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Ouvrage d'entrée, porte des Deux-Moulins, fort des Dames, écluse des Deux-Moulins
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Rochelle
Historique
Ouvrage construit vers 1200, à l'angle sud-ouest de l'enceinte médiévale, près de deux moulins à marée. La porte fut par la suite protégée par un ouvrage avancé appelé le Beau-Fort. En 1622, cette porte fut renforcée par un ouvrage à cornes et par la construction d'une redoute, dite le Crochet ou le fort des Dames. Après le siège de 1628, la porte et les fortifications furent rasées, à l'exception du Crochet et des deux moulins que les carmes achetèrent et firent restaurer. Au début du 18e siècle, fut construite une nouvelle porte et le Crochet fut surélevé et fortifié. Au 18e siècle, une écluse commandant l'entrée de l'eau de mer dans les fossés du front ouest est établie, entre la porte et le fort des Dames ou Crochet. Au 19e siècle, la porte a été en partie reconstruite et son échauguette supprimée. En 1988, mise en place, au niveau de l'écluse, d'un important système d'épuration.
Description
Cet ensemble comprend une porte dans le prolongement de la courtine le long du rempart relié à la tour de la Lanterne. Elle surmonte un canal contrôlé par une écluse qui a remplacé les deux moulins à marée qui ont donné leur nom à cette porte. Une passerelle en bois permet de franchir le canal.
Elle est renforcé par une redoute dite le Crochet ou le fort des Dames.
Détail de la description
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Toits |
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Étages |
en rez-de-chaussée |
Couvrements |
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Couvertures |
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Informations complémentaires
PORTE OU POTERNE DES DEUX-MOULINS (OU DE LA DIGUE) ET OUVRAGE DIT FORT DES DAMES
Historique sommaire.
Cette issue secondaire de l'enceinte de 1689 s'ouvre dans la face ouest du saillant d'extrémité du front de mer, à la jonction avec le front ouest de l'enceinte. Cette poterne donnait, accès au sentier littoral de la rive nord de la baie et desservait les ouvrages hydrauliques implantés au débouché du fossé sur la mer, pour régler les manoeuvres d'eau du ruisseau de Lafond.
Elle remplace une porte de l'enceinte médiévale détruite en 1629 et qui comportait, à proximité immédiate de la, tour de la Lanterne, un bâtiment encadré de deux tours et précédé d'un châtelet à quatre tours, lui-même couvert par un ouvrage à cornes avec porte. Le tout était protégé par l'extrémité de l'enveloppe constituant le front ouest de la place : ensemble donc puissant ; tirant son nom de la présence à l'époque de deux moulins à eau.
Il n'est pas à exclure que la face sud du front de mer, à l'ouest de la tour de la Lanterne, soit un élément conservé de l'ouvrage à cornes d'avant 1629 ou s'il y eut destruction, que la nouvelle muraille de 1689 ait été édifiée sur le fondations de l'ancienne. Ce saillant est protégé dans l'esprit des, dispositions antérieures par un petit ouvrage avancé dit fort des Dame implanté sur le chemin couvert devant la porte des Deux-Moulins.
1). Porte des Deux-Moulins.
Le mur du front de mer se termine, face à l'ouest, en un redent, dont la face droite, est revêtue sur quelques dizaines de mètres avant de se perdre dans l'escarpe à terre coulante du front ouest. C'est dans cette face que s'ouvre la poterne. A l'origine, telle que la représente Masse en 1710, la poterne était une simple baie rectangulaire percée dans le mur d'escarpe et précédée d'un portique en charpente, fraisé des deux côtés et portant les treuils de levage de pont-levis. Un pont dormant à trois arches en maçonnerie assurait 1e franchissement du fossé, tandis qu'une échauguette polygonale en pierre surmontée d'une fleur de lys, implantée au saillant du redent, permettait la surveillance de la zone. Actue11ement, et après reconstruction partielle au XIXe sièc1e, 1'échauguette a été supprimée et le saillant abattu en pan coupé.
