 2), s'étendent principalement des jardins. Au nord-est, au-delà du logis seigneurial ou logis du Petit Marais (repère 1), prennent place les métairies de la Gâtinerie, de Verruye et de la Coulonnerie (repères 3 et 4), puis le cimetière (repère G). Jouxtant le logis seigneurial, s'écoule le ruisseau de la Doue ou la Douve (repère 8) qui s'écoule vers la Sèvre en contournant le bourg par l'est (il passait aussi à l'origine au nord et à l'ouest, par la rue du Colombier puis la rue du Couhé). Enfin, au centre, l'église est entourée par l'ancien cimetière et, à l'ouest, par les bâtiments de l'ancien prieuré de Coulon (repère 14).
En 1787, un mémoire établi dans le cadre d'un contentieux entre le seigneur de Coulon, le comte de Montbrun, et Pierre Grelet, explique qu'il existe alors dans le bourg de Coulon 21 "arrivages" ou fossés ou "doues" que, depuis des siècles, les riverains ont aménagés de distance en distance. Ces petits canaux "boivent dans la rivière et servent de bassin aux petits bateaux, à la faveur desquels les récoltes, les marchandises, les effets, les denrées et tous les objets de consommation journalière se distribuent dans les bourgs et villages qui bordent la rivière". Le seigneur de Coulon en possède lui-même un qui baigne la partie septentrionale de son logis seigneurial et auquel en aboutissent dix autres. Parmi ces ports et doues, existent le port de la Péchoire, le port aux Moules (qui a donné son nom à la rue qui l'a remplacé), ou encore le port aux Huîtres (sur le côté ouest de la place de la Coutume).
Le 18 juin 1801 (29 prairial an 9), un incendie ravage dix huit maisons "ou cabanes" de la rue du Four, quartier modeste habité par des journaliers, sabotiers et autres artisans. Le feu, tel que le rapporte le préfet Dupin dans le Journal des Deux-Sèvres le 24 juin (5 messidor), prend dans la grange du sabotier Louis Tapin et se propage par le vent et les roseaux des cabanes, l'incendie était aussi favorisé par le vent et le temps sec. Les fourrages récemment récoltés et les pressoirs du moulin à huile de Jacques Albert, dit Rozet, sont détruits, en plus de quatre granges, sept écuries et quatorze loges et hangars. Des vaches et chevaux périssent.
Les aménagements du 19e siècle et leurs conséquences sur la physionomie du bourg
En 1808, le creusement du nouveau lit de la Sèvre, plus au sud qu'à son origine, et l'aménagement du nouveau port qui en découle, bouleversent cette partie du bourg. Ce qui constituait la rive gauche du fleuve et de simples prés, devient sa rive droite dans laquelle on aménage alors de petits cours d'eau pour relier le nouveau cours et l'intérieur du bourg. Ces cours d'eau, utilisés comme autant de ports, viennent se jeter dans la Sèvre après avoir souvent être passé sous des passerelles qui assurent la continuité du quai. Le déport du fleuve plus au sud a aussi pour conséquence de libérer de nouveaux terrains. En 1832, on aménage ainsi la rue de l'Eglise au-delà du numéro 14 où passait autrefois la Sèvre, en vendant des parcelles pour permettre de nouvelles constructions.
Les passerelles et les cours d'eau qui viennent se jeter dans la Sèvre, constituent toutefois des obstacles que les autorités entendent progressivement éliminer. Le 17 octobre 1835, une ordonnance royale est prise sur l'alignement et l'élargissement de la Sèvre dans la traversée de Coulon, sans toutefois de résultat immédiat. Le mauvais état des passerelles et la question posée de leur reconstruction donnent souvent l'occasion de les supprimer et, dans le même temps, de combler les cours d'eau qu'elles franchissaient, devenus avec le temps des dépôts insalubres. IL semble que le port aux Moules disparaît peu après, remplacé par la rue qui porte son nom. En 1839 puis 1842, une pétition réclame la reconstruction de la passerelle qui, prolongeant le quai, franchit l'ancien fossé ou port de la Péchoire (actuelle rue du Château bas). Devenu un cloaque insalubre, rempli de vases, ce fossé devra aussi être comblé. Soutenu par l'Etat, ce projet est mis en oeuvre en 1850, donnant naissance à la rue du Château bas. Peu après est comblé le ruisseau appelé la Douve du Logis, qui descendait depuis l'ancien logis seigneurial et contournait le bourg par le nord-est : en 1855, décision est prise de combler cette ancienne "douve" pour y créer une rue, la rue de la Douve qui, avec la rue Main, servira de liaison entre les bords de Sèvre et la rampe du pont de Coulon tout juste construit.
La partie orientale du bourg est en effet bouleversée en ce même milieu du 19e siècle par la construction du pont qui franchit la Sèvre et de sa rampe d'accès. Le pont et la rampe étant construits en hauteur, il importe de les relier au bourg et surtout aux bords de Sèvre et au chemin de halage situés en contrebas. En 1847, un premier projet de rampes présenté par l'ingénieur Lambert prévoit de part et d'autre de la grande rampe, deux autres rampes perpendiculaires à la Sèvre, formant ensemble un fer à cheval. Ce projet suscite l'opposition de riverains et est finalement remplacé en 1851 par une seule voie d'accès à l'ouest du pont et de sa rampe, qui vient modifier l'organisation du bourg à cet endroit. La nouvelle rue de la Douve, connectée à la rue du Four, est prolongée jusqu'à la rampe du pont, en angle droit, par une nouvelle rue, la rue Main. Ces travaux sont réalisés en 1855-1857.
La construction du pont sur la Sèvre a pour autre conséquence de créer un nouvel axe de circulation qui tangente le bourg par l'est. Jusqu'à présent, le bourg était relié à Benet par la rue de l'Aumônerie, longeant le cimetière. En ces années 1850-1860 est tracée par nouvelle route de Benet, dans l'axe du nouveau pont. S'en suite la création d'un nouveau quartier, entre le pont sur la Sèvre et le nouveau carrefour créé au nord-est du bourg. Fermes et habitations s'y accumulent. Le développement de ce nouveau quartier est consacré par l'implantation du groupe scolaire en 1935. Enfin, à la fin du 20e siècle, le bourg s'étend vers l'ouest par la construction d'un habitat pavillonnaire, jusqu'à rejoindre le hameau de Préplot, avec là aussi la création d'une nouvelle voie pour éviter le bourg, la rue André Cramois. Le bourg se développe de la même façon vers le nord, jusqu'à Glandes, et vers le nord-est.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Moyen Age, 19e siècle |
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Description
Le bourg de Coulon s'étire sur la rive droite de la Sèvre Niortaise. Son coeur est constitué par la place de l'Eglise, autour du monument, à partir de laquelle prennent naissance plusieurs axes principaux : la rue du Marais vers le nord-est, la rue du Four vers l'est, la rue d'Autremont vers l'ouest. De ces rues partent des rues et ruelles qui descendent vers le port le long de la Sèvre Niortaise : rue de l'Eglise, rue du Couhé, ruelle du Four... Le tout forme un réseau serré d'habitations. Ce maillage s'élargit en deux autres places : la place de la Coutume, à l'ouest, qui ouvre sur la Sèvre, et la place de la Péchoire, reliée à celle-ci par des ruelles.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79005153 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Bourg de Coulon, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ab32650d-a729-4493-9fbf-28e774e5475f |
Titre courant |
Bourg de Coulon |
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Dénomination |
bourg |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 1833 D, 2024 AI, AK