Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan

Côte : 8 S 11

ISBD/Commentaire :

Salines de Dax (1864-1886).

Lieu de conservation : Archives départementales des Landes, Mont-de-Marsan

Côte : 3 O 137

ISBD/Commentaire :

Places et squares. Trou des Salines (1836-1932).

Lieu de conservation : Archives municipales, Dax

Côte : 2 F 111

ISBD/Commentaire :

Compagnie des Salines (1866-1975).

Lieu de conservation : Archives municipales, Dax

Côte : 2 O 127

ISBD/Commentaire :

Place des Salines (1859-1987).

Lieu de conservation : Bibliothèque de la société de Borda, Dax

Côte : non coté

ISBD/Commentaire :

DUFOURCET Eugène, THORE jean, "L'exploitation du sel gemme au puits St-Pierre", Bulletin de la société de Borda, 1886, t.2, p. 99-105.

Lieu de conservation : Bibliothèque de la société de Borda, Dax

Côte : non coté

ISBD/Commentaire :

OZANNE Alexandre. "Historique de la découverte d'un banc de sel gemme dans l'enceinte de la ville de Dax, le 22 décembre 1862", Bulletin de la Société de Borda, 1887, t.4, p.235-237.

Lieu de conservation : Bibliothèque de la société de Borda, Dax

Côte : non coté

ISBD/Commentaire :

Anonyme, "Encore un mot sur le puits Lorrin et l'exploitation du sel gemme à Dax", Bulletin de la Société de Borda, 1899, t.3, p. 133-140.

Lieu de conservation : Bibliothèque de la société de Borda, Dax

Côte : non coté

ISBD/Commentaire :

PEYRESBLANQUES Jean, "Le sel gemme à Dax", Bulletin de la Société de Borda, 1994, t. 4, p.449-462.

Mention : p.292-295

Lieu de conservation : Internet

Côte : non coté

ISBD/Commentaire :

JACQUOT Eugène, RAULIN Victor, Statistique géologique et agronomique du département des Landes, Mont-de-Marsan : Delaroy, 1874-1897, 674 p. [14.12.2023]. Accès internet : https://patrimoine.minesparis.psl.eu/document/G%C3%A9ol_Landes_1874-1897_texte#?c=0&m=0&s=0&cv=0&z=267.3387%2C1130.705%2C1537.2964%2C1454.2824

La découverte de Claude Lorrin

Claude Lorrin, ouvrier à Cogny (Rhône), arrive à Dax vers 1856, chargé avec M. Lambrigot de l'installation de l'usine à gaz et des canalisations afin de doter la ville de l'éclairage public. Claude Lorrin, est tour à tour qualifié de "mécanicien", "industriel", "entrepreneur de travaux publics", ou encore "ingénieur civil", révélant certainement l'évolution de sa carrière. Sa tache accomplie, Lorrin se porte acquéreur d'un terrain jouxtant le rempart est, au niveau des anciens fossés (aujourd'hui place des salines) dans le but de chercher de l'eau thermale et d'ouvrir un nouvel établissement de bains. Mais le 22 décembre 1862, au lieu de l'eau chaude, la sonde rencontre une couche de sel à 32,50 mètres de profondeur. Claude Lorrin obtient une concession de 12 km², le 31 juillet 1865, par décret impérial.

Dès 1866, Lorrin vend la concession à Robert Hammond, ingénieur civil anglais (contrat passé chez Me Brune le 23 septembre 1866) pour 150 000 francs immeuble compris. Se trouvant en difficulté financière à cause de la réalisation d'autres sondages, Hammond la cède l'année suivante à Farnham Maxwell-Lyte, chimiste anglais (acte chez Me Brune, le 21 juin 1867) pour 100 000 francs. Le puits est exploité jusqu'en 1883 car le filon de Saint-Pandelon (traité à l'usine de Dax, site de Moncut) est plus intéressant.

En 1885 et 1886, plusieurs effondrements se produisent au puits de Saint-Pandelon, conduisant la compagnie à reprendre brièvement l'exploitation du puits Lorrin. Mais, devant la levée de boucliers des habitants du quartier Saint-Pierre et grâce à l'initiative de la municipalité, les travaux sont interrompus par arrêté préfectoral. Dans le bulletin de 1886, le rapport des géologues de la société de Borda est sans ambiguïté : "Pour nous la chose n'est pas douteuse : une excavation comme celle qui existe au-dessous du faubourg Saint-Pierre, doit nécessairement entraîner, tôt ou tard, son effondrement." Le puits Lorrin est définitivement abandonné et son remblaiement débute en 1894.

