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Hameau des Combots, ancienne cité d'Ansoine
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Palais-sur-Mer
Historique
Le hameau des Combots est vraisemblablement situé sinon à l'emplacement, du moins à proximité immédiate de l'ancienne cité d'Ansoine ou Anchoine dont les derniers vestiges ont disparu sous le sable au 18e siècle et la forêt au 19e. Ces vestiges sont peut-être à chercher au sud du hameau, sur d'imposantes anciennes dunes de sable dont l'existence sous la forêt est révélée par les relevés d'altitude. Ces dunes, appelées "le Monsieur", "la Grosse Madame" et "la Mademoiselle" s'étirent selon un axe nord-ouest/sud-est de part et d'autre de la tour-radar des Combots, jusqu'aux abords de la rocade D25 et du centre équestre.
La première mention d'Ansoine remonte aux 13e-14e siècle, dans la chronique dite Saintongeaise qui, mêlant mythe et réalité historique, rapporte les combats livrés entre le roi Charles le Simple et les Sarrasins ou les Normands. Le récit mentionne "Anseune" et son port, sur la rive droite de la Gironde. En 1551, une enquête menée sur ordre du roi par Jean Journaud, lieutenant général de la sénéchaussée de Saintonge, évoque la Grande Côte "qui est près la ville et château qu'on appelle Ancoine, laquelle ville et château d'Ancoine avons trouvés couverts de sable et la plupart des forêts de la seigneurie et chatellanie de Royan qui appartient à M. Georges de La Tremouille et sujet et de nul profit". A proximité de trouve aussi un ancien port appelé "port de la Lune", sans doute situé au fond d'une passe formée par un banc de sable, le "banc à l'Anglais".
Les vestiges de l'ancienne cité d'Ansoine sont encore mentionnées au tout début du 18e siècle par l'ingénieur du roi Claude Masse. Ils en fait état dans ses mémoires (voir en annexes) et les situent sur ses cartes, au milieu des dunes de sable nues. La forêt de Royan, telle qu'appelée à l'époque, s'étire alors bien plus au nord-est, en bordure des marais de Saint-Augustin. Claude Masse consacre même un plan particulier et une vue cavalière aux "vestiges de l'ancienne ville d'Ansogne". Plusieurs autres cartes mentionnent les ruines d'Ansoine avec plus ou moins de précision au cours du 18e siècle, par exemple la carte de l'embouchure de la Gironde par Magin, publiée en 1793. En revanche, ni la carte de Cassini ni celle de Belleyme n'en font état.
Si ces vestiges disparaissent peu à peu des cartes, le "fief d'Ansoine" reste mentionné dans les archives écrites. En 1744, "un terrain inculte et couvert de sable, appelé vulgairement Ansoine" est vendu par Charles-Paul-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc de Bouteville, marquis de Royan, à Christophe Berthomé, écuyer, seigneur de Barbeau, Taupignac et la Lande, avec droit de pacage du bétail à laisser à ceux qui en bénéficient, et possibilité d'y faire des plantations de bois. En 1751, à l'occasion d'un procès, le hameau des Combots est mentionné pour la première fois, avec présence d'un four à chaux. En 1786, la "terre d'Ansoine" est vendue par Christophe Berthomé fils à Etienne Théodore Dumoulin, écuyer, seigneur de Taste et Caton, demeurant à Saint-Estèphe, en Médoc. Dès l'année suivante, celui-ci revend Ansoine à Adelaïde Debrosses, épouse d'Alexandre Pelletreau, écuyer, demeurant à Soubise, près de Rochefort. En 1804 enfin, le "domaine appelé des Combots" est cédé par les époux Pelletreau à Pierre Louis Dugas, négociant demeurant à Arvert. Ce dernier acte de vente indique que la majeure partie du domaine "est plantée en arbres, pins et chênes, le surplus étant en pacages et autres bois". Le domaine comprend aussi "une maison pour le logement d’un gardien et des granges et des cabanes pour le bétail", ainsi qu'un espace non boisé "qu’on appelle la Sartière". La vente concerne enfin le bétail présent dans les granges et cabanes, soit 22 têtes de bêtes à cornes.
Cette vocation d'élevage des quelques parcelles ayant échappé aux sables perdure pendant une partie du 19e siècle, époque à laquelle la forêt, plantée par les services des Ponts et chaussées, vient recouvrir les anciennes dunes. Aux 19e et 20e siècles, et encore de nos jours, certains toponymes au coeur de la forêt témoignent de ce passé autour des Combots : "la combe des Vaches", "les Abreuvoirs"... En 1839, le plan cadastral de Saint-Palais montre une petite maison et un four à chaux au coeur de la nouvelle forêt, à quelques pas de parcelles résiduelles laissées libres pour le pacage du bétail, au fond de vallons appelés "combes" ou "leydes". A cette date, les Combots appartiennent à Nancy Dugas, seule héritière de Pierre Louis Dugas, épouse d'Edouard Thimotée Mazauric. Le cadastre indique qu'une seconde habitation, à l'ouest de la première, est construite en 1842, et que la première est agrandie en 1863. Une troisième maison s'ajoute en 1866, puis une quatrième en 1881. Dans les années 1850-1860, un contentieux oppose Mme Mazauric à l'Etat au sujet de la délimitation de sa propriété, au milieu de la forêt nouvellement plantée par les Ponts et chaussées. Un bornage des lieux est effectué en 1865, et un chemin reliant les Combots à la pointe de Terre-Nègre est aménagé.
Peu avant 1885, les Combots passent par héritage à Félix Méchain, époux de Zéla Chevalier (petite-fille de Mme Mazauric). Méchain procède à son tour à des agrandissements. En 1910, le hameau compte bien quatre maisons, dans lesquelles vivent seize personnes. Des ruines de l'ancien four à chaux demeurent ainsi que, sur les dunes toutes proches, "les traces de maçonneries en dallage reliées par de la chaux".
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e moitié 19e siècle, 20e siècle |
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Description
Le hameau comprend aujourd'hui trois habitations réparties de part et d'autre de la route D141, ainsi qu'un hangar au nord-est.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17046693 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Hameau des Combots, ancienne cité d'Ansoine, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/abb74c40-99a9-4565-b23f-aa3b23b0a367 |
Titre courant |
Hameau des Combots, ancienne cité d'Ansoine |
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Dénomination |
écart |
Parties constituantes non étudiées |
ferme |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Palais-sur-Mer , route D141
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: les Combots
Cadastre: 2009 AX 170, 259, 263