Château, puis maison de maître dite Château La Barrière

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Anglade

Une maison forte établie sur une éminence en bordure du marais de la Vergne existe, semble-t-il, dès le Moyen Âge ; elle est possédée au 15e siècle par la famille de Brun, gravitant dans l'entourage des sires de Blaye et seigneurs du Boisset à Berson. A la suite du mariage avec Anne de Brun, avant 1566, le domaine passe à Bérard de Ségur, baron de Pardaillan en Agenais. Il est acquis par Louis de Gourdon de Genouillac au début du 17e siècle - famille noble originaire du Quercy, dont plusieurs membres ont été abbés de Saint-Romain de Blaye. Un nouveau logis est probablement construit dans le courant du 17e siècle, puisqu'un "château vieux" avec chapelle, et un "château neuf", sont mentionnés après l'acquisition du domaine en 1728 par Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon et gouverneur de Blaye. En effet, l'année suivante, un mémoire sur l'état de ces biens, réalisé avec le concours de l'architecte blayais Pierre Reveillaud, indique que les bâtiments à l'abandon sont plus ou moins ruinés, et que la somme nécessaire pour assurer la remise en état de l'ensemble, avec les métairies, dépasserait les 24 000 livres. Les terres passent en 1764 entre les mains de Catherine-Madeleine de Jort de Fribois, dame de Vitrezay. Son gendre, le magistrat Chrétien-Guillaume de Lamoignon, recueille le domaine à la fin de l'Ancien Régime. Contrairement à la carte de Claude Masse de 1724 sur laquelle figure le "Château de La Barrière", la carte de Belleyme, levée entre 1761 et 1774, n'indique plus qu'une ferme sur le site.

Le toponyme La Barrière est indiqué sur le plan cadastral de 1828, entre deux sections, mais les bâtiments visibles du domaine, appartenant au marquis de Lamoignon, ne correspondent pas à l'emplacement actuel de la maison de maître ni aux emplacements des autres bâtiments d'exploitation. Selon la matrice, la propriété appartient ensuite à Jean-Louis David en 1836 puis à Joseph Ulysse David en 1868. Cette même année, la seconde édition de Bordeaux et ses vins de Cocks et Féret indique que le domaine viticole produit de 40 à 50 tonneaux.

Le registre des augmentations et diminutions de la matrice signale qu'une nouvelle construction de maison intervient en 1870 et 1875 sur la parcelle n° 1905, jusqu'alors dénuée de toute construction, mais qui correspond à l'emplacement actuel de la demeure, sans doute pour Ulysse David (connu par ailleurs comme notaire à Saint-Ciers-sur-Gironde). Les initiales D et M sont sculptées sur le fronton en façade. Il est très probable que les installations viticoles aient été construites à cette même époque.

Le domaine, toujours mentionné en possession d'Ulysse David dans l'édition de 1922 de Bordeaux et ses vins, est signalé détenu par la famille Arnaud dans l'édition de 1949.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 17e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Les bâtiments composés du corps de logis, des bâtiments viticoles et d´un hangar, sont organisés autour d´un parc arboré. L´entrée s´effectue au sud, matérialisée par un mur de clôture.

Au nord, la maison de maître est disposée sur un niveau de soubassement précédé d'une terrasse, à laquelle on accède par un escalier en pierre. La façade principale à étage et scandée par cinq travées. Elle est bâtie en pierre de taille et percée d´ouvertures en arc segmentaire avec une agrafe sculptée et des motifs feuillagés. La façade est sommée d'un fronton portant 2 médaillons avec les initiales des commanditaires. Le toit à croupes est couvert d'ardoises. Une partie en appentis se déploie à l´arrière.

Au nord-ouest du corps de logis se trouve un réservoir d´eau, percé d´ouvertures aux encadrements harpés et couronné de merlons en mitre. Les dépendances occupent les côtés sud-est et sud-ouest du parc. Les deux bâtiments dédiés à la viticulture, orientés au sud, sont percées de trois ouvertures au rez-de-chaussée et d´un oculus au niveau du comble. Un hangar agricole et des dépendances plus modernes complètent le domaine.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : appentis

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : coquille

  2. Representations : rinceau

  3. Representations : volute

  4. Representations : fleur

  5. Representations : feuille d'eau


Précision sur la représentation :

Le garde-corps de la terrasse du logis forme de grandes feuilles d'eau ajourées en frise de rai-de-cœur. L´agrafe de la porte d´entrée est ornée d´une coquille et d´épis de blé tandis que les agrafes des baies présentent des volutes et des motifs floraux et feuillagés. Le fronton en façade est décoré de rinceaux.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Anglade

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Barrière

Cadastre: 1828 C2 1905, 1908, 1828 A 58, 59, 61, 2010 C6 1770, 1771, 1773, 1774, 1775, 1778

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