1859-02-18, Lettre du maire au préfet.
Par suite des travaux d'endiguement qui s'exécutent sur le fleuve, le port de la commune de Soussans s'envase tous les jours de plus en plus et de telle manière que les bateaux ne peuvent plus entrer ou sortir qu'à l'époque des grandes marées. Cet état de choses porte un tort considérable aux habitants de la commune puisque le plus souvent ils sont obligés de transporter leurs denrées soit au port d'Arcins soit au port de Margaux, ce qui occasionne non seulement un trajet considérable mais encore des frais de barrière, qu'ils n'ont pas à payer chez eux. Vis à vis notre port, nous avons une ile (Fumadel) notre intention serait de pratiquer une jetée et établir le port sur cette île, d'accord que nous serions avec le propriétaire.
1859-05-19, Extrait du plan général de la Gironde avec profil.
1859-05-19, Rapport de l'ingénieur ordinaire sur la demande de M. le Maire de Soussans. Envasement croissant du port de la commune attribué aux travaux d'endiguement de la Gironde : demande de transporter le port sur l'île Fumadelle au moyen d'une jetée à construire en travers du bras qui le sépare de cette île et une subvention de l'Etat pour l'exécution de ce projet. La jetée ainsi indiquée pour satisfaire à sa destination et résister aux courants auxquels elle serait exposée devrait être construite en enrochements, avoir 6m de largeur en couronnement, être empierrée sur 4m de cette largeur et être élevée de 6m au-dessus de l'étiage. Le plan avec profils ci-joint figure ces dispositions générales. Cette construction emploierait un volume de 11000 m2 d'enrochements et couterait environ 38000 f. Resteraient tous les travaux d'établissement du port sur l'île de Fumadelle. Il s'agit donc d'un travail important. L'envasement du port de Soussans date de temps immémoriel. Les endiguements de la Gironde sont commencés depuis deux ou trois cents ans à peine : ce n'est donc pas dans ces travaux qu'il faut chercher la cause de cet envasement et une raison de faire contribuer l'Administration au déplacement du port. Dans l'état actuel, l'effet des travaux est d'activer les courants dans toute la région du bras de Macau, où est situé le port de Soussans. Quand les travaux se complèteront, c'est-à-dire quand on barrera le bras de Macau, ces courants s'affaibliront beaucoup et il est probable que le bras à travers lequel M. le Maire de Soussans propose de construire une jetée s'atterrira alors rapidement. De sorte qu'en ce moment les inconvénients de l'envasement du port de Soussans, s'ils ne sont pas moindres ne sont pas du moins sensiblement plus grands qu'ils n'ont été depuis bien longtemps et que le moyen projeté pour y remédier serait d'une exécution plus difficile et plus couteuse qu'il ne doit l'être dans un avenir assez rapproché. Il y a donc lieu d'ajourner toute décision à prendre au sujet du déplacement du port de Soussans jusqu'après l'exécution des travaux définitifs d'amélioration du passage d'Ambès.
1863-02-12, Avant-projet de déplacement du port de Soussans, plans n°1 et Profils en long et en travers n°2.
1863-06-03, Lettre du ministre des Travaux publics au sénateur. Proposition de déplacer le port de Soussans ; la rade du port est envahie par les vases ; proposition de déplacer le port sur l'île de Fumadelle (ou sur l'îlot de Soussans) : le bras compris entre les îlots de Soussans et de Fumadelle doit s'envaser rapidement ; travaux à faire en 2 phases : d'abord sur l'îlot de Soussans puis dans 1 second temps sur Fumadelle.
1865-05-19, Lettre de l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à M. le Préfet du département de la Gironde. M. le Maire se plaint de la lenteur des travaux de construction du port ; suspension des travaux dans l'attente de crédits.
1865-07-31, Rapport de l'ingénieur ordinaire sur la réclamation de M. le Maire de Soussans. Le maire expose que ses administrés attribuent les envasements qui se forment dans le bras de Soussans aux piquetages exécutés sur les rives de l'îlot du même nom, et au peyrat construit sur les rives de l'île Fumadelle par les propriétaires de ces immeubles. Souligne également la lenteur des travaux du port de Soussans. Les piquetages signalés ont été enlevés sur l'incitation du service des ponts et chaussées. Des ordres sont donnés pour prévenir le renouvellement d'une semblable entreprise. Quant au peyrat de l'Ile Fumadel, c'est un ouvrage autorisé par arrêté préfectoral du 5 janvier dernier, tout à fait inoffensif pour les intérêts publics ou privés et que pour ce motif il n'y a aucune raison de le supprimer. Les envasements du port de Soussans datent d'une époque antérieure à la construction de ce peyrat et s'expliquent par la fermeture du grand bras de Macau ; le peyrat n'entre pour rien dans leur formation.1865-11-28, Rapport de l'ingénieur ordinaire sur la réclamation de M. le Maire de Soussans. La partie du chemin conduisant au nouveau port de Soussans, dont M. le Maire de cette commune demande que l'empierrement soit achevé, est celle qui traverse l'ancien bras de Soussans. On y avait suspendu l'exécution de l'empierrement à cause des tassements qui s'y produisaient. Ces tassements paraissent arrêtés, des dispositions ont été prises depuis le 20 de ce mois pour compléter cette lacune et sauf les retards que pourrait occasionner le mauvais temps, l'empierrement demandé par M. le Maire de Soussans sera terminé dans une dizaine de jours.