La poterne en arc segmentaire, encadrée de deux créneaux de fusillade à ébrasement extérieur en gradins, s'ouvre entre deux pilastres sans décoration. Elle est surmontée d'un petit tableau lisse et d'un bandeau également lisse, avec parapet percé de quatre créneaux de fusillade en archère. Il ne semble plus y avoir de pont-levis, mais une simple passerelle lancée sur une pile en maçonnerie et les maçonneries des ouvrages hydrau1iques.
2). Ouvrages hydrauliques.
Le fossé du front ouest bordant la face du saillant où s'ouvre la poterne est constitué par le lit du ruisseau de Lafond au moment où il débouche sur la mer. D'où l'idée des ingénieurs militaires de l'utiliser pour diverses manoeuvres d'inondation, facilitées par la douceur du climat éliminant l'essentiel des risques de gel. Le fossé est ainsi divisé dans le sens de la longueur en trois tronçons ainsi constitués, du corps de place vers l'extérieur.
Un premier canal, fermé à son débouché par un batardeau surmonté d'une dame et percé d'une vanne de vidange à la mer. Ce canal est franchi par le pont de la poterne sur pile en maçonnerie à avant-becs.,
Un deuxième canal passant entre deux bajoyers en maçonnerie, comportant deux lignes de feuillures pour l'établissement d'un barrage et débouchant vers la mer entre deux jetées courbes orientées pour ramener l'eau vers l'entrée du port.
Un troisième canal, fermé par un batardeau avec vanne, conduisant les eaux dans le fossé du fort des Dames, lui-même isolé du précédent par un batardeau sans vanne avec dame. Ce dernier canal est limité par un bajoyer du précédent et la contrescarpe.
Ce dispositif permet, en position fermée, de faire monter l'eau dans le fossé du front ouest de la place ou, au contraire, de mettre celui-ci à sec, ou bien de faire monter l'eau dans les fossés du fort des Dames et de l'y maintenir même lorsque le fossé principal est vidé.
A ce niveau, la contrescarpe est également en pierres de taille disposées en assises réglées, renforcées de chaînes. Un pas de souris plaqué à la contrescarpe relie la sortie du front de la poterne au fond du fossé.
3). Fort des Dames.
Petit dehors revêtu de tous côtés, protégeant les ouvrages hydrauliques et la poterne des Deux-Moulins, de plan en demi-bastion, à deux faces et un flanc, avec terre-plein bas intérieur et batterie supérieure. La face et le flanc droits sont casematés (casemates murées, inaccessibles) avec accès par passerelle et pont-levis à partir du chemin couvert extérieur. Cet ouvrage, compte tenu de ses dimensions, constitue une sorte de réduit de place d'arme.
Conclusion.
Ensemble dépourvu d'ornementation, mais cependant remarquable par de mu1tiyles détai1s, concentrés dans un espace réduit, qui en font une sorte de fortification en miniature. La maçonnerie, très soignée, lui donne un réel intérêt, dont une récente restauration a rehaussé l'aspect attractif.
Extrait de L'architecture militaire à La Rochelle du Moyen Age à nos jours, par Philippe Truttman, 1990, p.35-38.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17000058 |
Dossier réalisé par |
Mailles Dominique
Dujardin Véronique Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Rochelle centre (La) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1990 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ouvrage d'entrée, porte des Deux-Moulins, fort des Dames, écluse des Deux-Moulins, Dossier réalisé par Mailles Dominique, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/0b992664-19b0-4d88-ba3c-418b75b0d9d6 |
Titre courant |
Ouvrage d'entrée, porte des Deux-Moulins, fort des Dames, écluse des Deux-Moulins |
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Dénomination |
ouvrage d'entrée fort écluse |
Appellation |
dit porte des Deux-Moulins |
Parties constituantes non étudiées |
ouvrage avancé redoute corps de garde mur défensif écluse pont |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Rochelle , rue des Deux-Moulins
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1976 AR (Parcelle non cadastrée.), 2021 AR 375 (+ partie non cadastrée)