Château

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Selon la légende, un château, appelé château de Savenne, aurait été édifié durant le Haut-Moyen-Age à l'emplacement du château actuel. Ce château primitif aurait été détruit par les Sarrasins en 732. Le château actuel présente plusieurs phases de construction. Des vestiges d'une motte castrale ont été mis en évidence par D. Brunie et J.-C. Colin lors de l'étude archéologique du château. Un donjon roman, ainsi que des vestiges d'éléments défensifs situés au nord datent probablement du XIIe siècle. L'archère présente sur ce mur au nord daterait plus vraisemblablement du XIIIe siècle. La tour du puits a été construite au XIIIe siècle, intégrée dans une enceinte qui englobait la chapelle castrale, l'actuelle église Saint-Vincent. A la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, le château tel que nous le connaissons aujourd'hui a été construit, avec trois tours supplémentaires, un logis et des courtines. La tour de la cuisine, au sud-est, semble légèrement postérieure aux deux tours occidentales. Le châtelet d'entrée, muni d'un pont-levis, semble avoir été ajouté à la courtine nord postérieurement, à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, peut-être suite à des destructions intervenues pendant les Guerres de Religion. Dès le XIe siècle, Saint-Germain est l'une des sept baronnies de la Basse-Marche. Les seigneurs de Saint-Germain sont puissants dès le XIe siècle car ils sont en relation avec les moines de Saint-Cyprien de Poitiers. Le cartulaire mentionne en effet les premiers seigneurs de Saint-Germain, Hélie en 1073 et Conis en 1087. Les seigneurs de Saint-Germain sont également cités par un acte de l'évêque de Poitiers. Guillaume de Mortemart est seigneur de Saint-Germain dans la seconde moitié du XIIe siècle. En 1205, sa fille Alix se marie avec Aimery VII de Rochechouart apportant en dot Saint-Germain. Saint-Germain passe ensuite à la famille d'Archiac, par le mariage de Marguerite de Rochechouart avec Aymar II d'Archiac.

A la fin du XIVe siècle, Saint-Germain revient aux Rochechouart à la suite du mariage entre Aymery VII, comte de Rochechouart, et Jeanne d'Archiac, qui l'apporte en dot. Aymery VII participe aux combats pour chasser les Anglais du Poitou et de la Guyenne. Saint-Germain passe ensuite à la famille de Brisay par le mariage de Gilles de Brisay et de Marguerite de Rochechouart en 1394.

A la suite de problèmes financiers, Jacques de Brisay vend la baronnie de Saint-Germain en 1498 à Gauthier de Péruse-Descarts. Lors des guerres de Religion, Saint-Germain et son château ont été pris à deux reprises, tout d'abord en avril 1570 par une bande de protestants chassés ensuite par Jean Descarts, puis par un chef ligueur, vaincu ensuite par le duc d'Epernon. Au moins jusqu'au XVIe siècle, la châtellenie de Saint-Germain comprenait les paroisses de Saint-Germain, Lessac, Alloue, Benest et Pleuville en partie, Oradour-Fanais, Abzac, Brillac, Esse en partie, Lesterps en partie, toute la châtellenie de Mortemart qui s'étendait sur une douzaine de paroisses, dont Montrollet et Saint-Christophe. Au cours du XVIIe siècle, la baronnie est passée successivement aux familles Stuart de Caussade, Rochechouart et enfin Sennecterre, qui conservent le château jusqu'à la Révolution. Le château est alors vendu comme bien national à Michel Saulnier, qui le vend ensuite au maire de Lessac, Jean-Sylvain Prévost-Dumarais, propriétaire du château de Boisbuchet. Le château sert alors de carrière et se transforme très vite en ruine. Le château devient ensuite la propriété du curé de Saint-Germain.

En 1937, le curé Laffay le vend à l'évêché. Il devient propriété du Syndicat d'Initiative en 1967. Les restaurations du château, menées par l'association des Amis du château de Saint-Germain, ont débuté en 1974. D'importants travaux ont été engagés par la Communauté de Communes du Confolentais, propriétaire actuel, dans les années 1990. Les tours ont été restaurées en 1994-1995. Les maçonneries hautes ont été reprises en 1995. Les quatre fenêtres à meneaux de la petite tour et de la grosse tour ont été restituées en 1996. Les travaux d'assainissement et d'étanchéité des salles basses du château ont été terminés en 1998. Les meurtrières et les cheminées ont été restaurées entre 1996 et 1998.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 13e siècle

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Principale : limite 16e siècle 17e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Auteurs Personnalite : Guillaume de Mortemart, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Aimery VII de Rochechouart, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Jacques de Brisay, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Gauthier de Péruse-Descarts, propriétaire (attribution par source)

Le château de Saint-Germain est situé sur un éperon rocheux au confluent de la Vienne et de l'Issoire, dominant le bourg de Saint-Germain. Il forme aujourd'hui une enceinte quadrangulaire cantonnée par quatre tours. L'accès à la cour intérieure du château se fait par une rampe moderne à l'emplacement du châtelet d'entrée disparu. Les soubassements de deux demi-tours sont encore visibles de chaque côté de la rampe. Cette structure modeste ne semble pas avoir eu de réelle fonction défensive. A l'ouest de la rampe d'accès, la courtine présente un pan de mur en gros appareil de granite, vestige d'un élément défensif du XIIe siècle, dont la fonction exacte est inconnue. Une archère est percée dans ce pan de mur. Cette élévation présente une porte d'accès aux caves du logis.

