Prieuré, aujourd'hui église Notre-Dame-de-l'Assomption de Geay (Charente-Maritime).

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Geay

Le prieuré Notre-Dame (Saint-Vivien au 19e siècle) est connu en 1178 comme dépendant de l'abbaye de La Chaise-Dieu, en Auvergne ; 3 moines y vivent.

L'église du prieuré a vraisemblablement été construite quelques années auparavant. La profondeur du chevet et son décor d'arcades superposées, inspirés du chœur de l'église Saint-Eutrope à Saintes, daté à la fin du 11e siècle, les chapiteaux bagués des colonnes du troisième registre du chevet, qui disparaissent en Saintonge vers 1150, évoquent une construction de la première moitié du 12e siècle. La sculpture, portée essentiellement par des chapiteaux intérieurs de l'église, suggère le milieu du 12e siècle.

Au 13e siècle, le prieur est attesté comme seigneur justicier de Geay.

Le clocher octogonal est daté par René Crozet de l'époque gothique. Il s'élève sur une coupole qui porte la date de 1823, laquelle évoque sans doute l'année d'une restauration

L'église est classée au titre des monuments historiques en 1907.

Périodes

Principale : 12e siècle (incertitude)

L'église du prieuré-cure de Geay a été construite selon un plan en croix latine : nef unique, transept avec absidioles ouvrant à l'est, profond et étroit chœur à une travée droite et une abside pentagonale à l'extérieur, en hémicycle à l'intérieur. Un court clocher octogonal s'élève sur la croisée du transept.

L'extérieur de l'église

Une sobre façade

La façade occidentale, à pignon découvert, est très sobrement animée d'un portail et d'une baie, ouverts dans l'axe, et de quatre contreforts plats ; les deux contreforts internes sont plus hauts que ceux des angles.

Cette sobriété caractérise également le portail. La voussure compte deux rouleaux surmontés d'une archivolte. L'arc interne est orné de moulures, le rouleau externe porte de larges dents de scie et un motif en entonnoir disposés en alternance irrégulière. L'archivolte est ornée d'un cordon tressé.

Le rouleau externe repose sur les chapiteaux des deux colonnes du portail. A gauche, le chapiteau porte deux quadrupèdes affrontés, d'une facture assez maladroite ; à droite, l'ornementation de la corbeille a presque disparu.

Une petite baie en plein cintre encadrée par deux petites colonnes aux chapiteaux ornés de feuillages éclaire la partie haute de la façade.

La nef

La nef, dont les combles sont partiellement masqués par le pignon de la façade, est plus haute que le chevet. Les murs gouttereaux sont rythmés par quatre contreforts qui ne sont pas construits au droit des supports engagés intérieurs de la nef. Dans les angles, ces épaulements sont de faible section alors que les contreforts internes sont beaucoup plus importants.

L'élévation nord est éclairée de petites baies en plein cintre ouvertes au nu du mur et disposées irrégulièrement. Au sud, elles sont régulièrement percées au centre de chaque travée et flanquées de colonnettes.

Une porte couverte en plein cintre ouvre dans la deuxième travée méridionale. Elle est agrémentée d'une archivolte portant des pointes de diamant retombant sur des impostes. Une sacristie est adossée au mur nord des deux dernières travées de la nef.

Les parties orientales

Le transept, très saillant, est doté d'absidioles au toit plus bas que ceux de la nef et des bras du transept. L'élévation sud du bras sud, à pignon découvert, est percée d'une baie surmontée d'une corniche à modillons sculptés qui marque la séparation avec le pignon. L'absidiole orientale de ce bras est couronnée d'une corniche portée par des modillons et des éléments pouvant provenir d'un édifice antérieur : bases de colonnes, chapiteau... Au nord, la corniche de l'absidiole repose sur de simples modillons.

La croisée du transept porte le clocher octogonal dont les pans sont percés de petites baies en plein cintre sauf au nord, au nord-est et au nord-ouest.

A l'est du transept, le profond et étroit chevet s'élève au-dessus d'un soubassement mouluré. Comme il est fréquent en Saintonge au 12e siècle, le chevet présente un important décor architectural composé de trois registres superposés d'arcatures scandés par huit contreforts-colonnes.

Supportés par un petit socle qui fait saillie sur le soubassement, les contreforts-colonnes de l'abside sont, au rez-de-chaussée, adossés à un dosseret. A l'étage intermédiaire, deux colonnettes flanquent les contreforts ; elles disparaissent au dernier niveau.

Ce dispositif, comme la diminution progressive de la largeur des arcades, allège visuellement la construction et accentue l'effet de hauteur du mur.

Entre ces contreforts qui décorent le chevet plus qu'ils ne l'épaulent, prend place, au rez-de-chaussée, une arcade aveugle. À l'étage intermédiaire, chaque pan est ajouré d'une baie inscrite dans une arcade en plein cintre qui porte le décor et, au troisième niveau, trois arcades aveugles ornent chaque élévation. Leurs chapiteaux sont bagués, mode fréquente en Saintonge jusqu'aux années 1150. Les archivoltes se prolongent en bandeau sur les contreforts.

Le côté sud de l'abside et de la travée droite est plus ornementée qu'au nord ; les arcs sont moulurés ou ornés de dents de loup, les archivoltes ornées de pointes de diamant et de besants, les chapiteaux du second niveau portent des motifs géométriques, des animaux ou des feuillages.

L'intérieur de l'église

La nef unique à quatre travées est couverte par une voûte en berceau brisé soutenue par trois arcs doubleaux retombant sur des colonnes engagées. Un bandeau prolonge les tailloirs des chapiteaux et marque la naissance de la voûte. Les murs de chaque travée sont renforcés par une haute arcade aveugle. La voûte est couverte d'un décor en faux appareil ; les murs de la nef et les parties orientales présentent un parement en pierres de taille.

La nef est plus large que le chœur. Pour articuler harmonieusement les deux espaces, les constructeurs ont diminué le passage entre la nef et la croisée du transept en élevant, de part et d'autre du passage central, des arcades plus étroites appelées passages « berrichons ». L'arcade nord est occultée par la tour abritant l'escalier qui dessert le clocher et les combles de l'édifice.

Un imposant mur-diaphragme marque également la transition entre la nef et les parties orientales de l'église.

La croisée du transept, de plan carré, est couverte d'une coupole sur trompes qui prend appui sur un étage orné d'une arcature aveugle. Ce dispositif est rare dans l'art roman saintongeais ; certains auteurs y ont vu une possible influence auvergnate en mettant en relation l'appartenance du prieuré à l'abbaye de La Chaise Dieu, en Auvergne, région où ce dispositif apparaît fréquemment.

Le chœur est composé d'une travée droite couverte d'une voûte en berceau brisé et d'une abside en hémicycle voûtée en cul-de-four. Il concentre l'essentiel du décor sculpté de l'église. Ce dernier est porté par les chapiteaux des colonnettes flanquant les sept baies qui éclairent abondamment le sanctuaire. Des feuillages assez secs, des animaux monstrueux issus du pittoresque bestiaire roman, des motifs de vannerie ornent les corbeilles. Dans la nef, les chapiteaux des colonnes sont décorés de végétaux à peine esquissés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan en croix latine

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. coupole à trompes cul-de-four voûte en berceau brisé
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit polygonal

  3. Partie de toit : croupe polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Geay

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: ? A 67, 2014 AI 12

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