Source et rivière de Chauvignac, château d'eau de Chenac

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet

La source et la rivière de Chauvignac figurent sur une carte de la région établie par l'ingénieur Claude Masse au début du 18e siècle, puis sur une carte de la Gironde par Desmarais en 1759, et enfin sur le plan cadastral de 1833. Comme le montrent ces documents, la rivière alimentait un moulin à eau, sans compter celui des Monards : il était situé à quelques mètres de la source et de l'actuelle station de pompage.

Ce moulin, qui aurait alimenté le site antique du Fâ, est mentionné pour la première fois en 1300, avec un hôtel noble lié à un titre seigneurial. En 1337, Chauvignac fait partie des biens achetés, aves les seigneuries de Chenac et de Saint-Seurin-d'Uzet, par Aymar d'Archiac à Pons de Mortagne, vicomte d'Aunay. En 1348 et 1390, Jean et Guillaume Fradet en rendent hommage auprès du seigneur de Saint-Seurin, imités en 1495 par un autre Jean Fradet. En 1522, Guillaume de La Mothe, seigneur de Saint-Seurin, rachète toutes les rentes du moulin de Chauvignac. Celui-ci passe ensuite directement dans les mains des seigneurs de Saint-Seurin : en 1630, il fait partie, avec le château de Saint-Seurin, des biens vendus par Henri de La Mothe-Fouqué à son beau-père, Jean Brétinauld. Henry Brétinauld, baron de Saint-Seurin, le met en ferme en 1705 et 1716.

En 1723, le moulin figure parmi les biens de Henry Brétinauld partagés entre ses enfants. Il est attribué à sa fille, Henriette-Céleste, épouse de Henri-François d'Asnières. En 1733, ce dernier, écuyer, seigneur de la Chapelle et de Saint-Denis, afferme le moulin pour neuf ans à Jean Guillot, farinier qui y demeure déjà. Le moulin reste dans les mains de la famille d'Asnières par-delà la Révolution : en 1833, selon le cadastre, il appartient à Elisabeth d'Asnières, épouse de La Croix-Durepaire, demeurant au château Saint-Denis.

Elle vend le "domaine de Chauvignac" en 1844 à François Pitaud, de Cozes, qui développe alors avec M. Verger la minoterie des Monards, en aval. Pitaud et Verger font démolir le moulin de Chauvignac en 1854 et 1877 selon le cadastre. En 1869, dans le but de dégager le bassin de la source qui alimente leur minoterie, Pitaud et Verger font sauter à l'aide d'explosifs ce qui reste des fondations de l'ancien moulin de Chauvignac. Par la suite, une diminution du débit de la rivière du Juliat, qui alimente les moulins à eau de Font Garnier et du port de Saint-Seurin, est constatée, au point que le moulin de Font Garnier cesse son activité et est transformé en simple ferme. Certains attribuent ce changement à l'explosion opérée sur la source de Chauvignac, et le propriétaire de Font Garnier est même indemnisé.

Depuis 1955, la source de Chauvignac est captée par l'intermédiaire d'une station de pompage. Le dispositif comprend aussi le château d'eau de Chenac, situé sur la hauteur près de la source et construit vers 1955-1960. Il est lié à la captation de la nappe souterraine de Grattechat. Une usine de traitement de l'eau potable a été ouverte en 2008. Propriété du Syndicat des eaux de Chenac (SIAEP), créé en 1953, l'ensemble est géré par la Compagnie des Eaux de Royan et procure une grande partie de l'alimentation en eau de l'agglomération royannaise.

Périodes

Principale : 2e moitié 20e siècle

La rivière de Chauvignac prend sa source à la fontaine du même nom, au pied des terres hautes de Chenac. Elle est aussi alimentée par la source du Bouil, au pied de Grattechat. La rivière forme plusieurs bras qui serpentent dans des bois humides, puis s'écoule à travers des prés et des marais entre les terres hautes de Barzan et celles de Chenac. Elle se jette dans l'estuaire de la Gironde après avoir traversé l'ancienne minoterie des Monards puis le chenal du port des Monards. En dehors du périmètre de la station de pompage, les rives de la rivière sont propriété privée.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1833 D 1219 et 1962, 2009 OD 1158 et 1187

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