Scierie, dite Société d'importation des Bois du Nord et d'Amérique Hailaust et Gutzeit

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

La scierie est créée en 1908, comme succursale de la Société d'importation des Bois du Nord et d'Amérique Hailaust et Gutzeit, dont le siège est à Nantes et qui est installée également à Saint-Nazaire, Lorient et Paimboeuf. Cette société anonyme résulte de l'association de Georges Hailaust, héritier d'une lignée d'importateurs de bois à Nantes, et de Carl Benjamin Gutzeit, négociant d'origine norvégienne établi à La Rochelle. La succursale de Rochefort succède aux maisons Ernest Leps-Perrin de Boussac et Cie et Edmond Leps-Quesnel et Cie (achat le 14 octobre 1913). Ces deux maisons possédaient une grande partie des terrains et des bâtiments situés entre le port de la Cabane-Carrée et le bassin de commerce n° 3.

Ernest et Edmond Leps, cousins, avaient chacun et séparément développé l'affaire de leur grand-père, André Etienne, négociant, marchand et épicier, et de leurs oncles Félix et Pierre-Léon, en se spécialisant dans l'importation et le sciage de bois. Les bâtiments de l'entreprise d'Edmond s'étendaient à la fois dans le secteur ouest, entre le port et le bassin n° 3 , et en bordure ouest du canal de Chartres. Il fait notamment agrandir, en 1882, les magasins localisés à l'angle de l'avenue et du canal. Ernest possédaient des entrepôts et magasins situés entre ceux de son cousin.

Edmond Leps avait considérablement développé sa scierie mécanique après 1892. En 1903, son atelier de parqueterie était doté d'un matériel mécanisé de pointe (raboteuses et scies à ruban), mu par deux machines à vapeur. En outre, un système permettait de recueillir le sciure et les copeaux au fur et à mesure de leur production. La nouveauté de cette installation était telle qu'elle fut décrite dans un numéro de la revue du Génie civil.

Les deux petits bâtiments identiques de l'avenue de la Libération datent de la création de la scierie Hailaust et Gutzeit, qui poursuit notamment la fabrication de parquets en sapin rouge du Nord. En 1918, la société Hailaust et Gutzeit cède une partie de ses immeubles (dont une partie des anciennes scieries Leps) pour l'installation de la Compagnie nantaise des Bois Déroulés et Contreplaqués Océan, à laquelle elle participe. En 1920, la société prend le nom de Société centrale des bois.

A la suite des destructions de la Seconde Guerre mondiale, une partie des bâtiments de l'établissement Hailaust et Gutzeit est reconstruite en 1946. Un autre terrain est cédé à la Société Océan en 1950.

Le bois déchargé des bateaux accostés dans le port de la Cabane-Carrée était transporté par charrettes dans l'usine par cette entrée. Le bâtiment du côté droit était à l'origine une écurie pour les chevaux qui tiraient les charrettes, celui de gauche étant sans doute un logement pour le gardien.

L'entreprise ferme en 1983. Les bâtiments sur rue au n°25 de l'avenue sont habités, mais les ateliers et entrepôts bâtis à l'arrière sont en ruine ou démolis. Les autres bâtiments des anciennes scieries Leps ont été réaffectés pour certains, et abritent des activités de négoce de bois notamment.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1908, daté par travaux historiques

Les bâtiments de la Société Hailaust et Gutzeit - entrepôts, ateliers et magasins - constituaient une grande partie du bâti de l'espace situé entre le port de la Cabane-Carrée et le bassin de commerce n° 3 ; certains ont disparu, d'autres ont été reconstruits.

De l'ensemble bâti aux n° 21 à 25 de l'avenue, qui constituait l'entrée principale de l'entreprise, subsistent les deux bâtiments symétriques sur l'avenue, de part et d'autre de l'entrée de la cour. L'ensemble s'élevait au centre de l'avenue et distribuait de part et d'autre, en fond de parcelle, les bâtiments des anciennes scieries Leps.

Les deux bâtiments, identiques, présentent leur pignon ornementé sur l'avenue. Ils s'élèvent au-dessus d'un solin au décor de rocailles, constitué de fausses branches en ciment, qui se poursuit pour former le mur de clôture de la cour. Leur maçonnerie allie la pierre de taille lisse pour les chaîne d'angle et l'encadrement de l'unique travée, les bossages entre ces éléments, le moellon enduit ou souligné par des joints peints, la brique pour le plein de travée et les arcs des linteaux. Des éléments sculptés ornent l'ensemble : une agrafe somme la fenêtre du rez-de-chaussée, la fenêtre géminée de l'étage à arc en plein-cintre est surmontée d'un arc surbaissé reposant sur deux consoles sculptées et également sommé d'une agrafe. Ces élévations contrastent fortement avec les élévations latérales dépourvues de décor, mais aux ouvertures en plein-cintre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile mécanique
Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort , 21 à 25 avenue de la Libération

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Cabane-Carrée

Cadastre: 1809 D 131, 132, 133, 134, 1875 B2 244 à 251, 294 à 297, 317 à 319, 2015 B1 190 à 226, 2015 BH 149, 150

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