Le trou des Salines

Les prédictions des experts se réalisent dès 1924. A cause d'infiltrations d'eau à l'intérieur des galeries du puits Lorrin, plusieurs affaissement se produisent à la place des Salines. Les premiers surviennent en 1924 et 1925 et forment un trou de 7 mètres de diamètre et 2,80 mètres de profondeur. Ils sont simplement remblayés par plusieurs couches de terre végétale. En 1928, un affaissement plus important provoque un trou de 12 mètres de diamètre et 5,20 mètres de profondeur. Les travaux, réalisés tardivement entre 1930 et 1932, se concentrent tout d'abord sur la captation des courants souterrains, avant de remblayer avec une première couche d'ophite et graviers, puis de terre végétale. Le 27 juin 1950, une excavation plus impressionnante se produit, aggravée par de nouveaux affaissements les 26 et 27 octobre 1950 portant le trou des Salines à 35 mètres de diamètre et 14 mètres de profondeur. Cette dernière catastrophe a pour effet positif le comblement du puits Lorrin. Après le dernier affaissement de 1979, la ville prononce un arrêté de péril sur l'immeuble voisin dit "Biraben" qui est évacué et toujours vacant aujourd'hui.

(AD Landes, 8 S 11)

"Le sel gemme brut de Dax contient 97.66 % de sel pur (chlorure de sodium). Les matières premières sont donc d'une qualité qui ne laisse rien à désirer. Le peu de profondeur à laquelle se fera l'extraction du sel, la richesse du sel gemme, la proximité et le bas prix du combustible, et enfin le bas prix de la main-d’œuvre dans les Landes, assurent à l'entreprise nouvelles des conditions excellentes de production. Le prix de revient du sel raffiné, en basant les évaluations sur ce qui se pratique dans les salines de l'Est, près de Nancy, et en tenant compte d'un large imprévu, ne dépassera pas 8 francs la tonne, et sera, selon toute probabilité, de 7 à 7,25 francs seulement.

Une partie du capital de la Société a été faite en Angleterre et une partie a été réservée pour la France, où se trouve le siège de ses opérations.

Au pont de vue commercial, les salines, de Dax se trouvent dans d'aussi bonnes et aussi heureuses conditions qu'au point de vue industriel. Elles sont appelées en effet à satisfaire à des besoins considérables. Les sels marins des marais salants de l'Ouest de la France sont nécessairement d'une qualité très inférieure ; ils ne contiennent ordinairement que 85 % de sel pur et sont très déliquescents ; d'autre part, chacun sait que ces marais placés dans des conditions climatériques détestables, sont en plein décadence, et fatalement condamné à mort dans un avenir prochain très mauvais, ne peuvent nulle part se soutenir en présence de sels ignigènes.

Les salines de l'Est, qui ont déjà chassé les sels matins de l'océan des marchés de Paris, et du Nord-Ouest de la France, sont trop éloignées des départements du Sud-Ouest pour pouvoir y faire concurrence à celle de Dax.

Les sels marins de la Méditerranée ne peuvent dépasser Toulouse sans attendre un prix de revient supérieur au prix de vente. Enfin les petites salines des Pyrénées, Salies, Briscous, Oraas, Camarade, etc., ne produisent qu'une faible partie des sels nécessaires à la consommation des pays voisins, et leur prix de revient, qui ne peut descendre au-dessous de 17,50 francs la tonne, qui est de près de deux fois et demie celui des salines de Dax, les mettra dans l'impossibilité de faire une concurrence sérieuse à ces dernières.

La concession des mines de sel gemme de Dax est traversée par trois lignes de chemins de fer : 1° Dax à Pau, Tarbes et Toulouse, à laquelle viendra se souder l'embranchement qui pénétrera au sein de l'usine, permettant ainsi le chargement direct en wagon sans aucun transbordement ; 2° Dax à Bayonne et le Nord de l'Espagne ; 3° Dax à Bordeaux, Mont-de-Marsan et Auch ; elle est, en outre, reliée au port de Bayonne par l'Adour navigable jusqu'à Dax. La facilité des communications et le voisinage des ports de Bayonne et Bordeaux assurent à toute leur production un écoulement facile et dans des conditions très avantageuses, soit pour la consommation des 28 départements du Sud-ouest de la France, soit pour l'exportation. [...]

