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Monument aux morts
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Sommières-du-Clain
Historique
Le relief avec le soldat gisant et Jeanne-d'Arc réalisé par le sculpteur royaliste Maxime Réal del Sarte aurait été commandé en novembre 1919 mais il n'est mentionné ni dans les documents envoyés à la préfecture ni dans les documents de l'administration communale (séries 2 O 322/1-5 et 9 T 90 des Archives départementales de la Vienne). Néanmoins, la signature de Réal del Sarte apparait bien gravée sur l'oeuvre.
Les symboles religieux étant interdits sur les monuments aux morts (engagement pris par la commune à la demande de la préfecture par délibération du 6 juin 1920), les croquis des architectes Jean-Baptiste et Henri Maillard à Tourcoing envoyés en 1923 à la préfecture figurent un soldat allongé, mais pas le relief de Maxime Real del Sarte (voir dossier illustrations). La commission d'évaluation artistique raye la couronne royale qui somme le projet de monument et indique " croix de guerre ".
L'érection du monument est autorisé par arrêté préfectoral du 14 janvier 1924, avec un devis approuvé de 16355,55 francs, financé par une souscription des habitants de la commune (2987,50 francs), une souscription anonyme (9368,05 francs) et le budget municipal (4000 francs).
Fin 1924, la commune décide d'abandonner le projet des architectes Maillard, jugé trop élevé, et de confier les travaux à Rougier, entrepreneur à Civray. Néanmoins, le résultat (celui visible sur la photographie ancienne jointe au dossier préfectoral et des cartes postales anciennes) correspond à une exécution du projet de MM. Maillard.
L'entrepreneur Charles Rougier, de Civray, émet sa facture de 5135 francs le 5 octobre 1925 pour un " cube en pierre de taille ; sculpture ; 3 plaques en marbre ; transport ". Ce premier projet, visible sur la photographie jointe au dossier envoyé à la préfecture et sur les cartes postales anciennes, se compose sur la face visible quand on regarde la mairie d'une plaque en marbre noir avec le nom des victimes surmonté d'un fronton sommé d'un casque de Poilu (donc ni la couronne royale proposée à la commission d'évaluation, ni la croix de guerre demandée par la même commission). Devant le monument se trouve la statue d'un soldat gisant sur le dos, qui n'est plus visible aujourd'hui et qui était estimé à 13000 francs dans le devis de 1923.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 20e siècle |
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Dates |
1919, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Réal del Sarte Maxime Louis Camille " Sculpteur engagé dans l'Action française et intimement lié à Maurras, camelot du roi, soutien inconditionnel des thèses nationalistes à travers ses nombreux monuments aux morts et fondateur des Compagnons de Jeanne d'Arc, Réal del Sarte ne peut laisser politiquement indifférent. Néanmoins, l'histoire de l'art se doit de redonner une place à une production d'ampleur et de qualité, de comprendre à travers lui que l'écriture de l'histoire de l'art du XXe siècle s'est bâtie sur des exclusions scientifiquement infondées " (Dominique Jarrassé, En quête de Jeanne d'Arc : Réal del Sarte à Rouen, Etudes Normandes, 62e année, n° 2 2013, p. 35-42). En quête de Jeanne d'Arc : Réal del Sarte à Rouen - Persée (persee.fr) Auteur : Rougier Charles " Sculpture, marbrerie, couronnes mortuaires à Civray. Spécialité de caveaux, chapelles funéraires en marbre, granit, pierres blanches " (papier à en-tête, 1925). A réalisé notamment le monument aux morts de Sommières-du-Clain. Auteur : Maillard Jean-Baptiste Architecte à Tourcoing, réalise notamment avec son fils Henri Maillard (1884-1949) le monument aux morts de Sommières-du-Clain. Auteur : Maillard Henri Architecte à Tourcoing, réalise notamment avec son père Jean-Baptiste Maillard (185-1929) le monument aux morts de Sommières-du-Clain. |
Description
Le monument est composé d'un grand panneau (avec liste des morts sur une face et bas-relief sur l'autre) avec un entablement et un fronton portant sur chaque face une inscription et une croix de guerre, fronton surmonté d'un casque et encadré de guirlandes végétales.
Le relief, commandé par un membre de la famille de Vareilles-Sommières au sculpteur catholique et royaliste Maxime Real del Sarte témoigne d'une grande originalité : Jeanne d'Arc est auréolée, vêtue d'une cuirasse et d'une tunique fleurdelisée, une épée à la ceinture ; du bras droit, une couronne de feuilles de laurier dans la main, elle soutient un soldat mourant enveloppé dans un étendard, et du bras gauche, indique le ciel où elle va l'enlever. Dans l'angle supérieur droit du relief est figurée une église. Selon J. de La Roulière, il s'agirait de la cathédrale de Strasbourg. Cette hypothèse est appuyée par l'inscription qui figure sur le cartouche du monument aux morts de Briey (Meurthe-et-Moselle). Dans cette sous-préfecture a été inauguré le 24 septembre 1922 un monument aux morts portant le même relief qu'à Sommières-du-Clain, mais en bronze. Seule la forme du cartouche à droite de la cathédrale diffère. Pour mémoire, la famille du comte de Briey possédait à cette date le château de la Roche à Magné, à quelques kilomètres de Sommières-du-Clain, et la commande des deux reliefs à Maxime Réal del Sarte peut être liée aux deux familles de Briey et de Vareilles-Sommières.
La tradition veut que le caractère religieux de ce relief ait choqué la municipalité de l´époque. Ce qui expliquerait pourquoi les noms des soldats morts sont inscrits sur la face du monument visible en même temps que la façade de la mairie de Sommières-du-Clain et que le relief occupe la face opposée.
D'après l'abbé de Vareilles-Sommières, dans son livre sur Sommières parle de Maxime Réal del Sarte comme auteur " d'une partie du monument aux morts de Sommières (gisant et bas-relief du verso) " (p. 628). Ce gisant, visible sur les cartes postales anciennes et une photographie ancienne conservée dans le dossier préfectoral en série 9 T aux archives départementales de la Vienne, n'est plus présent aujourd'hui.
visible sur le monument aujourd'hui ni
Parmi les autres monuments commémoratifs réalisés par Real del Sarte, deux groupes en bronze fondus par les frères Montagutelli, sont comparables aux reliefs de Sommières-du-Clain et de Briey. Érigés à Langogne en Lozère et Saint-Martin-aux-Buneaux en Seine-Maritime, ils figurent selon les propres termes du sculpteur " Jeanne d'Arc, héroïne nationale, assistant dans ses derniers moments celui qui vient par son sacrifice sublime de rendre à la France, avec la victoire, l'Alsace et la Lorraine ". On peut émettre l´hypothèse que les reliefs de Sommières-du-Clain et Briey ont constitué une étude préalable à ces deux groupes.
Un autre relief en bronze de Maxime Real del Sarte a été apposé en 1929 sur le socle de la statue de Jeanne-d'Arc dans le square des Cordeliers de Poitiers. Les éléments préparatoires en sont conservés au musée Sainte-Croix. Sa composition est très différente de celle du monument aux morts de Sommières-du-Clain.
Détail de la description
Toits |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86008022 |
Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire Pon Charlotte Allard Thierry Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Poitou-Charentes |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2008 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Monument aux morts, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/02a3d990-f10f-4adb-85bc-e262117f8b01 |
Titre courant |
Monument aux morts |
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Dénomination |
monument aux morts |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Sommières-du-Clain , place de la Mairie
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2014 BD 152