Château Cos Labory

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Estèphe

La propriété appartient à la fin du 18e siècle à Hyacinthe Gaston (1746-1806). A sa mort, sa veuve, Anne Pauty (1753-1841), reprend le domaine avec sa fille mineure, Marie-Sanny Gaston (1786-1833), épouse François-Armand Labory (1779-1853).

Le voisinage conflictuel avec Louis Gaspard d'Estournel (propriétaire de Cos d'Estournel) donne lieu à un procès entre 1829 et 1832. Il est alors indiqué que Louis Gaspard d'Estournel "aurait fait construire des échoppes sur un terrain devant la maison de la veuve Gaston qu'il lui avait cédé selon un accord verbal : elles masquent la maison de la dame Labory ce qui avait fait négliger d'en embellir l'entrée" et qu'en 1826, la veuve Gaston décida d'"orner ce contour" du terrain qui entourait la maison.

La disposition des bâtiments à cette époque peut être restituée grâce au plan cadastral de 1825. Trois bâtiments composent alors la propriété : on peut supposer que la demeure consistait à cette époque en une maison basse, dont une partie est peut-être encore conservée aujourd'hui (partie en rez-de-chaussée au nord, présentant deux fenêtres en arc segmentaire avec allèges en ressaut) ; on remarque également sur le plan cadastral de 1825 un groupement de bâtiments construit au carrefour des chemins, devant la propriété Gaston, correspondant vraisemblablement aux bâtiments construits par M. d'Estournel.

La succession d'Anne Pauty est réglée le 2 juillet 1845. C'est peut-être à cette époque que d'Estournel prend possession de Cos Labory. En 1846, sur un plan du château de Cos et ses environs, la maison et les chais sont dits "acquis de MM. Labory frères".

En 1852, Charles Martyns achète à Louis Gaspard d'Estournel l'ensemble de ses propriétés parmi lesquelles figure le domaine de Cos Gaston Labory, "consistant en maison de maître, bâtiment d'exploitation, chai, cuvier garni de ses vaisseaux vinaires, vignes, prairies, jardins anglais et d'agrément, landes, oseraie, jardin potager, bois taillis et terre", d'une contenance de 37 ha, 99 a, 65 ca, dont 24 ha de vigne. Il est indiqué dans les origines de propriété rappelées dans l'acte de vente que le domaine de Cos Labory avait été vendu par M. Gaurens à M. Destournel (?).

En 1866, Charles Martyns vend Cos Labory à Louis Peychaud. Dans son ouvrage, Charles de Lorbac indique que le Château de Cos-Labory, "récemment restauré et agrandi par M. Peychaud, n'est séparé des bâtiments de Cos-d'Estournel que par la largeur de la route de Pauillac à Saint-Estèphe". Or, le plan de 1846 représente déjà l'arrondi du pavillon sud, attestant que la reconstruction du château est antérieure à Louis Peychaud. Les travaux ne sont toutefois pas terminés. Si la lithographie publiée dans l'ouvrage de Lorbac montre un corps de logis principal flanqué de deux pavillons, la photographie extraite de l'album de Danflou, publiée à la même époque, n'atteste qu'un seul pavillon (sud), ce qui est encore le cas aujourd'hui. Des pierres d'attente sur la façade latérale nord du château indiqueraient par ailleurs que les travaux ont été interrompus et jamais achevés : demeure ainsi une partie en rez-de-chaussée datant probablement de la fin du 18e siècle.

A la fin du 19e siècle, le domaine est encore entre les mains de la veuve et des héritiers de Louis Peychaud. Depuis la 2e moitié du 20e siècle, la propriété est détenue par la famille Audoy.

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

Le château de Cos Labory est situé au croisement de deux routes, séparé du château Cos d'Estournel par l'une d'elles.

La demeure est accompagnée de chais et cuvier au nord, formant une aile délimitant la cour arborée. A l'ouest, des bâtiments agricoles avec logement secondaire complètent l'ensemble.

Le château est composé d'un corps de logis principal présentant une façade à cinq travées, complété au sud d'un pavillon de plan rectangulaire mais arrondi à l'est. Au nord, une aile en rez-de-chaussée rejoint celle abritant chais et cuvier. La façade est marquée en son centre par une travée formant ressaut surmontée d'une lucarne. Les baies du rez-de-chaussée sont en arc segmentaire avec allèges en ressaut, tandis que les fenêtres de l'étage à plate-bande sont surmontées d'une corniche à denticules. Sur la façade latérale nord, des pierres d'attente sont visibles.

La partie en rez-de-chaussée, couverte de tuile creuse, compte trois ouvertures en arc segmentaire.

Un vaisseau en rez-de-chaussée abrite le cuvier, avec les chais qui lui sont contigus au nord.

Les bâtiments agricoles présentent une tour carrée coiffée d'un toit en pavillon.

Le mur de clôture est composé de piliers maçonnés avec pommes de pin en amortissement et d'une grille dont la porte est ornée des initiales LP (Louis Peychaud).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

étage de comble, 1 étage carré, en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. ferronnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Estèphe , R.D. 2 E 3

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Cos

Cadastre: 1825 D2 1409-1412, 2015 OD 292

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