Pour ne pas trop nous étendre, et pour donner une idée générale sur l'importance de la consommation intérieure, et démontrer qu'elle peut à elle seule suffire à dépasser la production que nous nous proposons, nous ne citerons que quelques exemples : A Libourne et ses environs, on vend 100 000 quintaux métriques de sel ; à Bordeaux, 150 000 quintaux métriques ; et par la seule station de Montréjeau, il s'est écoulé dans l'année présente 95 000 quintaux métriques. Les salines de Dax seront exclusivement maîtresses de ces marchés.

Il est donc certain que les salines de Dax auront l'écoulement assuré des 300 000 quintaux métriques annuels pour la production minimum desquelles les plans des usines ont été arrêtés, et qu'elles pourront, selon toute probabilité, porter dans l'avenir leur production à 600 000 quintaux métriques sans augmenter notablement leurs constructions et leur outillage. [...]"

Description du projet et de l'usine extrait de la demande d'autorisation de construction adressée au préfet, le 12 novembre 1870

(AD Landes, 8 S 11)

"2° La consistance de l'usine sera :

a- de six chaudières d'évaporation en tôle, dites poêles à sol présentant une surface totale d'évaporation de 960 m² avec les magasins, réservoirs d'eau salée et accessoires que comporte la fabrication.

b- de neuf tables salantes destinées à obtenir du sel à l'aide de l'évaporation spontanée présentant une surface totale de 2 880 m².

3° Avec ces chaudières et tables salantes nous pourrons fabriquer une quantité annuelle de sel, de diverses qualités, de 10 000 tonnes de 1 000 kg chacune pour 300 jours de travail effectif par an.

4° Nous emploierons pour combustible de la houille anglaise, la lignite, la tourbe et le bois de la contrée.

5° En attendant l'ouverture d'un puits d'exploitation du sel gemme, au moyen de galeries pour lequel une demande spéciale sera adressée à l'autorité compétente, nous disposons dès aujourd'hui d'un trou de sonde de 43 cm de diamètre à l'orifice, dans lequel une pompe mue par une machine à vapeur pourra prélever la quantité de 120 m3 d'eau salée saturée à 25° Baumé. [...]

La construction de l'usine est déjà bien avancée et se poursuit activement avec un personnel de 200 ouvriers.

Le directeur, Maurice Franck."

Extrait de Statistique géologique et agronomique du département des Landes

(en ligne)

"Lorsque je suis descendu dans le puits Lorrin, en 1865, avec les élèves du cours de géologie, on était dans un massif de sel excavé sur une hauteur de 5 m et dans lequel, à 5 m du puits, on avait deux galeries orientées à peu près de l'Est à l'Ouest. Le sel est grenu et laminaire gris et rouge et doit être raffiné pour pouvoir entrer dans le commerce. La température à la suite d'un coup de mine qui avait éteint les lumières, était de 30°4.

La concession obtenue, M. Hammond, ingénieur civil de Londres, s'en rendit acquéreur [...]. M. Hammond se trouva obéré à la suite d'une recherche infructueuse à Hadang, à l'Ouest de Dax, et d'un sondage exécuté par la maison Billot, de Bordeaux, au Sud-Est, chez M. Duplantier, qui démontra l'existence d'un banc de sel de 32 m au moins d'épaisseur. Il revendit alors la concession, le 21 juillet 1867 [sic], à M. Maxwell-Lyte pour la somme de 100 000 francs.

