Les moulins à eau de la commune de Bidart

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La mention la plus ancienne d'un moulin à eau à Bidart apparaît dans le registre gascon "Délibérations du Corps de la ville de Bayonne" concernant les années 1514 à 1530. Le 19 novembre 1516, les échevins bayonnais autorisèrent le moulin d'Arbonne et le moulin de Bassilour à continuer le transport de marchandises (farine et pains) dans la cité de Bayonne.

Au 18e siècle, la Carte générale des Monts Pyrénées, et partie des Royaumes de France et d'Espagne, dessinée par l'ingénieur du roi Roussel et éditée en 1730, mentionnait au nord du territoire communal la présence du "moulin de la Molie" situé sur le ruisseau Lamouligna à proximité de l'océan. Deux moulins aujourd'hui conservés portent par ailleurs des dates : 1741 pour le moulin de Bassilour, ce dernier pouvant être néanmoins plus ancien d'après l'analyse architecturale, et 1761 pour le moulin Errota Atcharria.

Six moulins sont représentés sur le plan cadastre de 1831. On retrouve le moulin de la Molie, qui porte alors le nom de Larraldeco (section A, parcelle 32). Son alimentation était assurée par la présence d'un bassin de rétention alimentée par le ruisseau Lamouligna. A la fin du 19e siècle, ce moulin fut racheté par le Baron de l'Éspée qui le transforma en station hydraulique afin d’alimenter en électricité son château. Ce bâtiment très transformé abrite désormais le poste de secours de la plage d'Ilbarritz.

Errota Atcharria (section C, feuille 2, parcelle 486) - vieux moulin en basque - était alimenté par le ruisseau Errotaco Oura, défluent du fleuve principal de Bidart, l’Uhabia. Un bassin de rétention était aménagé au sud du moulin. Il porte la date 1761 inscrite sur le linteau de la façade est. Aujourd'hui, le moulin est abandonné et son bassin n’est plus visible.

Errotaberria (section C, feuille 1, parcelle 259) - le moulin neuf en basque - était le moulin communal. Sa construction fut votée par une assemblée des habitants, le 28 mars 1773. Son édification fut rendue possible grâce au don de Pierre Diharrassarry et de sa femme Catherine Detcheverry, maîtres de la maison Bourroun Jaurreguy. Les plans du moulin furent dessinés par les maîtres charpentiers de Bayonne, Paul Reyet Auger Padouan. La maîtrise d'ouvrage fut accordée au maître maçon Bertrand Larralde, résidant à Saint-Jean-de-Luz. La communauté s'engagea à fournir les matériaux nécessaires et à aménager le canal d'amenée. Elle acheta un terrain occupé par des pommiers qui appartenait à la maison Oyere Hiriartia. Le moulin fut terminé en 1775 mais il ne pouvait fonctionner car le canal lui n'était toujours pas creusé. Faute de participation des habitants, la communauté signa en 1775 un marché avec le J.P Hirigoyen, maître de Bourrons Hiriart pour aménager le canal. Le premier bail fut accordé en 1779 au meunier, Jean Latzague de Tarnos. D'après la délibération du 11 novembre 1792, à cette période, le moulin était en très mauvais état. Le maire demanda en conséquence l’autorisation à la population d’utiliser l’argent de la fabrique de l’église pour le réparer. Doté de plusieurs roues, il était de loin le plus important de Bidart. Il était alimenté par un long canal d'environ 1 km, dont la prise d'eau était située bien en amont sur l’Uhabia, à l’est du moulin. Deux autres petits ruisseaux venaient alimenter ce canal : le ruisseau Chouharaco Erraca et le ruisseau Hirigorecca. Le 18 juin 1813, le moulin cessa d'être communal car il fut vendu à la famille Salambéhère de Bidart. D'après la délibération du 5 mai 1830, une fois encore le moulin était dans un état très dégradé et cette fois-ci le canal était encombré empêchant le bon fonctionnement des roues. Le maire promit d’engager une quarantaine d’ouvriers chaque année pour entretenir le canal. Le moulin cessa de fonctionner au début du 20e siècle. Désormais, le canal n’est plus visible mais son tracé a perduré dans le paysage grâce à deux alignements d'arbres et le moulin a été transformé en un immeuble à logements.

Le moulin de Bichipau (section B, feuille 1, parcelle 142) était alimenté par le ruisseau de Mouriscot. D'après le cadastre ancien, un bassin de rétention, aujourd'hui disparu, était aménagé au nord. Le moulin proprement dit a disparu, mais au nord du bassin, les vestiges d'un mur, doté de contreforts et traversé par le ruisseau, subsistent et correspondent à l'appellation "fontaine" mentionnée sur le cadastre ancien. D'après les matrices cadastrales, le moulin fut transformé en maison en 1889.

Le moulin de Bassilour (section B, feuille 1, parcelle 171) était alimenté par un bras du canal du moulin. Il porte la date de 1741 sur le linteau de la façade sud. D'après la délibération du 19 mars 1918 sur le ravitaillement de la population, le moulin de Bassilour servit à moudre le maïs réquisitionné par le maire afin de redistribuer la farine à la population. D'après le cadastre ancien de 1831, le moulin était alimenté directement par un canal dont la prise était sur un affluent de l'Uhabia. Un bassin, encore conservé aujourd'hui, fut aménagé ultérieurement. Au nord, il existait un autre moulin de Gupela (section B, feuille 1, parcelle 170) qui était également alimenté par un bras du canal du moulin. Les deux bras se rejoignaient ensuite au nord.

Périodes

Principale : 16e siècle

Principale : 18e siècle

D'après le plan cadastral de 1831, les moulins étaient de plan allongé (le moulin Larraldeco, le moulin Errota Atcharria) ou avaient un plan formant un retour (le moulin de Bassilour, le moulin Errotaberria et le moulin de Bichipau) ou encore de plan massé (le moulin Gupela). Les six moulins étaient construits sur le bras d'un ruisseau (le moulin Larraldeco, le moulin de Bichipau et le moulin Errota Atcharria) ou d'un canal (le moulin de Bassilour, le moulin de Gupela et le moulin Errotaberria). Les trois moulins fonctionnant par le biais d'un ruisseau possédaient un bassin de rétention. Les six moulins sont construits sur une arche enjambant le canal ou le ruisseau. D'après une photographie ancienne, le moulin de Larraldeco possédait deux arches.

Il reste sur la commune quatre moulins encore visibles. Le moulin Errota Atcharria comporte un rez-de-chaussée, un étage et une toiture à deux pans. Les façades sont enduites. L'accès au moulin est aménagé sur la façade sud. La façade ouest présente un linteau portant la date 1761. L'arche qui enjambe le ruisseau est visible mais il semblerait que les roues ne soient plus en place (l'intérieur du moulin n'a pas été visité). Le moulin Errotaberria est de loin le plus important en taille. Il se compose d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré. Le moulin de Bassilour comporte un rez-de-chaussée, un étage et une toiture à deux pans asymétriques. Les façades sont en moellon et présentent des traces d'enduit. L'accès à la boulangerie est aménagé sur la façade sud. Il est surmonté d'un linteau portant la date 1741. Les roues et le reste de la machinerie liées à la transformation des céréales fonctionnent encore aujourd'hui. Le moulin Gupela comporte un rez-de-chaussée, un étage sous comble et une toiture à deux pans asymétriques. Les façades sont enduites.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  3. Revêtement : enduit

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