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Église Saint-Généroux à Saint-Généroux
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Saint-Généroux
Informations complémentaires
Edifiée sur les bords du Thouet, l'église de Saint-Généroux présente des caractéristiques architecturales qui la situe au début de la période romane. En témoignent notamment les jeux réguliers de pierres taillées et de moellons qui dessinent des motifs hérités de la tradition carolingienne et constituent le grand intérêt de cet édifice.
Un peu d'histoire
La petite église fondée à une date inconnue sur les bords du Thouet est dédiée à Généroux, un abbé qui aurait dirigé, à la fin du 5e siècle et au début du 6e siècle, le proche monastère d'Ension. Dénommé par la suite Saint-Jouin-de-Marnes, ce monastère compte parmi les plus anciens du Poitou. Ce sont les premiers liens connus entre l'église du prieuré Saint-Généroux et la grande abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes, dont elle relève jusqu'aux guerres de Religion. Elle devient ensuite paroissiale.
Au 19e siècle, elle suscite l'intérêt des archéologues qui se passionnent pour l'architecture du Moyen Âge. L'église, tant par le décor architectural que par le plan, est alors considérée comme un des rares édifices carolingiens conservés en France. Elle est inscrite sur la première liste des monuments historiques, en 1840. Deux campagnes de travaux se succèdent : en 1847, sous la responsabilité de l'architecte Segrétain puis en 1881, avec l'architecte Déverin. La restauration des murs est menée de manière si radicale qu'il est difficile aujourd'hui de retrouver leur aspect initial.
L'édifice continue cependant à être étudié. Aujourd'hui, si l'église est reconnue pour présenter des éléments de décor issus de l'art carolingien, sa date de construction a été revue. Par comparaison avec des édifices semblables de Touraine, et au regard des survivances carolingiennes dans de nombreux édifices romans du début du 11e siècle, elle est aujourd'hui datée des environs de l'an mil, voire un peu plus tard.
Description de l'église
L'église Saint-Généroux est un modeste édifice (28 à 29 mètres de long pour 11,60 mètres de large) dont le plan initial (nef unique, un « transept bas » et un chevet) a été perturbé au cours des siècles.
La nef
La nef primitive est un simple espace rectangulaire, sans division. Elle est séparée des parties orientales de l'église par un mur transversal. Celui-ci est percé par trois arcades en plein cintre qui permettent la circulation entre les deux parties de l'édifice. Le mur est également ajouré en partie haute par trois arcatures comprenant chacune trois petites arcades en plein cintre. Les chapiteaux des colonnettes des arcades portent un décor sculpté.
Au 13e ou au 14e siècle, la nef est divisée en trois vaisseaux par des grandes arcades brisées qui viennent s'appuyer contre le mur transversal dont les arcatures hautes sont en partie murées.
Les parties orientales
Au-delà du mur transversal, à l'est, se développent le « transept » et le chevet. Le « transept » originel est composé d'une travée prolongeant la nef et de deux annexes latérales plus basses que les autres parties de l'église ; deux arcades en plein cintre ouvrent sur ces annexes. Elles sont aujourd'hui murées, la pièce nord est en partie conservée (elle sert de sacristie), celle du sud est en ruine.
Les volumes modestes des annexes (peut-être un « transept bas ») mettent en valeur la haute travée et surtout l'abside centrale du chevet.
Le chevet est constitué d'une profonde abside centrale aussi haute que la nef et de deux petites chapelles parallèles. Elles communiquent entre elles par des arcades en plein cintre. L'abside centrale est largement éclairée par une grande baie et deux oculi. Seul le chevet de l'église est voûté, la nef et le transept sont couverts d'une charpente.
Le décor
Le décor intérieur de l'église (aujourd'hui badigeonnée) se concentre essentiellement sur les colonnettes de mur transversal entre la nef et le chœur. De forme assez archaïque, les chapiteaux sont ornés de végétaux reprenant la disposition des chapiteaux antiques. Un visage et une main sont présents au milieu de feuillages. Des fragments de peintures gothiques sont visibles sur le troisième pilier gauche de la nef ; des traces d'une lître funéraire sont conservées au revers du mur transversal.
Cependant, c'est le décor extérieur des murs de l'église qui, avec ses jeux d'appareils, suscite l'intérêt de l'édifice.
Si les parties basses des murs sont construites en moellons allongés, les parties hautes, au niveau des baies, présentent un appareil de pierres taillées disposées avec soin et formant différents motifs. Autour des baies de la nef, soulignées par un bandeau orné de billettes se prolongeant sur le mur, des pierres de moyen appareil alternent avec des petites pierres cubiques. Celles-ci dessinent des triangles ou sont disposées en rangs alternés pour former un décor « en arêtes de poisson ». Ces motifs décoratifs se retrouvent sur le pignon oriental de la nef et sur la partie haute de l'abside où un bandeau à billettes contourne la baie centrale. Ils n'apparaissent pas sur la façade occidentale, refaite au 18e siècle.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004295 |
Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire Sarrazin Christine |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Poitou-Charentes |
Phase |
recensé |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Église Saint-Généroux à Saint-Généroux, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d54b3790-82c2-452b-af8e-6aa9c0553276 |
Titre courant |
Église Saint-Généroux à Saint-Généroux |
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Dénomination |
église |
Vocable |
saint Généroux |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Saint-Généroux , rue de l'Eglise
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1829 A 11, 2012 AD 42