Église paroissiale Saint-Christophe

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Christoly-Médoc

De l’église érigée entre le 11e et le 12e siècle ne subsiste que deux absidioles romanes (inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le 21 décembre 1925). Selon l’abbé Baurein, l’église "était monacale [...]. Cette communauté de moines, qui existait à Castillon en Médoc vers la fin du onzième siècle, dépendait de quelque ancienne abbaye du Poitou, qui, selon les apparences, a été sécularisée dans la suite, puisqu’elle est représentée par le chapitre cathédral de Luçon". Il décrit l’édifice comme vaste et en forme de croix latine.

Ce plan est conservé jusqu’au début du 19e siècle. En 1831, sur le plan cadastral, l’église présente un plan en croix latine avec une abside asymétrique. Elle est bordée, au nord, par le cimetière.

Entre 1825 et 1829, l’édifice fait l’objet de diverses réparations. Une dizaine d’année plus tard, la municipalité fait appel au fondeur Deyre et fils pour la refonte de la cloche. Au cours des années 1840, la commune fait l’acquisition de bancs de chœur. Sur l’un d’entre eux figurent l’inscription et la date : "1844 / SOUS LE / MINISTÈRE / DE MONSIEUR / PAUL CURE / TRIBOLET".

Au cours des années 1850, le conseil municipal lance une campagne de travaux, qui comprend l’agrandissement de l’église, la restauration du chœur et la construction d’un nouveau clocher. Des plans sont dressés par l'architecte Godet en 1850 puis l’architecte Auguste Labbé propose un projet et élabore le cahier des charges en 1854-1855. Les travaux sont réalisés par l’entrepreneur Jean Hosteing aîné, établi à Saint-Trélody. Ils sont achevés en décembre 1856.

Une nouvelle campagne de travaux porte sur la reconstruction de la façade et la réalisation d’une tribune. En 1871, le conseil municipal confie le projet à l’architecte Edouard Bonnore, établi à Lesparre. Ayant également la charge du réaménagement de la place publique devant l'église, Bonnore dresse de nouveaux plans. Les travaux se déroulent entre 1875 et 1878.

Les vitraux sont pour la plupart datés 1875 et signés du peintre-verrier Joseph Villiet.

Au cours de l’année 1884, le clocher fait l’objet de réparations ; le chœur ainsi que les chapelles sont ornés de peintures murales. Sur le mur sud-est de l’abside, intégré dans le décor, figurent la date de 1884, un monogramme composé des lettres F et B, et l’inscription C.I.B. Il pourrait s'agir des peintres décorateurs Bonnet (fils et frères). Un projet signé (conservé dans une collection particulière) proposait pour l'"Élévation et Face du Sanctuaire" de l'église de Saint-Christoly (Médoc) un décor semblable à celui finalement réalisé, avec les anges porteurs des instruments de la Passion mais également, dans un médaillon; le Sacrifice d'Abraham (remplacé par Adam et Eve).

Les autels des chapelles de la Vierge et de Jésus portent la signature VIREBENT / FRERES et FILS / A. TOULOUSE. Il s'agit d'un montage de deux modèles proposés au catalogue de la célèbre fabrique Virebent, alors dirigée par le fils et les frères du fondateur (Album Virebent de 1890, conservé au musée Paul-Dupuy, à Toulouse, numérisé, p.93).

En 1900, le peintre décorateur Terral réalise les peintures dédiées à saint Roch sur le mur ouest du bas-côté nord. Le décor porte sa signature et la date. Sur ce mur peint, une plaque de marbre de commémoration des morts pendant la Première Guerre mondiale est installée dans les années 1920.

En 1923, des travaux sont réalisés par l'architecte Roland pour le clocher qui menace ruine.

Périodes

Principale : limite 11e siècle 12e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1854, daté par source

1875, porte la date

1884, porte la date

1900, porte la date

Auteurs Auteur : Bonnore Jean-Édouard

FERET Edouard, Statistique générale de la Gironde, Personnalités et notables girondins. De l’Antiquité à la fin du XIXe siècle, Bordeaux, 1889, p. 82 :

BONNORE (Jean-Edouard)

