Monuments aux morts de la vallée de la Gartempe

France > Nouvelle-Aquitaine

Des monuments aux morts de 1870-1871 devaient être érigés dans chaque chef-lieu de département, d'arrondissement et de canton. Bien que Montmorillon soit chef-lieu d'arrondissement, aucun monument n'y a été construit. Une plaque commémorative a simplement été apposée sur un mur de l'hôtel de ville en 1901, en même temps que l'érection du monument au général Ladmirault. Le seul monument de la vallée de la Gartempe dédié aux " anciens combattants de 1870-1871 " a été érigé en 1911 à Saint-Savin.

Les monuments aux morts de 1914-1918 ont été érigés dans les bourgs et les églises (paroisses) entre 1920 et 1926 (voir en description ci-dessous).

Dans le cimetière Saint-Martial de Montmorillon, un monument commémore les quatre habitants de la ville fusillés à Ingrandes le 24 août 1944 ; l'une des cloches de Jouhet est dédiée " A la mémoire des enfants de Jouhet / morts pour la France en 1914-1918 et 1940-1945 ". A Saint-Savin, plusieurs stèles (près de l'ancienne RN 151, route de Nalliers) et un monument aux morts commémorent les victimes des forces françaises de l'intérieur (FFI). Plusieurs plaques commémorent la mort de francs-tireurs et partisans français (FTPF) : l'une d'entre elles se trouve à Nalliers.

Aucun monument n'est dédié spécifiquement aux victimes des conflits postérieurs, mais des plaques sont apposées sur la plupart des monuments aux morts.

Périodes

Principale : 20e siècle

Un cénotaphe de l'expédition de Napoléon III au Mexique (1861-1867)

Le cénotaphe d'un légionnaire mort au Mexique en 1866, Armand-Jean Bernier de Maligny, à Saulgé, a été restaurée 2018.

Les monuments de la guerre de 1870

Après la guerre de 1870-1871, l'association du Souvenir français a été créée pour entretenir la mémoire et les tombes des soldats morts dans ce conflit. Elle organise le rapatriement des corps et l'entretien des tombes dans les carrés militaires créés à cet effet, et érige des monuments aux morts notamment dans les cimetières des grandes villes (voir à Poitiers, Angoulême, etc.). Elle appose également des plaques sur certaines mairies ou écoles. La commune de Montmorillon a ainsi apposé une plaque commémorative sur un mur de l'hôtel de ville en 1901, en même temps que l'érection du monument au général de Ladmirault. En 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, la Société des anciens combattants du canton de Montmorillon avait décidé de lancer une souscription publique afin d'ériger un " monument à la mémoire des soldats du canton morts sous les drapeaux pendant la guerre de 1870-1871 ", projet abandonné du fait de la guerre.

Les chefs-lieux de département, d'arrondissement et de cantons sont encouragés à ériger des monuments commémoratifs. Sur l'aire d'étude de la vallée de la Gartempe, un seul monument a été ainsi construit, à Saint-Savin. Conçu par l'architecte A. Duchesne et inauguré le 10 septembre 1911, ce monument se compose d'un obélisque et porte la sculpture d'un soldat allongé, signée " la Pierre plastique du Poitou " et " Pinguet et Cie ".

Une plaque en bois qui accompagne le chemin de croix de l'église Notre-Dame à Montmorillon commémore Jules Carré, mort pour la France, tué par un obus au fort de Montrouge le 18 janvier 1871 à l'âge de 21 ans.

Les monuments de la guerre 1914-1918

Les monuments publics

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la loi du 25 octobre 1919 sur « la commémoration et la glorification des morts pour la France » n’eut pas de caractère contraignant. Chaque commune, selon ses moyens, pouvait faire ériger un simple obélisque de pierre ou un monument plus important. A partir de 1922, une subvention peut être versée aux communes ; elle est calculée en fonction du nombre d'habitants et du nombre de morts. Le projet est soumis pour avis à un comité d'évaluation artistique qui corrige parfois les projets au crayon rouge et peut les commenter parfois avec sévérité : « Dessin inachevé. Faire établir par un homme de l'art un projet sur lequel les proportions seront mieux étudiées », peut-on lire dans le dossier de Jouhet, ce qui n'empêcha pas la commune de réaliser son monument selon le plan initial et de l'inaugurer sans en référer à la sous-préfecture.

Les monuments portant des œuvres d'artistes

Le sculpteur Aimé Octobre a été choisi par Angles-sur-l'Anglin, sa commune natale, et Montmorillon. Ces deux monuments portent des allégories de la République.

