Repaire noble de La Dauradie, autrement appelé "de Féletz", puis "château", puis ferme

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Aubas

Un "mas" de la "Daurat", peut-être à l'origine de la seigneurie, est mentionné dès 1402 (levée des rentes de la châtellenie de Montignac). Des vestiges d'assises en moyen appareil de pierre de taille au pied du mur gouttereau sud-est du bâtiment principal pourraient remonter à cette période ancienne.

La première citation précise d’un fief remonte à l’année 1502 : un mémoire établi pour le seigneur d’Albret contre la dame de Montrésor, qui décrit le comté du Périgord, indique qu’à Aubas, "il y a un autre gentilhomme, nommé Dauradie, qui tient belle metayrie." Le gentilhomme en question est Étienne de Féletz, premier du nom, qui est à l’origine de l’établissement d’une branche de cette famille à Aubas ; entre 1502 et 1514, il rend à nouveau hommage au comte de Périgord pour la seigneurie de "la Daurandie" ; les Féletz conserveront la propriété du domaine jusqu’à la Révolution. C’est très certainement à ce seigneur que l’on doit attribuer la construction du bâtiment principal actuel de Féletz, peu après son mariage avec Gasparde de Carbonnières de Jayac en 1524 : la dot de son épouse lui a peut-être servi à la construction. Étienne de Féletz rend aveu pour tous ses domaines à son suzerain, le roi de Navarre, le 27 septembre 1541. Quelques mois plus tard, le 11 février 1542 (n. st.), Étienne, "étant au lit malade", établit son testament "au repaire [noble] de la Dauradie" pour régler sa succession : il s’agit de la première mention de la demeure. Sans doute décédé peu après, Étienne de Féletz est inhumé selon sa volonté dans l’église paroissiale de Saint-Pierre de Montignac.

Passant entre les mains de la descendance d'Étienne, le repaire noble parvient à la Révolution à Dominique de Féletz qui émigre. Le 1er Floréal an II de la République (20 avril 1793), le domaine est mis en vente et acquis par le citoyen Émery Lacour pour la somme de 12 100 francs. Il revient ensuite (avant 1813) à Jean Martin, habitant de Montignac. Malgré la qualité de ses vestiges, notamment de ses éléments sculptés, Féletz ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques.

Périodes

Principale : 14e siècle (incertitude)

Principale : 15e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 16e siècle

Secondaire : 2e moitié 18e siècle

Secondaire : 19e siècle

Auteurs Personnalite : Féletz Etienne Ier

Seigneur de Féletz et autres lieux.

, commanditaire (attribution par travaux historiques)

Situé dans un méandre de la vallée de la Vézère, proche de la rive droite et à la limite occidentale de la commune, le domaine de Féletz est isolé dans la plaine alluviale, environné de riches terres arables. La ferme, dont les bâtiments s’organisent en quadrilatère autour d’une grande cour (env. 50 x 35 m), comprend un corps de logis principal rectangulaire (env. 28 x 8 m) en fond de cour (au nord-ouest), une grange-étable bordant le long côté nord-est, et un corps de logis secondaire flanqué d’un pavillon de plan carré (sans doute l’ancienne chapelle) bordant le long côté sud-ouest. L’entrée se fait au sud-ouest par un portail charretier flanqué d’une canonnière « à la française » et d’une porte.

Le bâtiment principal, rectangulaire, simple en profondeur, flanqué d’une tour circulaire (à l’angle nord, non visible depuis la cour), présente un aspect assez simple, d’autant qu’aucune scansion ou avant-corps ne marque la présence de l’escalier rampe sur rampe dans-œuvre, placé au centre. Le logis comprend un rez-de-chaussée, un étage carré et un niveau de combles non habitables. Seule la travée correspondant à l’entrée du logis est mise en valeur par un décor architectural et sculpté. Les travées latérales présentent des fenêtres superposées, mais non reliées entre elles, qui se distinguent uniquement par un simple chanfrein concave formant ébrasement et un appui saillant mouluré (composé d’un quart-de-rond, d’une bande, d’un réglet et d’une doucine), la travée « centrale » est flanquée de chaque côté par des pilastres superposés à chapiteaux (très dégradés pour ceux du rez-de-chaussée, bûchés pour ceux à hauteur de l’appui de la fenêtre du premier étage) et à fût orné de disques et de losanges, ou de motifs en virgule affrontés. La porte d'entrée est aujourd’hui très dégradée par l’érosion. Une autre particularité de cette travée réside dans l’allège de la fenêtre du premier étage, traitée en fort retrait et encadrée par un corps de moulures classiques très proche de celui des ébrasements profonds de la fenêtre au-dessus et formant également son appui : une séquence complexe composée d’un réglet, un quart-de-rond, une doucine, une bande, un talon droit et un nouveau quart-de-rond, l’ensemble de ces moulures étant clairement lisibles car laissées nues (non sculptées) et différenciées les unes des autres par un fin réglet.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile plate
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture (étudié)
Décors/Représentation
  1. Representations : tête d'homme


Précision sur la représentation :

Des fragments en pierre sculptée provenant sans doute des lucarnes du corps de logis principal (elles sont contemporaines des travées de fenêtres encore en place), représentent un gentilhomme aux cheveux mi-longs (Étienne de Féletz ?) coiffé d'un béret "à la mode de France" à longue plume (très dégradé), une tête d'homme barbu et un lion rampant, sans doute en référence au meuble héraldique des Féletz qui portaient : D'argent au lion couronné de gueules, à la bordure d'or chargée de huit besants du champ. Ces fragments sont déposés au sol, avec d'autres qui semblent provenir de pinacles à décor de losange et de disque - à l'exception de la figure du lion, qui est remployée dans le mur de l'ancienne chapelle.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Aubas

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Féletz

Cadastre: 1813 A3 1257, 2013 ZC 114 à 118

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