Architecte, né à Lesparre (Gir.) le 19 octobre 1820. Élève de Jules Bouchet à Paris, sous le patronage de Visconti, archit. Fixé à Lesparre en 1852, architecte de l’arrondissement et de la ville de Lesparre, du lazaret de Trompeloup ; a été membre correspondant de la commission des monuments historiques de la Gironde. A fait édifier ou restaurer dans les arrondissements de Lesparre, de Blaye et de Libourne 24 églises dont 18 neuves ; ce sont celles de Lesparre, Carcans, Vendays, St-Vivien (les nefs, l’abside et le clocher, monument historique de 1re classe, vient d’être reconstruite, sous la direction de M. Bonnore, aux frais de l’Etat) ; Verdon, Talais, Grayan, Naujac, Ordonnac, Potensac, St-Girons, Pugnac, Saugon, Donnezac, St-Androny, St-Caprais, Néac, St-Christoly-de-Médoc (façade principale, monument historique). Nous pourrions énumérer plus de vingt mairies, écoles ou presbytères et un grand nombre de maisons bourgeoises ou châteaux parmi lesquels nous citerons : le château de Sipian, à Valeyrac (V. son dessin, tome II, p. 511) ; château du Port, à M. Eycart de Morin, à St-Vivien ; château de P. Bert, à Talais ; château Troussas, à M. Ph. Brannens, à Valeyrac. Citons encore le portail du cimetière de St-Estèphe et les plans d’un nouveau lazaret projeté à Padarnac, etc. Auteur de : Quatre vues pittoresques de la vieille église de Soulac, avec notice descriptive et hist., Bx, s. d., in-f°, 2 pp. de texte et 4 lith.

, architecte (attribution par source, signature)
Auteur : Roland Jean

Architecte à Caudéran (Bordeaux)

31 route de Saint-Médard, Caudéran

, architecte (attribution par source)
Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, verrier (signature)
Auteur : Labbé Pierre-Auguste

Architecte du département de la Gironde à partir de 1855. Il eut 4 fils et une fille. Deux de ses fils sont également architectes : Jean-Louis, né en 1847, et Pierre-Albert, né en 1848.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Godet Pierre

Architecte à Lesparre signalé dans les annuaires professionnels depuis 1878 jusqu'au début du 20e siècle ; Godet père et fils uniquement mentionnés en 1896.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Sztorc Paul, sculpteur (signature)
Auteur : Hosteing Jean

Dit Hosteing aîné, architecte à Lesparre, père de Edmond-Jean Hosteing (Hosteing fils). Mention du lieu : Saint-Trélody (Lesparre).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Braquessac Jean, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Terral A., peintre (signature)
Auteur : Virebent frères

Fabrique de statues et d'ornements en terre cuite, fondée en 1831 à Launaguet près de Toulouse par Auguste Virebent (1792-1857) et par trois de ses frères (le dessinateur Sylvestre, l'avocat Victor et le manufacturier Prosper) sous la raison sociale "Virebent frères".

, fabricant (signature)
Auteur : Virebent Gaston

Pascal Marie Bernard Charles Gaston Virebent, né le 27 juin 1837 à Toulouse (4 rue du Fourbastard) et mort dans son domaine de Miremont à Launaguet le 6 mars 1925 ; fils de  François Auguste Isidore Virebent (1792-1857), fondateur de la fabrique de Miremont à Launaguet, et de Jeanne Céline Miègeville (1813-1881). Marié à Toulouse, le 2 août 1869, avec  Gabrielle Marie Amélie, Valentine Roumingas (Toulouse, 26 octobre 1845 - Toulouse, 1941), fille de Paul Emile Roumingas, négociant droguiste, et de Sophie Louise Antoinette Amélie Raous, il en eut cinq enfants : Jean Paul Auguste Georges (1871-1871), Madeleine Paule Amélie Marie (1872-?), en 1901 Mme Jean-Louis Idrac,  Joseph Auguste Raymond (1874-1965), Marie Louise Pétronille Jeanne (1876-1971), en 1898 Mme René Paterac, et François Joseph Henry (1880-1963). Fils aîné d'Auguste Virebent, Gaston lui succède en 1857, assumant le titre de directeur de la manufacture à partir de 1861. Ses fils Raymond et Henry lui succédèrent à leur tour.

, fabricant (signature)
Auteur : Bonnet Jean-Henri

Jean (prénom unique à l'état civil) dit Jean-Henri Bonnet, peintre-décorateur à Bordeaux au tournant des XIXe et XXe siècles. Né à Bordeaux (au 33, rue Villedieu) le 11 avril 1854, il était le fils d'Élie Bonnet, "peintre en décors", et de Marguerite Lassus, et le frère cadet et associé du peintre-décorateur Jean Charles Bonnet (1838-?). Jean-Henri épousa à Bordeaux, le 23 août 1877, Marie Blanche Sauts (Bordeaux, 11 juillet 1856-?), fille de Jean Sauts, tailleur d'habits, et d'Anne Jeanne Constantin, et tante maternelle du peintre-décorateur Léon Gouillaud (1866-1952). Le couple Bonnet-Sauts eut cinq enfants : Élie Daniel (1878), Marguerite (1881, Mme Benoit Henry Fédou), Amélie Magdelaine (1886, Mme André Joseph Loustalot, puis Mme Roger Pierre Bouchillou), Élie Marie Louis (1891-1915) et Jean Marie (1893-1973). Un en-tête de lettre de 1894 porte la raison sociale : "BONNET & FILS FRÈRES, J. Henri Bonnet Successeur. 4, rue Valdec - Bordeaux / Peintures décoratives, historiques et archéologiques pour Église, Monuments et Appartements, dorure". En 1913, les "bureaux et ateliers" étaient installés au 73, rue d'Arès. Parmi les collaborateurs de la maison figurèrent le dessinateur Jean-Baptiste Vettiner (1871-1935) et Jules Millepied, "peintre-décorateur, ancien ouvrier de la maison Bonnet de Bordeaux (...) pendant vingt ans" (L'Espérance, 3 avril 1904).