1867-02-03, Rapport de l'ingénieur ordinaire relatif au droit de place à établir au port de Soussans. Par délibérations en date du 11 novembre 1866, le conseil municipal de Soussans demande que le port de Soussans soit partagé en emplacements et qu'il soit fixé un droit de 0,50 fr par jour et par mètre carré occupé, pour toute marchandise qui séjournerait au-delà de 8 jours sur le terre-plein. Le port de Soussans n'a que 34 m de long sur 20 m de large, il serait impossible sans gêner le commerce d'y réserver une place spéciale pour chacune des espèces de marchandises qu'il doit recevoir. Placé comme il l'est, tout entier en aval de la route d'accès, il ne se prête même pas à un partage facile pour les marchandises, à embarquer et les marchandises débarquées. En faisant une division quelqu'elle puisse être, on risquerait fort d'avoir une partie du port encombrée tandis que l'autre resterait vide (...). Seulement le droit de 0,50 frc est évidemment trop fort pour plusieurs espèces de marchandises, par exemple le gravier et les moellons, ce droit cumulé pour 5 ou 6 jours dépasserait la valeur de la marchandise. Modification : les marchandises débarquées ou à embarquer ne pourront séjourner gratuitement plus de 6 jours sur le port de Soussans. Passé ce délai, il sera payé entre les mains du receveur de la commune de Soussans un droit de place de 0,15 franc par jour et par mètre carré occupé. Revenus qui seraient employer pour l'entretien du port : les cales se couvrent incessamment de vase ; elles finiront par s'y perdre si la commune ne les fait pas nettoyer ; comme le chemin d'accès était établi sur un ancien barrage construit par le service des travaux de la Garonne, les Ponts et Chaussées avaient continué à y faire quelques menus travaux d'entretien ; mais le colmatage complet du bras ôte à cet ouvrage toute son importance comme barrage et nous sommes dès lors tenus de laisser désormais à la commune le soin d'entretenir seule le chemin qui conduit à son port.
1872-08-24, Rapport de l'ingénieur ordinaire, frais d'entretien du port de Soussans. Le port de Soussans se compose d'une cale saillante de 14m40 de longueur et de 4m de largeur et d'une cale haute inclinée de 40m de longueur et de 8 m de largeur. En arrière existe un terre-plein de même longueur que la cale haute et de 20 m de largeur. Ces travaux exécutés en 1864 et 1865 ont coûté 13872, 54 frcs sur lesquels 4666,66 ont été fournis par la commune de Soussans soit un tiers de la dépense totale ; entretien du port par l'Etat ; la commune est invitée à y participer annuellement à hauteur de 150 frcs.
1874-05-29, Port de Soussans, Avant-projet des alignements, plan et profil.
1891-08-22, Rapport de l'ingénieur ordinaire, dévasement du port. Par délibération en date du 4 juin 1891, le conseil municipal de la commune de Soussans demande si l'on pourrait dévaser le port de Soussans au moyen d'une dragueuse et quelle serait la dépense à faire pour cette opération. Le travail dont il s'agit pourrait être fait par une petite drague spéciale se déplaçant facilement et pouvant s'échouer sans danger (....).
1891-08-22, Extrait du plan du port de Soussans.
1895-10-19, Port de Soussans, fixation des limites du port, plan.
1898-08-25, Lettre du maire de Soussans au Préfet. La commune de Soussans désirait depuis longtemps que son port qui s'envase de plus en plus fut s'il y avait possibilité transféré au levant de l'île Fumadelle appartenant aujourd'hui à M. Ledoux ; projet trop cher (45000 francs) et participation de M. Ledoux se limite à 15000 francs ; autre possibilité : port établi à l'embouchure du chenal de Meyre.
1898-12-06, Lettre du maire de Soussans au Préfet. M. Ledoux propriétaire de l'île de Fumadelle qui aurait un grand avantage à la translation au levant de son île du port de Soussans persiste à n'offrir, indépendamment du terrain gratuit nécessaire à cette translation, que la somme de 15000 francs. Il resterait une trop lourde charge de dépenses pour la commune ; autre option : transporter son port actuel à l'embouchure du chenal de Meyre où il ne pourrait jamais s'envaser et offrirait un abri sûr pour les marins. Demande de dresser plan et devis pour l'installation du port à Meyre.
