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Maison de Pierre-Henri Simon
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Fort-sur-Gironde
Historique
Aucune construction n'apparaît à cet emplacement sur le plan cadastral de 1834. En 1883, Arnaud Galibert, membre d'une famille de négociants bordelais établie à Saint-Fort, fait appel à un architecte de Bordeaux, M. Grellet, pour la construction d'une nouvelle maison ainsi que d'une écurie, d'une remise et d'un logement en dépendant, de l'autre côté de la rue (6 rue du Temple). Le couronnement du portail côté place publique porte les initiales "AG", celles d'Arnaud Galibert. Le succès de cette réalisation est tel que, peu après, la municipalité sollicite le même architecte pour édifier la nouvelle sacristie de l'église.
En 1921, selon le cadastre, la maison est achetée par Henri Simon, notaire, puis passe à son fils, l'écrivain Pierre-Henri Simon. Né le 16 janvier 1903 à Saint-Fort-sur-Gironde, il est allié par sa mère et par son épouse aux Emery Desbrousses, famille de notables de la commune au 19e siècle. Professeur de littérature, critique littéraire pour plusieurs journaux et revues, dont Le Monde et Esprit, il est l'auteur de nombreux essais de critique littéraire, poèmes et romans dont certains ont pour cadre Saint-Fort et les rives de l'estuaire de la Gironde (par exemple Elsinfor, en 1956). Membre fondateur de l'Académie de Saintonge en 1957, il est élu à l'Académie française le 10 novembre 1966. Il préside l'Académie de Saintonge de 1967 à sa mort, survenue à Ville-d'Avray le 20 septembre 1972. La place qui se trouve devant la maison a été rebaptisée à son nom.
Description
La maison se situe entre la place publique au nord et son parc au sud. La propriété est délimitée côté place par un muret avec une grille et un portail à couronnement en ferronnerie. Le parc est entouré par un clos de mur, interrompu sur la rue du Temple, près de la maison, par un autre portail, à piliers en maçonnerie octogonaux, ornés de canelures et de bagues. Entièrement construite en pierre de taille, la maison se distingue par l'agencement de ses façades, par leur décor, et par la forme et la complexité de son toit. Son architecture et son décor, éclectiques, font référence à la fois au Moyen Age, à la Renaissance et au classicisme.
Le toit est à longs pans brisés, avec croupes. Il est couvert de tuiles mécaniques qui, sur le brisis, prennent la forme d'écailles de poisson, sauf sur le côté sud-est du toit où le brisis est couvert d'ardoise. Trois des angles du toit sont réhaussés par un toit en pavillon, tout comme l'avant-corps qui marque la façade du bâtiment sur le parc. Le quatrième angle, au sud, possède une terrasse avec un garde-corps en pierre de taille et en brique. Côté nord, sur la place publique, le toit est percé de cinq lucarnes. La lucarne centrale est identique, bien qu'un peu plus grande, aux deux lucarnes latérales : elles possèdent toutes les trois un fronton triangulaire, une clé de linteau saillante, un encadrement mouluré et des ailerons à volutes. Les deux lucarnes situées de part et d'autre de la lucarne centrale, plus sobres, sont dépourvues d'ailerons. Trois autres lucarnes de ce type éclairent le comble sur le côté sud-est du toit, sur le parc. Elles entourent une quatrième lucarne, au-dessus de l'avant-corps, identique à la lucarne centrale de la façade sur la place, ainsi qu'à la lucarne qui se trouve sur le côté nord-est, rue du Temple. Enfin, le toit est souligné par une corniche à modillons qui entoure tout le bâtiment.
La façade principale de la maison, au nord-ouest, côté place, présente cinq travées d'ouvertures. Elle s'organise autour de la travée centrale qui comprend la porte, encadrée par des pilastres, et une porte-fenêtre à l'étage. Celle-ci possède un encadrement mouluré et une corniche soutenue par deux agrafes. Elle ouvre sur un balcon à garde-corps en ferronnerie, richement ouvragé, et qui repose sur deux colonnes cannelées. Celles-ci contribuent avec le perron à donner un aspect assez monumental à l'entrée. Hormis la porte-fenêtre, toutes les ouvertures ont un encadrement et une clé de linteau saillants. Les quatre fenêtres situées de part et d'autre de cette travée centrale, possèdent un linteau à claveaux passants un-sur-deux. Les autres fenêtres sont à claveaux simples. Les quatre fenêtres du rez-de-chaussée ont un appui mouluré à agrafes. Enfin, les deux fenêtres de l'étage situées de part et d'autre de la façade, sont surmontées par une corniche soutenue par deux modillons.
La façade postérieure de la maison, côté parc, au sud-est, est organisée de manière assymétrique, contrairement à la façade principale. L'avant-corps constitue en effet un faux axe de symétrie. Il comprend une travée d'ouvertures qui inclut une porte avec un perron et un escalier. Au-dessus se trouve une fenêtre surmontée d'une corniche. A gauche de l'avant-corps, on ne compte qu'une seule travée d'ouvertures, contre deux à droite. A droite toutefois, au rez-de-chaussée, n'existe qu'une seule grande fenêtre avec une boiserie à meneaux ornée de pilastres. La dissymétrie de l'ensemble est enfin créée par la présence, dans l'angle sud du bâtiment, d'un avant-corps avec un toit en terrasse et un traitement des ouvertures qui, dans le goût Renaissance, diffère radicalement de celui des autres : au rez-de-chaussée, deux petites fenêtres jumelles sont surmontées d'une corniche et d'un oeil-de-boeuf, lui-même encadré par des volutes et sommé d'un fronton en arc segmentaire ; à l'étage, deux autres petites fenêtres jumelles, en plein cintre cette fois, avec sommiers saillants, sont réunies par un appui mouluré et une corniche.
Enfin, la façade nord-est de la maison, sur la rue du Temple, présente, outre la lucarne, une fenêtre à meneaux, aux arêtes abattues, avec appui mouluré et corniche à modillons. Au-dessous se trouve un cadre oval aveugle, encadré par des volutes, surmonté par une agrafe et une corniche, et soutenu par un entablement à modillons.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Typologie |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Sur la façade principale de la maison, au nord-ouest, le linteau de la porte-fenêtre porte un décor sculpté fait de feuillages, d'enroulements végétaux et de volutes, de même que les agrafes qui soutiennent la corniche au-dessus. La clé de linteau de la porte présente un décor sculpté tout aussi riche, fait de faux cuir découpé, d'enroulements végétaux et de branches de laurier. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17044158 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison de Pierre-Henri Simon, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a2dccf11-9244-43b3-adad-6ce8cdf9d5a7 |
Titre courant |
Maison de Pierre-Henri Simon |
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Dénomination |
maison |
Parties constituantes non étudiées |
parc mur de clôture portail |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Fort-sur-Gironde , 8 place Pierre-Henri-Simon
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: 1834 C 2720, 2009 AB 342