Les monuments portant des œuvres de catalogue

Plusieurs communes ont choisi des projets présentés par des sociétés de marbreries :

- la commune de Saulgé a choisi un modèle du sculpteur F. Cogné, de la marbrerie parisienne " les Arts chez nous ", avec un bas-relief représentant un soldat allongé sur le dos ;

- la commune de Saint-Germain avait choisi un soldat des Marbreries générales, qui a détruit en 1987 ou 1988 suite à sa chute ;

- la commune de Saint-Savin a choisi un obélisque portant une croix de guerre et une palme en bronze (modèle n° 1012 des Marbreries générales) ;

- les communes de Saint-Pierre-de-Maillé et de La Roche-Posay ont choisi le même " Poilu baïonnette au canon " ou " Poilu au repos " du sculpteur Étienne Camus, distribué par les établissements Hector Jacomet.

Les obélisques et les stèles portant des symboles républicains

Les autres communes ont fait le choix de pyramides ou d'obélisques portant des symboles républicains :

- une pyramide trapue avec une palme en bronze à Lathus (aujourd'hui commune de Lathus-Saint-Rémy) ;

- un obélisque surmonté d'une croix de guerre à Saint-Rémy-en-Montmorillon (aujourd'hui commune de Lathus-Saint-Rémy) ;

- un obélisque surmonté d'une croix à Pindray ;

- un obélisque orné de croix de guerre et surmonté d'un coq à Jouhet ;

- un obélisque portant une croix de guerre et une branche de laurier sculptés à Nalliers et à La Bussière.

Le monument aux morts public de Vicq-sur-Gartempe, composé d'une stèle, et celui d'Antigny (un obélisque portant une croix de guerre sculptée et une palme en bronze) présentent la particularité d'avoir été implanté dans le cimetière.

Les monuments et plaques commémoratives des cimetières

Des monuments ont été érigés dans plusieurs cimetières à la mémoire des paroissiens morts pour la France. Ils se présentent sous la forme :

- d'une croix au sommet d'une colonne dans le cimetière Notre-Dame à Montmorillon ;

- d'une colonne brisée dans le cimetière Saint-Martial à Montmorillon ;

- des tombes de Poilus, parfois avec des plaques émaillées, ont été repérées à Pindray, Jouhet, etc.

Dans les églises

Un vitrail de l'église Saint-Martial à Montmorillon, signé Louis Balmet, commémore les morts de la paroisse.

Plusieurs paroisses ont fait appel à des ateliers pour avoir un tableau des morts orné de motifs sculptés :

- le tableau des morts de Vicq-sur-Gartempe, fourni par Eugène Blanc, sculpteur à Angers, porte un soldat mourant assisté d'un aumônier, encadrés par un Poilu et un Gaulois ;

- dans l'église de La Bussière, il est inclus dans un décor architecturé.

Dans l'église Notre-Dame à Montmorillon, le tableau commémoratif des morts est réalisé sur du carton peint. Il en est de même pour le tableau commémoratif des morts de l'église Saint-Martial de la ville, qui a précédé la mise en place de la verrière commémorative. Le tableau commémoratif des morts de la paroisse de Nalliers est également peint.

D'autres tableaux des morts sont constitués d'une plaque de marbre portant la liste des morts : à Antigny, à Pindray, à Saint-Savin, à La Roche-Posay.

L'une des cloches de Jouhet est dédiée " A la mémoire des enfants de Jouhet / morts pour la France en 1914-1918 et 1940-1945 ".

Autres tableaux commémoratifs

Il existe au moins un autre tableau ; il commémore les musiciens de Montmorillon morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale.

Les monuments commémorant la Seconde guerre mondiale et les conflits ultérieurs

Dans le cimetière Saint-Martial de Montmorillon se trouve un monument commémorant les quatre habitants de la ville fusillés à Ingrandes le 24 août 1944.

Des stèles, des plaques et d'autres monuments commémorent les victimes du maquis :

- au bord de l'ancienne RN151, dans un square route de Nalliers et un monument aux morts près de l'école commémorent les résistants à Saint-Savin ;

- sur une maison du bourg de Nalliers.

Par ailleurs, le Pont neuf de Montmorillon porte le nom du général Roger Félix Chêne, alias Colonel Bernard, commandant des Forces Françaises de l'Intérieur de la Vienne en 1944 (1902-1991).

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