Château Calon-Ségur

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Estèphe

La maison noble de Calon dépendait au Moyen Âge du seigneur de Lesparre. Plusieurs actes concernent les seigneurs de Calon : au 14e siècle, on trouve mention du seigneur Gombaud, de sa petite-fille Salhida (Assalide) de Calon qui épouse Raymond de Pommiers.

Ce nom est étroitement lié à la paroisse qui apparaît dans les textes les plus anciens sous le nom Sanctus-Stephanus de Calones.

Au 15e siècle, leur petite-fille Létice de Pommiers épouse Jean de Lur, qui devient seigneur de Calon. Puis leur fille Jacquette de Lur épouse Pierre de Marsan le 10 juillet 1497. Devenue veuve, il semble qu'elle fut contrainte de vendre Calon pour payer les dettes de son fils Jean : Pierre de Valier achète la maison noble de Calon le 30 juillet 1530 pour la somme de 9000 francs bordelais.

Au 16e siècle, son fils Joseph de Valier est dit seigneur de Calon, et la fille de celui-ci, Esther, épouse le 18 août 1590 Jean de Gascq, fils de Guillaume de Gascq et de Beatrix du Puy.

Au 17e siècle, leur petite-fille Jeanne de Gascq épouse en premières noces Joseph de Pommiers puis, devenue veuve, se marie avec Jacques de Ségur le 7 octobre 1670 : ils ont deux fils, Alexandre (1674-1716) et Pierre de Ségur (1676-1743).

En 1695, Alexandre de Ségur (fils de Pierre de Ségur et de Marie Rocaute) épouse Marie Thérèse de Clauzel, héritière du domaine de Latour à Pauillac. En 1715, il achète le domaine de Lafite. Son fils, Nicolas Alexandre de Ségur (1697-1755) est le célèbre "prince des vignes", surnom que lui aurait donné Louis XV : il réunit entre ses mains les domaines de Latour, Lafite, et y ajoute en 1718 Mouton et Calon-Ségur. Il fut président à mortier au parlement de Bordeaux.

On peut penser que c'est lui qui fait construire le château de Calon, afin d'affirmer son ascension sociale et la puissance de sa famille. Des éléments du décor du 18e sont peut-être conservés à l'intérieur : cheminées à coquille, dessus-de-portes peints, lambris, ferrures.

L'une de ses filles, Marie-Thérèse (1723-1759), épouse le 10 novembre 1742 Alexandre de Ségur-Calon (1718-vers 1773), cousin germain de son père, conseiller au parlement de Bordeaux, puis prévôt de Paris. Un procès verbal de saisie du château daté du 23 octobre 1764 indique une procédure entre Da Costa et Alexandre de Ségur.

Nicolas-Marie-Alexandre (fils d'Alexandre, né en 1744-mort en émigration) dilapide son héritage aux jeux et ses biens sont saisis et vendus aux enchères le 6 mars 1778 (AD33 2 Mi 1156). Etienne Théodore Dumoulin acquiert ainsi la terre de Calon pour la somme de 300.500 livres, achat contesté par la famille Cazaux, déboutée le 22 juillet 1779.

Etienne Théodore Dumoulin meurt en 1808 (succession AD 33 3 E NC 3865 ; acte de partage du 11 mai 1808 Me Roumégous) ; ses propriétés restent en indivisis jusqu'à la vente par licitation du 14 septembre 1812 (Me Brannens AD 33 3 E 48641).

Le 6 mai 1824 chez Me Brannens, Calon est vendu à Pierre Firmin Lestapis, rentier demeurant à Bordeaux, pavé des Chartrons (AD33 3 E 48671). D'après les augmentations et diminutions du cadastre, il opère en 1872 une augmentation de construction d'une "maison", correspondant à l'aile de l'orangerie.

Georges Capbern Gasqueton, qui avait hérité du domaine de Capbern à la mort de son père, achète en 1894 - en association avec Charles Hanappier, oncle de sa femme - le château Calon Ségur, mitoyen de Capbern, formant ainsi un exceptionnel ensemble. Il meurt en 1922, laissant cinq fils. On lui doit certainement des remaniements dans le château : réfection des lambris, aménagement des deux volées d'escalier en bois, installation de la bibliothèque.

La propriété reste dans la famille Gasqueton jusqu'en 2012, date à laquelle elle est vendue au groupe d'assurances Suravenir, filiale du groupe Crédit mutuel Arkea.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 2e quart 18e siècle

Secondaire : 2e moitié 19e siècle

Le château est situé au nord-ouest du bourg de Saint-Estèphe, sur une "croupe" de vignes, dominant les zones basses du chenal de Calon au nord.

Il se compose d'un corps de logis principal à toiture de tuiles creuses, encadré de deux pavillons aux toits brisés en ardoise. Une aile basse en retour d'équerre au sud-ouest abritait, semble-t-il, l'orangerie.

La façade sud compte 5 travées d'ouvertures en arc segmentaire, délimitées par des jambes à bossage ; l'étage est séparé du rez-de-chaussée par un bandeau mouluré. Certaines fenêtres présentent des allèges traitées en ressaut. La travée centrale est surmontée d'un fronton triangulaire avec volutes en amortissement. Les pavillons présentent le même type d'ouverture ; les toitures sont dotées de lucarnes à fronton en plein-cintre. La pavillon est abritait une chapelle, comme l'indique la croix sculptée au-dessus de la porte.

La façade nord, côté jardin, présente 8 travées d'ouvertures qui ne sont pas disposées régulièrement. Des contreforts épaulent les maçonneries ; les baies présentent des encadrements en pierre de taille traités en ressaut. Cette façade donne sur une terrasse avec un escalier permettant d'accéder aux jardins.

L'intérieur s'organise autour d'un vestibule central qui dessert deux salons de part et d'autre. L'escalier est rejeté à l'arrière sous la forme de deux volées divergentes en bois.

L'aile sud-ouest est percée à l'est et à l'ouest de portes cintrées ; cette aile est complétée au sud par un pavillon couvert d'une toiture en tuiles creuses, avec comble à surcroît abritant un pigeonnier (oculus et trous d'envol).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Estèphe

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Calon-Ségur

Cadastre: 1825 A2 398 à 411, 2015 OA 2068 à 2075, 127 à 131, 26

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