1900-03-10, Transfert du port de Soussans sur la rive est de l'île Fumadelle, concession des terrains du faux bras de la Gironde entre l'île de Fumadelle et la terre, plan des terrains à concéder à charge d'endigage.
1900-05-28, Procuration par M. le Docteur Pujos à M. Pujos fils. Me Rabion, notaire à Bordeaux. Donne pouvoir à son fils de gérer et administrer tous ses biens et affaires. A acquérir toutes les alluvions qui se trouvent au-devant du domaine qu'il possède à Margaux et communes voisines et qui est appelé "l'Ile Vincent".
1900-06-29, Pouvoir donné par Marie-Louise-Henriette Zédé, épouse de Marie Paul François de la Roche Kerandraon, lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d'honneur, domiciliés à Brest, à Jules Eyrin, régisseur de la propriété de l'ile Sauterelle à Soussans ; concède avec les copropriétaires de l'île Sauterelle à l'Etat une superficie d'1 ha 93 a 61 ca à provenir du colmatage du faux bras de la Gironde à l'ouest de l'île de Fumadelle sous la commune de Soussans.1900-06-29, Lettre du ministre des Travaux publics à M. le Préfet de la Gironde, concernant le projet définitif des travaux de transfert du port de Soussans sur la rive Est de l'île de Fumadelle.
1900-10-11, Fourniture de moellons et de débris de carrière pour le transfert du port de Soussans. Viaud frères, entrepreneurs à Gauriac, s'engagent à exécuter les travaux de fourniture des moellons pour enrochements et des débris de carrière entrant dans la construction de la nouvelle cale du port de Soussans et des ouvrages d'accès à la dite cale ; le déchargement des moellons et des débris de carrière s'effectuera à l'heure la plus convenable de la marée et suivant les ordres qui nous seront donnés par l'Ingénieur sou son délégué. Les bateaux effectueront leur déchargement par jet à l'eau.
1902-05-29, Rapport de l'ingénieur ordinaire, entretien du port de Soussans. Délibération du conseil municipal de Soussans demandant d'être exempté de la taxe annuelle d'entretien du port à partir de 1901. Mise en service du nouveau port le 1er octobre 1901.
1902-12-20, Extrait des registres des arrêtés du Préfet de la Gironde. Remise au domaine d'une parcelle de terrain de 600m2 provenant du déclassement de l'ancien port de Soussans.
1903-02-05, Procès-verbal de remise à l'administration des Domaines des terrains occupés par l'ancien port.
1903-03-30, Aliénation des terrains occupés par l'ancien port, plan.
1905-10-19, Rapport de l'agent-voyer cantonal, pétition de M. Ledoux en date du 15 juillet 1905. M. Ledoux, propriétaire de l'Ile de Fumadelle aujourd'hui réunie à la terre, demande à acquérir les terrains bordant de chaque côté le chemin vicinal ordinaire n°1 du Port de Soussans. Ces terrains compris entre l'île de Fumadelle proprement dite et l'ancienne rive de la Gironde sont aujourd'hui colmatés. Ils appartiennent au Domaine et leur aliénation doit être soumise aux avis de MM. les Ingénieurs du service maritime.
1906-05-04, Rapport du conducteur du service maritime des Ponts et Chaussées demande d'acquérir à l'amiable la totalité des terrains bordant de chaque côté le chemin d'accès du port de Soussans ; en 1862, le 16 novembre l'Etat vendait par adjudication publique l'îlot de Soussans sur lequel on construisit un port en 1863 ; ce port a été transféré en 1901 sur l'ile de Fumadelle.
1906-10-20, Transfert du port de Soussans sur la rive est de l'île Fumadelle, remise à l'administration des domaines de deux parcelles de terrain, plan.
1906-10-20, Procès-verbal de remise. Lors de la cession de l'îlot de Soussans le 16 novembre 1862 et des alluvions de l'ancien faux bras de Fumadelle, le 15 octobre 1900, l'Etat s'est réservé pour la construction du chemin d'accès au port de Soussans une zone de terrain de 20 m de largeur reconnue aujourd'hui plus que suffisante et qui laisse disponible, de chaque côté du chemin construit une bande de terrain de 5 m de largeur ; autorisation de remise de deux parcelles aux domaines ; terrain de l'ancien port de Soussans cédé par l'Etat en mai 1903 à M. Ledoux.
1906-11-09, Remise de terrain au Domaine sur les abords du chemin d'accès de Soussans, rapport de l'Ingénieur des Ponts et Chaussées. Transfert du port de Soussans sur la rive est de l'île Fumadelle, effectué en vertu de la décision ministérielle du 12 janvier 1900.
1907-02-27, Direction générale de l'Enregistrement des Domaines et du Timbre, cession de terrains. Cession à Charles Ledoux des deux parcelles formant un délaissé du terrain occupé par le chemin d'accès allant du port primitif de Soussans à la rive ouest de l'île Fumadelle.