Grange, dite d'Arganie, actuellement Alçacebe

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Sainte-Engrâce

L’emploi de matériaux préindustriels autorise à rapprocher ces bâtiments des bordes traditionnelles souletines. Néanmoins, leur absence sur le cadastre de 1830 amène à les dater de la seconde moitié du 19e siècle, voire du début du 20e siècle.

La bergerie située au rez-de-chaussée de la borde fournissait un abri aux moutons tandis que le fenil, placée dans le comble, servait à stoker le foin destiné aux brebis durant l'hiver. Quant à la cabane, elle était destinée au bordier ayant la garde du troupeau.

Le site figure sur le plan cadastral rénové sous le toponyme Grange Arganie. La grange et sa cabane devait alors appartenir à un cultivateur propriétaire d’une des fermes situées à proximité. C'est notamment le cas de la borde détruite figurant sur le cadastre de 1830 à l'emplacement de la grange d'Arganie et appartenant au propriétaire de la ferme d’Altzazea. La grange relève aujourd'hui de la ferme voisine d’Altzazebea, et sert désormais de remise agricole.

Périodes

Principale : 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle (incertitude)

Le site d’Arganie est localisé à 580 m d’altitude sur les pentes du pic d’Hilague (1337 m), à une centaine de mètres d’une source et d’un ruisseau. La grange et sa cabane sont implantées sur des parcelles qualifiées de sols (A225 ; A227), situées en haut d’une parcelle ovoïdale d’1 ha de pré (A224). Le site est accolé à un bois taillis de feuillus (A228). Il est situé dans un rayon de 200 d’Altzazebea et d’Altzazea, les deux fermes les plus proches. La grange et sa cabane sont perpendiculaires à la pente. Les vestiges d’un enclos de pierres sèches sont encore visibles au nord des parcelles qui composent le site.

La grange de plan rectangulaire occupe une surface au sol de 59 m². Au rez-de-chaussée, elle se compose d’une étable accessible par une large ouverture ménagée dans le mur gouttereau est. Cette baie n’étant pas dans les mêmes matériaux que les murs, il est probable qu’elle ait remplacée une porte plus ancienne. L’espace est éclairé par un jour unique à encadrement en pierre et bois situé sur le mur pignon sud. Des mangeoires subsistent le long des murs sud et ouest. À l’origine, le comble de la grange était séparé du rez-de-chaussée par un plancher reposant sur des sablières en grande partie bûchées. L’accès du comble était assuré par une porte, aujourd’hui bouchée par des parpaings de béton, disposé sur le pignon nord. La partie nord de la grange étant semi-enterrée, la porte de comble était située au niveau du sol. Cette disposition permet d’y restituer un fenil, ce que confirme le retrait de maçonnerie effectuée dans la partie haute du pignon nord, permettant notamment de créer une aération haute. La couverture de la grange est posée sur une charpente faite de chevrons reposant sur des pannes horizontales et obliques assurant le contreventement, ainsi que sur des sablières posées sur les murs gouttereaux. La triangulation est assurée par des poutres assemblées au-dessous des sablières jouant un rôle d’entrait. Cependant, la triangulation étant certainement défaillante, elle a été renforcée par l’emploi de planches de pin positionnées comme des entraits retroussés. Au sud, la toiture à deux pans en tôle est tronquée par une demi-croupe.

La cabane occupe une surface au sol de 22 m². Elle est accessible par une porte à encadrement de bois ménagée, face à la grange, sur le mur gouttereau est. La pièce unique est isolée du comble par un plancher portant sur des sablières. Elle est éclairée par une fenêtre en bois et était chauffée par un poêle à bois, aujourd'hui disparu mais dont le conduit est perceptible dans le comble. Le mobilier se résume à un lit. Le comble est accessible par le pignon sud, qui grâce au nivellement de la pente, affleure le niveau du sol. Utilisé comme resserre, le comble est couvert par une charpente à chevrons reposant sur des pannes horizontales et obliques assurant le contreventement, ainsi que sur des sablières posées sur les murs gouttereaux. La triangulation est assurée par des poutres assemblées au-dessous des sablières de plancher, jouant ici un rôle d’entrait. L’état de la charpente n’a pas permis de relever les marques d’assemblage figurant sur cette dernière. Plusieurs sauts de la numérotation ont néanmoins été observés. Malgré un état critique, la toiture comporte encore une partie de sa couverture de bardeaux.

Les murs de la grange et de la cabane sont construits en moellons d'un matériau semblable à du grès ou à une roche détritique, disposés en assises irrégulières et liés par un mortier de terre. Du mortier de chaux a été utilisé pour enduire les murs de la cabane et, plus ponctuellement, ceux de la grange. Les angles sont montés en besace à l’aide de gros blocs de pierres détritiques proche du poudingue. Enfin, une assise de réglage en pierre plate, semblable à du schiste, est visible au contact des sablières de plancher de la grange. Ces roches sont certainement le résultat d’une extraction locale : selon le BRGM, le substrat rocheux environnant est composé, à l’affleurement, de grès, de schiste et de poudingues. Un affleurement rocheux de poudingues semblable à celui visible sur la grange a notamment été identifié à une centaine de mètres de cette dernière.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tôle ondulée
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : demi-croupe

État de conservation
  1. remanié

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Sainte-Engrâce

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Grange Argagnie

Cadastre: 2022 A 225-227 (Pré et sols), 1830 A 203-204 (Grange)

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