Moulin, ferme

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Jouhet

Aucun moulin n'est figuré sur le ruisseau du Chambon à proximité de sa confluence avec la Gartempe sur la carte de Cassini.

L'enquête générale sur les moulins à blé menée dans toute la France en 1809 mentionne deux moulins à Jouhet, pour quatre roues au total. Ils produisent une mouture à la grosse, peuvent produire 400 kg de farine par jour ; les meules sont tirées de Pindray et de Saint-Rémy.

L'ensemble se présente suivant un plan différent de ce qui est figuré sur le cadastre de 1840, à l'exception du logement à escalier extérieur au sud de la parcelle (C du plan schématique de 1976), cadastré F2 206 en 1840. Néanmoins, la maison cadastrée F 206 est notée en diminution de revenus pour cause de reconstruction de la maison en 1848 puis en augmentation pour nouvelle construction en 1853 (imposable à partir de 1855) par Charles Babert.

La datation vers 1850 proposée par Florentin Reix paraît un peu haute et nous proposons de retenir les dates de 1869-1871, indiquées comme reconstruction du moulin, parcelle F2 199, par Charles Babert dans le registre cadastral. En 1876, ce registre mentionne la démolition du moulin par Alexandre Magnon.

La présence des baies en plein cintre à encadrement en brique laisse supposer un état un peu plus récent du bâtiment, mais les soubassements du bâtiment d'eau en pierre de taille pourraient correspondre à cet état intermédiaire.

D'autres documents (2 P 71) précisent en 1875 que Babert de Juillé dispose d'un bâtiment d'exploitation neuf, de 8 m sur 5. la chute d'eau de 1 m de hauteur fournit une puissance motrice de 4 chevaux. La roue, neuve, à augets, est alimentée par le dessus et mesure 3 m de diamètre. Son mécanisme est installé au rez-de-chaussée et elle alimente deux paires de meules situées à l'étage. Un bâtiment d'habitation, séparé, comprend deux pièces. En 1880, Magnon est cité comme colon.

La parcelle de l'étang en amont de la retenue du bief, cadastrée F2 197 en 1840 et F2 111 en 2016, est de plan similaire.

Le plan cadastral de 1840 de la commune de Jouhet indique un petit bâtiment en amont du franchissement de la route et un autre au niveau de cette route, à la confluence du bief du moulin du Chambon et du cours principal du Chambon, en aval du moulin du Chambon. Il pourrait s'agir de bâtiments régulateurs de ces deux bras.

Périodes

Principale : 1ère moitié 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1871, daté par source

Auteurs Auteur : maître d'oeuvre inconnu,

Pour simplifier la description, nous avons utilisé le plan schématique dressé en 1976 par Florentin Reix et complété la description.

L'accès au moulin s'effectue par un chemin parallèle au ruisseau du Chambon, en limite sud de la commune de Jouhet, à quelques dizaines de mètres de sa confluence avec la Gartempe. Les bâtiments s'organisent de part et d'autre d'une cour ouverte, avec les bâtiments liés au moulin vers à l'est et les logements et dépendances agricoles à l'ouest de la cour, adossés au coteau en contrebas du plateau.

Le ruisseau du Chambon est barré par une chaussée d'étang et l'eau est canalisée par un bief.

Le bief est conservé mais il ne reste que les traces du flottement de la roue sur la façade postérieure (est) du bâtiment du moulin (E).

Le bâtiment du moulin (E) est couvert d'un toit à longs pans en ardoise avec croupe au nord. Sa façade postérieure est bordée par le bief sur lequel s'ouvre une large porte couverte en plein cintre. L'étage de soubassement est construit en grand appareil calcaire, les élévations hors d'eau en moellon enduit. Le rez-de-chaussée surélevé sur cette façade est éclairé par deux baies en plein cintre en brique avec appui et imposte en calcaire. Le pignon nord est percé d'une fenêtre en plein cintre. L'étage est éclairé par deux baies en plein cintre en brique avec appui grille en ferronnerie. La façade antérieure du bâtiment E est en rez-de-chaussée, organisée de manière symétrique avec une porte centrale encadrée de part et d'autre par une fenêtre. Ces trois baies sont couvertes en plein cintre et à encadrement en brique. Un bandeau en calcaire courre dans le prolongement des impostes des fenêtres et de la porte et se prolonge au rez-de-chaussée du bâtiment annexe du moulin (F), organisé avec un étage de soubassement du côté est, un rez-de-chaussée surmonté d'un étage de comble couvert d'un toit en tuiles plates mécaniques. La façade antérieure est percée d'une porte surmontée d'une porte haute donnant accès à l'étage de stockage. Le pignon sud est percé de deux fenêtres couvertes en plein cintre. La façade orientale s'organise avec une travée composée d'une porte donnant accès à l'étage de soubassement, d'une fenêtre au rez-de-chaussée surélevé et d'une baie large dans l'étage de comble. Une fenêtre est également percée dans l'étage de soubassement. À l'exception de la fenêtre de l'étage de comble, à encadrement en brique, les encadrements de cette façade sont en calcaire.

