Château Lagrange

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Julien-Beychevelle

Le plan cadastral de 1825 représente, au lieu-dit Les Granges, un ensemble de bâtiments disposés autour de deux cours en U. Une allée (avenue) au nord mène au château. Deux pièces d'eau sont présentes à l'est.

L'existence du lieu Lagrange est plus ancienne : il semble que les terres dépendaient autrefois de la Commanderie des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Bordeaux, et faisaient partie de l'hôpital de Pellachus, paroisse de Saint-Julien. Pendant plus d'un siècle, ces terres furent baillées à ferme à Jacques de Cours puis à Brane de Cours, "seigneurs de Pauliac et de La Grange".

A partir de 1796, Jean Valère Cabarrus (1758-1829), négociant, en est propriétaire et crée le vignoble puis le développe par de nombreuses acquisitions jusqu'en 1825.

Lagrange passe ensuite dans différentes mains, dont celles de John Lewis Brown, puis en 1842, dans celles de Charles-Marie Tanneguy, comte Duchâtel, ministre de l'Intérieur sous Louis Philippe. Ce dernier est à l'origine des modifications apportées au château initial. D'après les matrices cadastrales, il opère une augmentation de construction au château (parcelle D1134 entre 1860 et 1863) : elle correspond probablement à l'ajout de la tour carrée. L'illustration figurant dans l'Album vignicole de Gustave de Galard vers 1835 montre effectivement la demeure encadrée de deux éléments en rez-de-chaussée mais sans tour.

D'après la correspondance du peintre Jules Breton qui résida à Lagrange en 1862, la tour aurait été construite sur les plans de Louis Visconti. Ce dernier étant décédé en 1853, la construction de la tour serait donc antérieure.

De 1864 à 1869, de nombreuses maisons ainsi qu'un atelier sont construits (parcelle 1139). Le parc a probablement été aménagé à l'époque du comte Duchâtel : on note la présence d'essences exotiques comme les cyprès chauves. Un jardin à la française a été aménagé ces dernières années.

Son successeur Louys, quant à lui, fait démolir plusieurs bâtiments et notamment en 1871 les bâtiments situés au lieu-dit le Parc (parcelles 1117, 1118), correspondant probablement à la ferme du domaine. C'est certainement à cette époque que le cuvier et l'actuel bâtiment de conditionnement sont construits, formant une cour en U et remplaçant des bâtiments de dépendance plus anciens visibles sur le plan cadastral de 1825.

Depuis 1983, le domaine appartient au groupe japonais Suntory qui l'a acheté à la famille Cendoya qui en était propriétaire depuis 1925.

De nombreux réaménagements sont réalisés à partir de 1985 avec notamment la construction d'un nouveau chai par les architectes bordelais Mazières.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Mazières Bernard

L’Atelier des Architectes Mazières a été fondé en 1975. Il est structuré autour de Bernard et Jean-Marie Mazières.

, architecte (attribution par tradition orale)
Auteur : Visconti Louis, architecte (attribution par travaux historiques (incertitude))

Le château est situé au nord de l'ensemble des bâtiments qui constituent le domaine. Sa façade principale est tournée vers l'est et le parc. Elle est composée de 9 travées, les trois travées centrales étant en léger ressaut, délimitées par des chaînes d'angle à bossage, et couronnées d'un fronton triangulaire percé d'un oculus sculpté. Les baies du rez-de-chaussée sont à plates-bandes, tandis que celles de l'étage sont en arcs segmentaires. Au sud, une tour de plan carré, à trois étages, flanque le corps de logis principal. Le premier étage est doté d'une logette à claire-voie, le deuxième d'une baie géminée et le troisième d'une triple baie.

Sur la façade postérieure se greffent un porche et un bâtiment en rez-de-chaussée, abritant le logement du gardien.

La distribution intérieure du château s'organise selon une enfilade de trois salons à l'est, l'escalier principal étant situé côté ouest avec la bibliothèque et une salle à manger. La tour est dotée d'un escalier en vis torsadée en bois avec une rampe en fer forgé.

Les bâtiments de vinification se situent au sud du château et sont composés d'un cuvier, d'un bâtiment de conditionnement (correspondant peut-être à d'anciens logements d'ouvriers remaniés) et d'un bâtiment utilisé aujourd'hui comme salle de réception et qui a peut-être servi à l'origine de tonnellerie. Ces bâtiments qui forment une cour en U sont dotés d'encadrements de baies en plein-cintre et en pierres de taille de calcaire harpées. Un autre chai de la même facture est situé à l'ouest du château. Il a été complété par un nouvel espace conçu en béton.

Le parc est composé de parterres, d'une pièce d'eau, d'allées et d'espaces plantés d'arbres.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

1 étage carré, 3 étages carrés

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

État de conservation
  1. restauré
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : chevron

  2. Representations : entrelac

  3. Representations : ordre composite

  4. Representations : fronton

  5. Representations : colonne

  6. Representations : damier

  7. Representations : dent de scie

  8. Representations : pointe de diamant


Précision sur la représentation :

Le décor se concentre principalement sur la tour qui est dotée de motifs néo-romans : le cul de lampe de la logette est constitué de registres de pointes de diamant, de chevrons et de chevrons associés à des besants. Le garde-corps de la logette présente un remplage d'entrelacs et supporte deux colonnes et deux piliers cannelés à chapiteaux composites. Les écoinçons formés par les arcades en plein-cintre de la logette sont sculptés de motifs végétaux, le tout étant surmonté d'une corniche sculptée avec motifs de damier. La baie géminée du 2e étage est surmontée d'un double rouleau d'archivolte avec dents de scie. Des bandes lombardes délimitent le 2e et le 3e étage. La triple baie qui ouvre ce dernier est couronnée d'une frise à damiers. La corniche sommitale de la tour présente des modillons à la manière d'un faux mâchicoulis.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Julien-Beychevelle

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Château Lagrange

Cadastre: 1825 D4 1130 à 1137, 2011 D7 1452, 1453, 9996, 1497

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