Demeure puis mairie | Dujardin Véronique
0/5

0 avis

Demeure puis mairie

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon

L'ancien fief de Laleu, un des quatre fiefs seigneuriaux qui se partageaient Coulon jusqu'à leur unification au 16e siècle, aurait eu son siège à cet emplacement. Le plan du bourg de Coulon vers 1780, place en tout cas ici une propriété appartenant à M. Charleu, maître chirurgien. Il s'agit d'une "maison, boutique, grange, cour, jardin et corps de logis nouvellement bâti sur le bord de la rivière de Sèvre". On observe en effet un jardin accessible depuis la place de l'église par une allée et dont l'entrée est encadrée par deux bâtiments (selon une disposition proche de celle d'aujourd'hui). Un puits se trouve dans ce jardin. Au sud, la propriété jouxte la Sèvre Niortaise qui passe alors plus au nord qu'aujourd'hui. Le 4 décembre 1790 (devant Bernier, notaire à Niort), la maison de Laleu est vendue par Pierre Charleu à Joseph Guillemot.

Les plans de la traversée de la Sèvre Niortaise dans le bourg de Coulon établis en 1798 et en 1807 par les ingénieurs Demetz et Tréton-Dumousseau, montre que le milieu du parc actuel de la mairie était traversé, d'ouest en est, par l'embouchure d'un ancien bras du fleuve qui irriguait alors la partie basse du bourg, venant de la rue du Cul de la Cure et, plus loin, de la place de la Péchoire. Ce bras du fleuve séparait deux maisons, l'une dans la partie nord du parc actuel, l'autre dans sa partie sud. Cette dernière était située sur un îlot triangulaire, délimité au sud par la Sèvre et à l'est par un cours d'eau occupé aujourd'hui par la partie basse de la rue de l'Eglise. Les deux maisons appartenaient en 1798 et 1807 à Jean Guillemot, auquel Demetez reproche d'avoir agrandi l'îlot par des dépôts successifs. Le bras de Sèvre est finalement supprimé lors de l'aménagement du fleuve, avec creusement d'un nouveau lit au sud, en 1808.

Les deux maisons, bien que modifiées, subsistent sur le plan cadastral de 1833. La maison au nord (parcelle 848) appartient alors à la veuve de Jean Roy, et la maison au sud (parcelle 846) à Jean Soulisse, demeurant à Ambreuil. De la maison nord dépend un jardin au sud et à l'est, où se trouve un réservoir qui a remplacé l'ancien bras de Sèvre. De même, la maison dispose d'une grande cour au nord, reliée, comme aujourd'hui, par un passage à la place de l'Eglise. Cette cour est bordée à l'ouest par des communs.

Le cadastre mentionne une démolition en 1840, puis une nouvelle construction en 1845 pour le compte de la veuve Roy, et enfin un agrandissement en 1869 pour Louis Roy époux de Marie Bage. C'est donc probablement en ces années 1840 puis 1860 que la demeure a été édifiée en arrière de l'ancienne maison nord, tandis que la maison sud était démolie. Encore aujourd'hui, le couronnement du portail du parc ouvrant sur le quai Louis Tardy, est orné des initiales R et B entrelacées, celles de Louis Roy et Marie Bage. Après eux, la propriété passe en 1891 à Edmond ROy, avocat à Niort puis à La Caillère (Vendée). Elle est achetée en 1929 par Gabriel Auchier (1881-1942), notaire depuis 1912 et maire de Coulon de 1922 à sa mort, en 1942.

L'ancienne demeure Roy, devenue propriété de M. Artarit, est achetée par la commune en 1994. En 1997-1998 ont lieu des travaux d'aménagement en vue de l'installation de la mairie, celle-ci quittant ses locaux vétustes situés au sein du groupe scolaire. La nouvelle mairie est inaugurée le 10 décembre 1999. L'aile de communs à l'est de la cour est séparée pour être intégrée à l'ancien presbytère voisin, devenu en 2000 le siège du Parc du Marais poitevin.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle

Cette ancienne demeure, devenue mairie, se trouve au coeur du bourg de Coulon. En retrait par rapport à la voie, elle est placée entre une cour au nord et un petit parc au sud. La cour est entourée par des bâtiments, dont des communs dépendant de la demeure, à l'ouest. Le parc est délimité par un muret avec grille en ferronnerie et portail à piliers maçonnés, le long du quai qui borde la Sève Niortaise. La demeure est composée d'un corps de bâtiment principal encadré de deux ailes. L'aile ouest comprend un passage couvert qui permet de relier la cour et le parc. Le rez-de-chaussée de l'aile est est percé de trois baies en plein cintre.

Le corps principal est constitué d'un étage de soubassement (complètement enterré côté cour), d'un rez-de-chaussée surélevé (rez-de-chaussée simple côté cour) et d'un étage, le tout sous un toit à croupes que souligne une corniche. Côté parc, le rez-de-chaussée ouvre sur une terrasse d'où un escalier droit, central, descend dans le parc. De ce même côté, la façade, marquée par un bandeau, présente cinq travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Les encadrements des baies sont saillants. Côté cour, au nord, on ne compte en façade que trois travées d'ouvertures.

A l'intérieur, un couloir central au pavement de pierre noir et blanc, distribue les pièces de chaque côté, notamment, à l'est, une grande salle ornée de boiseries, utilisée comme salle du conseil municipal. Dans l'angle nord-ouest, un escalier tournant en pierre conduit aux étages. Au-dessous, un autre escalier en pierre mène au sous-sol, divisé en trois volumes.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit
Toits
  1. tuile creuse
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Partie de toit : croupe
Typologie
  1. Maison indépendante
  2. Maison de maître
  3. 5
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation

  1. Representations : pli en serviette

Précision sur la représentation :

La salle du conseil au rez-de-chaussée présente des portes en bois ornées de motifs en plis en serviette. S'y trouve aussi une cheminée en bois à décor de volutes et rinceaux. Une des pièces de l'étage contient une cheminée dont le trumeau présente un décor sculpté : entre deux pilastres, un arc en plein cintre entoure une corbeille à décor de palmettes, de perles, de fleurs et de rinceaux.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , 14 place de l'église

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1833 D 848, 2024 AI 547, 551, 552, 554, 555

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...