M. Lyte chercha alors à créer une grande Société pour l'exploitation de la mine ; avec M. Richard qui avait dirigé et exécuté des recherches restées infructueuses, de houille et de bitume, dans les environs d'Orthez, il prépara les plans et devis d'une usine devant coûter 2 millions. [...] M. Maur. Franck, directeur de la saline de Gouhenans (Haute-Saöne), nommé directeur, fit commencer le 1er avril 1870 par la maison Dru (Mulot) à Moncut, au Sud de Dax, un sondage qui fut satisfaisant au point de vue de la masse de sel traversée, et bâtir à côté l'usine sur un plan plus vaste que le premier. Celle-ci bien établie comprend, d'un côté le sondage et les cuves à dissolution du sel brut, puis trois doubles fours et trois séchages au-dessus ; en face sont les magasins à sel épuré. A côté, il y a un double bassin d'évaporation à l'air de 0,20 mètre de profondeur terminé inférieurement en fond de bateau.

Le sondage de Moncut ne pouvant remplir le but de la Compagnie qui voulait exploiter par dissolution, un nouveau sondage (dit n° 5) fut commencé en septembre 1872 par la maison Mauget Lippmann (Degoussée) au Nord-Est de Moncut et au Nord de Duplantier. Il traversa les mêmes terrains, rencontra le sel, mais ne répondit par mieux à l'attente désirée.

La Compagnie se décida alors à établir un grand puits par le système King-Chaudron ; il fut commencé vers 1875 au Nord de Moncut dans la direction de l'usine à gaz ; mais les eaux apportèrent de très grandes difficultés et lorsque je le vis en août 1879 il était noyé, comme l'avait été huit ans auparavant, celui du Boudigot. Aussi il fut abandonné peu après, malgré quatre à cinq années de travaux et de dépenses considérables, et la présence du sel à 73 mètres de profondeur.

C'est alors que de 1879 à 1881 m. Franck fit pratiquer dans le prolongement vers le Sud Sud-Est de la ligne des sondages, et à l'Est du massif ophitique de Saint-Pandelon, [...] une dizaine de de sondages qui ont été en partie couronnés de succès. [...] Une nouvelle demande en concession fut formulée le 25 janvier 1880, et un décret du 4 novembre 1881 m'accorda sous le nom de concession de Saint-Pandelon."

Société anonyme des salines du Boudigot. Réponse d'Henri Hogard, président des Salines du Boudigot à l'opposition d'Henri Durrieu, président du conseil d'administration de la Saline de Moncut. 23 Décembre 1871.

(AD Landes 8 S 12)

"M. H. Durrieu croit avoir établi que les bâtiments de la saline de Moncut ont été érigés sur la propriété de ce nom, parce que la puissance du sel lui avait paru plus considérable en ce point que partout ailleurs. Ce n'est là qu'une illusion et une affirmation contraire aux propres convictions de M. Durrieu, contraire à la vérité des faits.

La propriété de Moncut, située à moins de 130 mètres de la limite sud de la concession Lorrin, a été choisie uniquement à raison de son voisinage du chemin de fer et l'on a commencé à ériger les bâtiments, avant même d'y avoir fait aucun sondage, preuve suffisante de la fausseté de l'assertion de M. Durrieu.

Les choses ont été conduites de telle façon, malgré la haute science qui serait d'après M. Durrieu le partage de la Société, que les bâtiments n'ont été achevés qu'après bien des péripéties pénibles et après l'écroulement de deux travées du bâtiment de cristallisation ; qu'elle a fait installer depuis huit mois dans la saline les employés de la régie, lesquels se croisent les bras, s'ennuient, n'ont rien à faire ni à surveiller et touchent leur appointements du gouvernement, auquel la saline de Moncut n'a encore rien apporté, et qu'enfin, les actionnaires, le public et le commerce attendent avec la plus vive impatience l’apparition d'un sel qui ne vient pas.

Cette situation malheureuse a pour cause l'erreur dans laquelle la Société de Moncut est tombée, par ignorance des conditions locales du terrain à traverser, en croyant pouvoir se livrer à une exploitation par dissolution. L'imperfection du sondage est d'ailleurs telle, qu'après beaucoup d'argent dépensé inutilement et de temps perdu, on est forcé d'y renoncer, et que l'on songe maintenant à établir un puits d'exploitation à grand diamètre, tel que l'"ignorant" M. Richard l'avait prévu dans ses plans connus du public depuis plus de quatre années."

Société anonyme des salines du Boudigot. Réponse d'Henri Hogard, président des Salines du Boudigot à l'opposition d'Henri Durrieu, président du conseil d'administration de la Saline de Moncut. 23 Décembre 1871.

