Chenal du Gaët ou Gahet, ancien port

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Pauillac

Le chenal du Gahet est indiqué sur les cartes du 18e siècle : il s'agit du ruisseau d'Artigues qui recueille les eaux du marais de Pibran et qui rejoint l'estuaire au nord du bourg de Pauillac. Il constitue un abri bienvenu pour les bateaux qui naviguent sur l'estuaire. D'après la carte de Masse et celle du cours de la Garonne, des batteries avaient été installées sur la rive nord en 1706.

Un pont qui permettait son franchissement est également mentionné, notamment sur la carte de Masse. C'est la grande route de Pauillac au Bas-Médoc, axe de circulation principal du territoire. En 1796, ce pont construit en pierre est en mauvais état : un pont en bois est établi pour permettre les réparations, mais en 1806, c'est le pont en bois qui est désormais inutilisable : il faut se résigner à utiliser le pont en pierre qui n'a pas été réparé...

Comme la plupart des esteys de la Gironde, le chenal du Gahet est soumis au flux et au reflux des marées, et donc aux envasements. En 1802, il est indiqué dans les registres de délibérations de la commune que "le chenal sera redressé et récuré de manière à le rendre navigable depuis son embouchure dans la Gironde jusqu'au pont du Gahet". Cette question perdure tout au long des 19e et 20e siècles.

Le chenal du Gahet constitue le port des pilotes, qui accompagnent les bateaux dans leur remontée ou descente de l'estuaire : ils ne cessent donc de réclamer l'amélioration du port "pour abriter leurs embarcations lorsqu'ils arrivent de la mer".

A partir de 1840, le port est relié au bourg par l'aménagement des Allées marines qui se poursuivent en longeant le chenal. Toutefois, des affaissements menacent ces nouveaux aménagements. En 1882, la situation ne s'est pas améliorée : "depuis plusieurs années, effondrement progressif du port du Gahet ; les travaux de remblais effectués aux abords de ce bassin n'ont eu d'autres effets que d'activer la poussée des terres et les maçonneries de toute la partie avoisinant le pont s'écroulent au grand détriment du chenal et même de la sûreté des chaloupes et des hommes ; les pilotes n'auront bientôt plus aucun point de refuge et les gros temps chasseront les bateaux de charge mouillés en rade et les feront sombrer à l'ancre".

Avec la construction des appontements au nord du chenal, il est question en 1886 de relier la gare du Médoc au port des pilotes. Des travaux de réparation provisoire sont alors engagés : "les berges qui étaient à angle droit dans la partie du couchant des deux côtés midi et nord, ont été établies en plan incliné". Mais ces aménagements sont déjà dégradés en 1889 et les pilotes réclament à nouveaux des travaux de réparation.

Des cartes postales du début du 20e siècle attestent la présence d'un transbordeur aérien installé sur la rive nord du chenal : construit pendant la Première Guerre mondiale par la Compagnie du Midi, il permettait le déchargement de charbon. Le site a été occupé par la suite par un site d'exploitation de granulats. En 2011, les débris de l'appontement de la Société des Consommateurs de pétrole étaient encore visibles sur l'estran.

Périodes

Principale : 19e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : 1ère moitié 20e siècle

Le chenal du Gahet est un ruisseau dont on suit le cours depuis le hameau d'Artigues jusqu'à sa confluence avec l'estuaire, au nord du bourg. Il suit le tracé de la ligne de chemin de fer et traverse la zone de marais dite de Pibran.

Sur les bords de l'estey envasé se trouve une entreprise de graviers. Subsistent des vestiges des anciennes cales inclinées, aujourd'hui enherbées.

Un pont permet son franchissement vers le boulevard Halimbourg. Il est équipé d'une vanne et d'une porte à flots permettant de réguler le niveau des eaux en fonction des marées. Un autre permet le franchissement par la route départementale 2. Un tronçon a été canalisé pour aménager la voie de chemin de fer.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac , Allées Marines

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2016 AS (non cadastré), 2016 AR (non cadastré)

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