, peintre, décorateur (attribution par source, signature)

L'église est composée d'une nef principale, précédée d’un massif occidental, flanquée de bas-côtés, et complétée d'un chevet à 3 pans et d’un clocher.

Le clocher est aménagé dans l’angle nord-ouest du bas-côté nord. De plan carré, il est épaulé de contreforts. Les baies géminées de la chambre de cloche sont fermées par des abat-sons. De la plateforme, bordée de clochetons maçonnés, s’élève la flèche polygonale. La pierre, recouvrant la flèche et les clochetons, est traitée en écaille.

Le massif occidental s’élève sur trois niveaux. Le premier est encadré par deux contreforts et s’ouvre par un portail, en plein-cintre, à voussures retombant sur des colonnettes. Se succèdent ensuite deux niveaux d’arcatures. Le pignon, formant fronton, porte l’horloge aménagée au centre de la rose polylobée en pierre. La façade ouest du bas-côté sud s’ouvre par une porte en plein-cintre, à voussures retombant sur des colonnettes à feuillage. Elle est surmontée d'une baie quadrilobée.

Les murs des bas-côtés et de la nef sont scandés par des contreforts, percés de baies cintrées et couronnés par une corniche à modillons nus. La maçonnerie des bas-côtés est en pierre de taille tandis que celle de la nef est en moellon enduit. Le transept est bâti en moellon sous enduit avec, aux angles, des contreforts en pierre de taille.

Le chevet est composé d’une abside à trois pans, flanquée des deux absidioles romanes et des sacristies. Les absidioles sont rythmées par des pilastres avec colonnes engagées s'élevant jusqu’à la corniche à modillons. Au-dessus des fenêtres, longues et étroites, règne un cordon. L'absidiole nord présente également entre chaque colonne engagée un niveau d'arcature. L’abside principale reprend ce même motif d'arcature. Les fenêtres, en plein-cintre, sont insérées dans une arcade retombant sur des colonnettes. L’élévation est rythmée, horizontalement, par des cordons sculptés.

L’ensemble des corniches est orné de modillons sculptés.

A l’intérieur, un narthex, voûté en berceau, soutient la tribune. Les murs latéraux sont rythmés par une double arcade cintrée : celle au nord donne accès à l’escalier desservant la tribune. Les fonts baptismaux sont aménagés dans la première travée du bas-côté nord. Ils donnent également accès au clocher.

Longue de trois travées, la nef est voûtée en berceau sur doubleaux retombant sur des colonnes corinthiennes. Elle est séparée des bas-côtés par une série de 3 arcades en plein-cintre, chacune surmontée par une triple arcature retombant sur des colonnettes. Chacune d'elles est percée au centre d'une fenêtre cintrée. Un ex-voto représentant le navire "FERNAND ET FÉLICITÉ" est suspendu dans la deuxième travée de la nef. Les bas-côtés sont voûtés d’arêtes, tandis que les bras du transept sont voûtés en berceau. Le chœur communique avec la nef par un arc triomphal et, avec les chapelles, par un arc en plein-cintre.

Le décor peint se concentre sur les murs et la voûte en cul-de-four du chœur, sur les murs de la travée de chœur, dans les chapelles et sur le mur ouest du bas-côté nord. Les chapelles dédiées à Jésus au nord et à la Vierge au sud, sont, comme l’abside voutées en cul-de-four. Sur le mur sud de l’abside, dans le décor est placé un monogramme, correspondant sans doute à la signature du peintre-décorateur non identifié. Le décor du mur ouest du bas-côté nord porte la signature et la date du peintre-décorateur : TERRAL / PINXIT 1900.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, pierre en couverture
Plans

plan en croix latine

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau voûte d'arêtes cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche conique

  3. Forme de la couverture : toit polygonal

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : dent de scie


Précision sur la représentation :

Les arcatures de la façade retombent sur des colonnettes à feuillage ; l’arc est paré de dents de scie.

Les modillons sont sculptés de divers motifs géométriques, de têtes humaines ou d'animaux.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Christoly-Médoc , place Edouard Lardiley

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1831 E 61, 2012 F1 279

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