Au sud de la cour, à gauche du chemin d'accès, le premier bâtiment est l'ancien logement au plan similaire à ce qui est figuré sur le cadastre de 1840. Si l'escalier qui permet l'accès par l'extérieur au rez-de-chaussée surélevé paraît ancien, les chaînages d'angle et les encadrements en calcaire des baies ont pu être refait dans la seconde moitié du 19e siècle. Le bâtiment (C sur le plan), couvert d'un toit en tuile plate, se compose d'un étage de soubassement qui pouvait abriter un espace de stockage ou un atelier avec accès par le mur pignon est, un rez-de-chaussée surélevé avec accès par l'escalier extérieur sur le mur gouttereau nord et un comble percé d'une lucarne en façade interrompant l'avant-toit, à linteau cintré et couverte d'une petite croupe.

Devant cet ancien logement se trouve un jardinet surélevé en terrasse, autour duquel s'organisaient les dépendances (B sur le plan, non photographiées en 2016), avec une porte encadrée de chaque côté par une fenêtre, en plein cintre et à encadrement en brique. Le pignon sud de l'étage du logement (A sur le plan) s'ouvre sur cette terrasse, également avec porte et fenêtres à encadrements similaires.

Les bâtiments constituant le logement principal et les dépendances sont alignés à l'ouest du chemin, avec du sud vers le nord, formant un léger angle, le logement (A), une grange à façade en gouttereau (D) plus profonde que le logement, une dépendance agricole et un toit à cochon non figurés sur le plan de 1976.

Le logement (A), couvert d'un toit en tuile creuse, comprend un rez-de-chaussée et un étage. Les baies ont des encadrement en plein cintre en brique et en bandeau en brique et pierre marque le niveau des impostes de la porte encadré par une fenêtre de chaque côté au rez-de-chaussée. À l'étage se trouvent deux fenêtres. La pierre d'évier, qui s'évalue à gauche de la porte, est en pierre calcaire régulière et largement débordante.

Le bâtiment de la grange, couvert d'un toit en métal, comprend un petit logement secondaire vers le sud, dont la pierre d'évier a été démontée et murée. La porte charretière est couverte d'un linteau en plate-bande légèrement cintré. Au nord se trouve une entrée directe pour les animaux et une porte haute permettant d'engranger le fourrage.

Le bâtiment adossé au nord de la grange, couvert d'un toit en appentis, est un bâtiment bas en rez-de-chaussée pourvu d'une cheminée. Il peut s'agir d'un fournil et/ou d'une buanderie. Sa façade est est percée d'une porte et d'une fenêtre à encadrement en calcaire.

Le toit à porcs, couvert d'un toit en appentis, est précédé d'un enclos avec un haut muret, comme de nombreux toits à porcs de la commune. Il a conservé une porte double et des jours à encadrements en bois.

Une petite dépendance non figurée sur le plan de 1976 complète l'ensemble à l'est.

Les bâtiments situés en amont, à la confluence du bief et du bras principal, sur le plan cadastral de 1840 n'existent plus.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : grand appareil

Toits
  1. ardoise, tuile plate, tuile creuse, ciment en couverture, tuile plate mécanique
Plans

plan régulier

Étages

étage de soubassement, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier en équerre

    Structure : en maçonnerie

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

Typologie
  1. logement à 3 travées
  2. grange à façade en gouttereau
  3. ferme à bâtiments alignés

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Jouhet

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: le Moulin du Chambon

Cadastre: 1840 F2 199-206, 1943 F2 112 ([Idem en 2016])

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