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Présentation de la commune de Saint-Sever
France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Sever
Historique
Les plus anciennes traces d'occupation humaine au sein du territoire communal datent de l'âge du fer, notamment suite aux fouilles effectuées en 2000 au moulin de Papin, qui ont mis au jour des sépultures à tombe plate.
Les premiers vestiges d'habitat sont datés de l’Antiquité. Une villa du 4e siècle a notamment été identifiée à l'ouest de la commune. Les vestiges d'un édifice aristocratique, réputé être le légendaire palestrion du gouverneur romain Adrien, ont également été exhumés sur la butte de Morlanne. Un dépôt lapidaire provenant de ces sites est aujourd'hui conservé au musée de la ville.
Il est probable que le promontoire de Morlanne, aisément défendable, continue à être sinon occupé, du moins fréquenté durant le haut Moyen Âge - même s'il manque à ce jour la preuve archéologique d'un peuplement après le 5e siècle. La fondation de l'abbaye bénédictine dédiée à saint Sever par le comte Guillaume Sanche, sur une butte secondaire, intervient à la fin du 10e siècle. La charte de donation de 988 indique que son territoire s'étend "de l'Alphée qu'on appelle aujourd'hui Adour jusqu'au Gabas". L'extension du ressort de Saint-Sever au territoire situé au nord de l'Adour paraît se produire suite à la donation de la paroisse de Sainte-Eulalie par Arnaud de Lobmaner, dans le premier quart du 11e siècle.
Le succès du monastère et l'établissement de la résidence ducale à Saint-Sever, ce qui valut à la localité le titre de "Cap de Gascogne", favorisent le développement d'un bourg aux abords de l'abbaye et la mise en valeur des terres environnantes. Des "caveries" sont mentionnées dès le 13e siècle. Elles appartiennent aux religieux et à différents seigneurs de la région. Pendant les guerres de Guyenne et de Cent Ans, Saint-Sever connaît de nombreuses attaques jusqu'à rejoindre définitivement le royaume de France en 1442.
Bien que les abords de l'abbaye constituent l'habitat groupé le plus important de la commune, différents quartiers sont mentionnés dans les archives au 16e siècle. Loubart, Augreuil, Sainte-Eulalie semblent alors des hameaux déjà constitués. De nombreuses familles seigneuriales s'installent dans la ville durant les 16e et 17e siècles. Elles implantent des métairies et accentuent les liens économiques entre la ville et le territoire rural, mouvement déjà amorcés par les religieux et les jurats à la période médiévale. Les plans issus du terrier des Bénédictins montrent que l'implantation actuelle du bâti dans la commune est déjà structurée sous l'Ancien Régime.
La Révolution ne modifie pas la morphologie de la ville. En revanche, les décrets d’aménagement du territoire décidés à l’Assemblée constituante ont des conséquences pour la région. La commune de Saint-Sever annexe une partie des paroisses de Cauna, de Toulouzette et de Montgaillard, étendant ainsi son emprise. La commune, telle qu'elle apparait sur le plan cadastral de 1844, est plus étendue au sud-est. Cette partie du territoire est rattachée à la commune de Montsoué en 1904.
Selon les matrices cadastrales, les cultures sont réparties entre les terres labourables, les prés et les vignes. Le tissu bâti s'intensifie dans la seconde moitié du 19e siècle avec de nombreuses constructions ou reconstructions entre 1860 et 1890, comme l'indiquent l'analyse du bâti et du registre des augmentations et des diminutions de la matrice cadastrale. Ce renouvellement est accentué par l'arrivée du chemin de fer en 1881. L'apparition de lotissements dès les années 1950 a contribué à l'augmentation de l'aire urbaine au détriment du territoire rural.
L'évolution de la population
Le premier chiffre concernant le dénombrement de la population de Saint-Sever date de 1768, estimée à 4600 habitants. Une trentaine d'années plus tard, en 1796, les chiffres donnent une population s'élevant à 5270 habitants. Le diagramme de l’évolution démographique (données EHESS) montre une moyenne autour de 4600 habitants depuis la Révolution. Une chute significative de la population intervient au moment de la perte du statut de sous-préfecture, en 1926, et se poursuit jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. En 2012, la population saint-séverine s'élevait à 4733 habitants.
Description
Un site entre plaine et coteaux
Située à la lisière de la plaine des Landes et du massif de la Chalosse, la ville de Saint-Sever s’élève sur une éminence. Le nord de la commune est donc formé d’un plateau rencontrant un éperon culminant à une altitude de 100 mètres, qui domine la vallée de l’Adour. Cet abrupt est recouvert d’une végétation dense qui soutient la terrasse entaillée en différents endroits par le réseau hydrographique (ruisseau du Touron) et par la côte de Brille, ancien chemin pentu d’accès à la ville. Ces deux avancées délimitent la colline de Morlanne où se situe le premier habitat aggloméré. L’arrière du plateau est composé de vallons champêtres et boisés.
La commune s’étend sur 46,96 km². Elle est bordée au nord par les communes de Cauna, Aurice, Bas-Mauco et Benquet ; Saint-Maurice-sur-Adour et Montgaillard à l’est, Toulouzette et Montaut à l’ouest. Elle jouxte Banos, Audignon et Montsoué au sud.
Le réseau hydrographique est drainé par l’Adour qui traverse la commune d’est en ouest sur 7,3 km. Le fleuve est constitué d’une succession de plans d’eau formant des gravières. Le Gabas, affluant de l’Adour, délimite la commune au sud. Outre ces deux cours d’eau principaux, de nombreux ruisseaux irriguent le territoire.
Les routes principales liant Tartas à Aire-sur-Adour par Péré (D924) ou Saint-Sever à Pau par la ville (D944) sont issues d'un tracé ancien, et dénommées comme tel sur des plans de la fin du XVIIIe siècle. Une voie rapide récente traverse la ville du nord au sud pour rejoindre Mont-de-Marsan et Orthez (D933s).
Une bipolarité territoriale
La commune présente un cœur de ville au maillage urbain dense. Hérité de la période médiévale, il s’étend à la fin du 18e siècle aux faubourgs proches lorsque la ville n'est plus cantonnée dans ses murs. La carte de Cassini montre encore un bâti enserré dans ses enceintes, alors que la carte de l’État-major (1820-1867) reflète bien l'essor vers la périphérie. L’urbanisation se poursuit dans les quartiers de Péré et du Bas du Pouy, bordant l’Adour, à la fin du 19e et au début du 20e siècle avec l’implantation d’industries le long de la route de Pau et de Tartas. Ce n’est que depuis les années 1960 que le sud de la ville connaît un développement de zones pavillonnaires et de lotissements avec des constructions dans les quartiers de l’Espérance à l’ouest, du Castallet au sud et du Gabarret à l’est.
Les environs du centre-ville conservent un caractère rural marqué avec la présence de hameaux disséminés dans les vallons de la Chalosse (Augreilh) ou dans la vallée de l'Adour (Sainte-Eulalie). Entre ces hameaux, des fermes ponctuent le paysage, témoignant de l'implantation d'anciennes métairies, et rappellent la sujétion par la ville de la campagne environnante.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, communal |
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Référence du dossier |
IA40001722 |
Dossier réalisé par |
Ferey Marie
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Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Commune de Saint-Sever |
Citer ce contenu |
Présentation de la commune de Saint-Sever, Dossier réalisé par Ferey Marie, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Commune de Saint-Sever, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/bfd27ff5-096a-4222-b62c-ad456c2cc110 |
Titre courant |
Présentation de la commune de Saint-Sever |
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