La petite tour, au nord-ouest, est circulaire à l'extérieur, carrée à l'intérieur. Elle était composée de quatre niveaux. Le niveau le plus bas, voûté par un coffrage comme dans la grosse tour, est percé de canonnières avec ébrasement à l'extérieur. Les deux niveaux supérieurs contiennent une pièce carrée d'environ 6 mètres de côté. Ils possèdent chacun une cheminée, dont il ne reste que le conduit, sur le mur nord, et une fenêtre à meneaux à encadrement mouluré en pierre de Pressac sur le mur ouest. Les planchers reposaient sur d'énormes poutres. Ces deux niveaux sont accostés d'un boudoir au sud. Ces boudoirs, aménagés dans l'épaisseur des murs, sont des petites pièces voûtées par des croisées d'ogives reposant sur des culots sculptés décorés de visages humains. Les ogives et les culots sont sculptés dans la pierre de Pressac, alors que les voûtes sont en briques. Le troisième niveau ne possède pas de boudoir.

Les vestiges de la courtine ouest relient la petite tour et la grosse tour située au sud-ouest. Le logis s'appuyait sur cette courtine. Il était composé de salles rectangulaires de 7 mètres de profondeur et précédé d'une galerie, mentionnée en 1682, en bordure de la cour, dont les piles en pierre sont toujours présentes. Le logis était percé de quatre baies sur l'élévation occidentale et quatre autres baies sur l'élévation orientale. Sur l'élévation orientale, le logis est flanqué de deux cages d'escalier en vis, l'une contre la courtine nord, l'autre contre la courtine sud. Le logis s'élevait sur trois niveaux. Un premier niveau contient les caves. Elles sont divisées en deux salles, voûtées en berceau. La position de la toiture du logis, qui était en tuiles plates, est visible contre la petite tour.

Les vestiges du donjon roman sont visibles dans la partie sud du logis. La construction du logis à la fin du XVe siècle a été réalisée en laissant en place une grande partie de la maçonnerie romane. Le donjon est construit en gros appareil de granite. De plan carré, il mesurait 10 mètres de côté. L'épaisseur des murs atteignant deux mètres, l'espace intérieur avoisinait 6 mètres de côté. Le donjon était soutenu par des contreforts toujours visibles. Ces contreforts étaient au nombre de 6, deux situés près des angles sur les faces sud et ouest, un seul en position médiane sur les faces nord et est. Grâce à l'appareillage en granite, on distingue encore la position de la voûte en berceau qui couvrait le premier niveau du donjon sur le mur intérieur sud. Ce premier niveau mesurait 6,60 mètres de hauteur. Au-dessus de la voûte, sur le même mur, une ouverture rectangulaire romane est murée. Le donjon s'élevait sur trois niveaux.

La grosse tour, au sud-ouest, possède une structure proche de la petite tour. Le niveau bas est percé de canonnières à ébrasement extérieur. Les deux niveaux supérieurs comprennent une pièce carrée d'environ 7 mètres de côté, munie d'une cheminée sur le mur sud et éclairée par une fenêtre à meneaux sur le mur ouest. Cette tour possédait autrefois un quatrième niveau, dont il ne reste que des vestiges des murs intérieurs formant un plan carré. Comme la petite tour, des boudoirs sont aménagés dans l'épaisseur du mur, au nord. Trois petites pièces rectangulaires superposées, voûtées en berceau, sont aménagées à l'est de la tour, dans l'épaisseur du mur. Ces pièces communiquaient avec les pièces carrées de la tour, mais également entre elles par une ouverture dans la voûte.

Une courtine au sud relie la grosse tour et la tour de la cuisine. Elle est percée de deux canonnières. Les courtines sud et ouest présentent, de part et d'autre de la grosse tour, des vestiges du donjon et de ses contreforts.

La tour de la cuisine, au sud-est, possédait 6 niveaux, dont 3 sont visibles aujourd'hui. Le niveau le plus bas, mesurant sept mètres de hauteur, n'est accessible que par un trou d'homme percé dans la voûte, accès qui lui a valu d'être appelé " oubliettes ". Ce niveau avait pourtant une fonction défensive puisqu'il est percé de deux niveaux de canonnières. Le niveau au-dessus, polygonal, est voûté d'une coupole, aujourd'hui dénaturée. Ce niveau a servi de prison. Un escalier en vis accolé au nord-ouest permettait d'accéder au troisième niveau, appelé la cuisine, dont les murs s'élèvent encore aujourd'hui jusqu'à trois mètres au-dessus du sol. Les départs d'ogives de sa voûte effondrée sont encore visibles dans les angles.

Une courtine relie enfin la tour de la cuisine à la quatrième tour, la tour du puits, au nord-est, à peine saillante par rapport au rempart. Celle-ci, antérieure aux trois autres tours, est beaucoup plus petite et présente une structure différente. Elle a été rasée presque jusqu'au niveau du sol de la cour intérieure. Son niveau bas, autrefois accessible par un escalier en vis, est percé d'une archère. Cette tour tient son nom d'un puits encore visible aujourd'hui. Les bâtiments de la cour inférieure (grange, pressoir, logement des meuniers, écurie) ont totalement disparu. Des soubassements de murs, au nord-est et au nord-ouest du château, pourraient être les vestiges d'une enceinte qui englobait autrefois la chapelle castrale, l'actuelle église Saint-Vincent.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
Étages

2 étages carrés

Couvrements
  1. coupole voûte en berceau voûte d'ogives
Élévations extérieures

élévation à travées

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : tête humaine


Précision sur la représentation :

Les culots sculptés des voûtes d'ogives des boudoirs représentent des visages humains.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Saint-Germain-de-Confolens

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1986 B 106

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