(AD Landes 8 S 12)

"Nous répéterons d'ailleurs que M. Richard était venu [...] dès le commencement de l'année 1856, dans les Landes, où il a de la famille depuis plus de trente ans et que dès les premiers jours de son arrivée il avait songé à rechercher le sel. En cette année-là, il venait de découvrir le sel à Art-sur-Meurthe. Les études et le travail de toute sa vie, la lecture des ouvrages de MM. Crouzet et de Freycinet, de Borda, Carpentier, Grateloup, celle de divers mémoires, manuscrits ou imprimés sur le département des Landes qu'il avait dès cette époque entre les mains, ses créations précédentes, l'existence des sources salées de Gaujacq, de Saint-Pandelon, d'Arzet, de Pouillon, de Bidas et de Montpeyrous, qu'il a visitées en ce moment et plus tard à diverses reprises, le poussaient naturellement à étudier la nature géologique des terrains de la contrée et à chercher le sel. [...] Vers la fin de 1865, ainsi que cela est encore établi par des documents authentiques, M. Richard s'aboucha avec M. Lorrin pour acquérir la concession qu'il sollicitait. M. Lyte en fut instruit, intervint, et cette concession fut acquise le 23 septembre 1866 par M. Lyte au nom de M. Hammond. Nous n'avons pas à indiquer ici comment et par quels moyens plus tard M. Lyte prit la place de M. Hammond. Ce que nous affirmons, c'est que M. Lyte, qui connaissait les projets de M. Richard, chercha par tous les moyens à se débarrasser d'une concurrence imminente, et se l'attacha en lui faisant des offres et des promesses avantageuses qui ne se sont pas réalisées sans que nous ayons à en signaler les causes et les motifs. [...] Jusqu'au dernier moment la Société de Moncut a eu recours à M.Richard et que lorsqu'on eut obtenu de lui tout ce que l'on croyait nécessaire et utile, on le sacrifia pour mettre à la place à un autre directeur, M. Franck, ami d'enfance de M. Richard et que nous mettons complètement hors de cause.

Nous n'avons pas à qualifier de pareils procédés ; mais nous concluons en disant que si M. Richard a été employé par M. Lyte, celui-ci ne l'a employé que pour annihiler et se débarrasser d'une concurrence certaine et immédiate ; que M. Richard a tout enseigné à M. Lyte et rien appris de lui, et que le jour où grâce à des combinaisons personnelles, M. Richard a été laissé de côté, il a repris sa complète liberté d'action et qu'il a pu donner suite à d'anciens projets sans qu'il soit permis de l'accuser personnellement de concurrence déloyale."

L'usine sur le plan de 1869 (dressé par A. Richard en 1869) :

Au nord, au centre, se trouvait un bâtiment de plan en croix latine abritant le puits. Ce dernier était flanqué de deux bâtiments rectangulaires : une remise à l'ouest, des écuries à l'est ; et de deux bâtiments de plan allongé : logements des employés à l'ouest, logement des ouvriers chefs, à l'est. Au sud de cet ensemble, se trouvaient un grand bâtiment de plan allongé abritant le magasin de sel gemme flanqué des bâtiments de cristallisation (12 halles de part et d'autre). Entre les deux ensembles cités se trouvaient alignés 12 réservoirs d'eau saturée. Au sud, des galeries couvertes conduisaient des halles de cristallisation au magasin du sel raffiné (immense halle le long de la voie ferrée). Enfin, à l'ouest se trouvaient les bâtiments administratifs : un bâtiment principal de plan en croix précédé d'un jardin, deux pavillons d'entrée hexagonaux comprenant la loge du concierge et un bâtiment de décharge, un bâtiment de régie de plan en "T" également précédé d'un jardin.

L'usine au début du 20e siècle :

D'après une gravure conservée sur place, postérieure à 1920. Il se peut que la gravure ne soit pas exactement fidèle à la réalité. Elle représente 8 halles contigües orientée nord/sud, reliées au nord par des passerelles à une vaste halle perpendiculaire aux précédentes ; ainsi que de plusieurs bâtiments en enfilade, au sud, séparés des bâtiments précédents par 3 hautes cheminées. On trouve également 3 bâtiments d'entrées (dont 2 toujours existant), un bâtiment isolé au nord-ouest et les logements ouvriers, au sud de la voir ferrée.