Pont de l'Houmée
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Vallée
Historique
Le projet de remplacement du bac de l'Houmée par un pont en béton armé date du début du 20e siècle. Ce pont doit permettre de franchir la Charente au chemin de grande communication n° 18 entre Bords et Beurlay. Un marché est passé le 4 juillet 1911 entre l'entrepreneur Jean Simon, concessionnaire Hennebique à Grasse dans les Alpes-Maritimes, et le Département. Les travaux, commencés en 1911, sont interrompus par la guerre.
De multiples modifications sont apportées en cours de construction. Il est par exemple décidé qu'une travée centrale remplacerait les deux primitivement prévues. Tant et si bien qu'un marché à forfait remplace, le 10 mai 1913, le marché initial qui est finalement résilié le 31 janvier 1922 aux torts du Département. La nature inconsistante du terrain contraint en effet fortement les travaux : les fondations et la construction de la culée de la rive droite s'étalent sur deux ans, tandis que 6 mois suffisent pour la mise en place des coffrages et des fers et le coulage du béton des travées fixes. Les travaux sont repris par l'entrepreneur de travaux publics à Rochefort, Louis Guiramand. En 1924, les maçonneries du quai formant plate-forme sur la rive droite pour la travée tournante et la maison du pontier sont terminés, mais il faut attendre mars 1926 pour l'achèvement complet de l'ouvrage. Le temps des travaux, de nombreux échanges ont eu lieu entre les ingénieurs chargés des travaux et la Société des gabariers réunis de Cognac dont les gabares devaient poursuivre leurs passages.
Afin de ne pas entraver la navigation, le pont, long de 152 mètres, comprend une travée tournante en métal, dégageant une passe marinière de 14,60 mètres du côté de la rive droite. Il se compose en outre d'une travée centrale de 50 mètres en béton armé, du système dit à bowstring ou à arc supérieur, et d'une travée du côté de la rive gauche de 25 mètres, également en béton. Les arcs de la travée centrale ont une hauteur de 10 mètres au-dessus du tablier qui est lui-même à 4,50 mètres au-dessus des plus hautes eaux. La personne chargée du fonctionnement de la travée mobile, appelée "pontier", est logée dans une maison bâtie à l'extrémité nord-est du pont, sur la commune de Bords.
Le pont est détruit en 1944, comme ceux de Saint-Savinien et de Taillebourg, au cours des opérations militaires autour de la poche de Royan. Il est temporairement remplacé par un bac mis en service en 1947. Un premier projet de reconstruction à l'identique, en béton, établi en 1947, n'aboutit pas en raison du manque de crédits alloués par la Direction des routes. Plus tard, l'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées, R. Loué, dresse les plans d'un pont métallique et fixe, dans la mesure où le fleuve n'est alors plus navigué sur cette section. Les travaux, autorisés par une décision ministérielle en décembre 1954, sont réalisés par l'entreprise Baudin Châteauneuf, de Châteauneuf-sur-Loire dans le Loiret, qui réalise de nombreuses reconstructions de ponts après la Seconde Guerre mondiale. Cette entreprise sous-traite la partie de génie civil à la société Dodin de Rochefort. Seule la partie basse de la pile en rivière subsiste de l'ancien pont, les nouvelles culées sont établies sur des pieux en béton armé et le tablier est entièrement reconstruit en métal. Ce nouveau pont est ouvert à la circulation en mai 1957. Le logement du pontier est devenu une propriété privée.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 20e siècle, 3e quart 20e siècle |
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Dates |
1956, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Guiramand Louis, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source) Auteur : Baudin Châteauneuf, fabricant (signature) Auteur : Loué R., ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source) Auteur : Dodin Abel, |
Description
Le pont actuellement visible à l'Houmée a conservé seulement la partie basse de la pile gauche du pont initial. De part et d'autre, son accès est formé par une chaussée fondée sur un remblai.
Il s'agit d'un pont métallique à trois travées solidaires, de portée de 35, 51 et 35 mètres. La chaussée, de 5,50 mètres, est bordée par deux trottoirs de 0,70 mètres de large. Les piles et culées sont en béton avec parement en maçonnerie de moellons têtués à joints réguliers. Le tablier, en acier rivé, comprend deux poutres latérales à âmes pleines, de 2,20 mètres de hauteur, réunies par des pièces de pont, elle-mêmes reliées par trois longerons. La chaussée est formée d'une dalle de béton armé recouverte d'un revêtement en enrobés. Du côté de la rive droite, le parapet porte la marque du constructeur : Baudin Châteauneuf à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret), et la date 1956.
Sur la rive droite, au sud du pont s'élève le logement du pontier chargé de la manoeuvre de la travée mobile de l'ancien pont. Cette petite maison, en moellon enduit, est dotée d'un étage de soubassement et d'un comble à surcroît. Les ouvertures possèdent un linteau en arc segmentaire. Ce type de maison se rapproche des maisons de gardes barrière.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17050893 |
Dossier réalisé par |
Moisdon Pascale
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Charente |
Phase |
recensé |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Pont de l'Houmée, Dossier réalisé par Moisdon Pascale, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d381ad72-8492-4888-aa73-751c435f7260 |
Titre courant |
Pont de l'Houmée |
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Dénomination |
pont |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Vallée
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: L'Houmée
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Bords
Milieu d'implantation: isolé