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Manoir puis métairie de Telouze, actuellement maisons
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort
Historique
Telouze constituait au Moyen Age et sous l'Ancien Régime le siège d'une petite seigneurie qui dominait la boucle de la Sèvre. Elle était située sur un promontoire qui surplombait la vallée vers l'aval, en direction de Saint-Liguaire, comme vers l'amont, en direction de Niort, avec aussi un lien terrestre direct avec la route de Fontenay-le-Comte. Dans la cour de l'actuel numéro 27, un boulet de canon en pierre rappelle le passé militaire des lieux.
Parmi les éléments encore observés de nos jours dans l'ancien logis, l'arc de voûtes et ses culots ainsi qu'un autre culot de voûte orné d'une tête de soldat pourraient remonter aux 13e ou 14e siècles. Les fenêtres à embrasure et à coussièges et les vestiges de portes en arc brisé sont probablement aussi d'origine médiévale. La cheminée, les différentes ouvertures en plein cintre et/ou à encadrement chanfreiné, et les éléments de charpente sont quand à eux des témoins probables des 15e, 16e et 17e siècles. Ces vestiges ont été observés dès 1905 par les historiens niortais Emile Breuillac et Arthur Bouneault. Ils y ont vu l'existence ancienne de deux salles superposées, de douze mètres sur sept, séparées par un plancher reposant sur des culots sculptés.
La seigneurie est détenue au milieu du 15e siècle par Antoine Chabot, seigneur de Thelouze et de la Pimpelière, marié vers 1478 avec Marie de Villiers de Saint-Rémy. De ce mariage est né entre autres Antoine Chabot, sieur de Thelouze, curé de Bessines en 1520. Dès cette époque sans doute, Telouze a perdu une grande part de son rôle stratégique et militaire, les activités agricoles de la métairie prenant alors le pas. On retrouve toutefois la seigneurie de Thelouze au début du 17e siècle dans les mains de Jean Briand, seigneur de la Martinière et de Thelouze, président de l’élection de Niort, marié à Louise Pastureau ; puis de leur fils, Jean Briand, écuyer, seigneur de la Martinière, de Thelouze et des Rataudières, nommé maire de Niort en 1641.
Son petit-fils, Pierre Briand, écuyer, seigneur de Telouze, sert en 1693 dans le premier escadron du ban des nobles du Poitou, et est confirmé dans sa noblesse en 1699. Il porte alors pour blason, déclaré à l’Armorial du Poitou, "d’argent au chevron d’azur accompagné de trois oiseaux (ou bruants) de sable". A cette époque, "Thoulouse" apparaît sur une carte de la région par l'ingénieur Claude Masse en 1720. Après Pierre Briand puis son fils Jean, la seigneurie de Thelouze passe par mariage à la fille de ce dernier, Louise, mariée en 1765 à Auguste-Gédéon d’Auzy du Fief, demeurant à Niort.
C’est à lui (ou à ses héritiers) que Telouze appartient lorsqu'est établi en 1809 le plan cadastral de Sainte-Pezenne (commune plus tard rattachée à Niort). Ce plan ne montre l'existence que de la métairie, pas encore du château qui se trouve à l'ouest et qui ne sera construit qu'en 1873. Sur le plan figurent tous les bâtiments encore en place de nos jours. L'étable (actuel numéro 23 bis) et l'écurie (au nord de l'actuel numéro 27) étaient toutefois reliées entre elles, et l'accès à la cour, qui était commune aux deux propriétés actuelles, s'effectuait par l'allée qui dessert aujourd'hui le numéro 23 bis. La façade du logis, au sud, a été largement remaniée à la fin du 20e siècle, époque à laquelle les environs de l'ancienne métairie ont été investis par un habitat pavillonnaire.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 13e siècle, 15e siècle, 16e siècle, 17e siècle |
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Description
L'ancienne métairie de Telouze, qui a succédé à un manoir (siège seigneurial) médiéval, est aujourd'hui divisée en trois propriétés, dans le sens nord-sud. L'ancien logis se trouve au sud de la partie ouest, surplombant la vallée de la Sèvre. Ses élévations extérieures, notamment sa façade sud, ont été largement remaniées (tout en conservant des ouvertures à encadrement chanfreiné), mais l'intérieur possède encore d'importants vestiges médiévaux et d'époque moderne.
Une vaste pièce présente ainsi un imposant arc brisé (13e ou 14e siècle ?) dont les dimensions donnent une indication des proportions de la salle d'origine, vraisemblablement voûtée. Cet arc retombe sur deux culots ornés de figures fantastiques sculptées. A l'opposé de la pièce, un autre culot sculpté est sans doute le dernier témoin d'un autre arc. De meilleure facture que les deux autres culots, il présente un homme en buste, casqué, les mains jointes. Dans la même grande pièce se trouvent, côté sud, deux ouvertures à embrasure et à coussièges. Elles encadrent une cheminée engagée, à large hotte en pierre de taille et à jambages à encorbellement. La pièce a été divisée en deux (peut-être dès le 17e siècle) par un mur percé d'une porte en plein cintre et dans lequel a été remployé un élément de linteau, peut-être celui de deux anciennes baies jumelées, en plein cintre.
A l'intérieur de l'ancien logis, on relève par ailleurs un escalier droit à balustres en pierre (17e siècle), des portes en arc brisé (15e siècle ?), et un élément en bois sculpté faisant penser à un entrait tel que l'on pouvait en voir dans des salles médiévales voûtées en charpente.
Au nord de la cour se trouvent des toits à porcs, une écurie et un hangar. A l'est prend place une ancienne étable devenue habitation (actuel numéro 23 bis). Malgré des remaniements, elle présente encore ses imposantes proportions et, côté sud, plusieurs ouvertures en plein cintre. A l'est de cette ancienne étable, une maison construite au 19e siècle (au numéro 23) intègre une porte en arc surbaissé, surmontée d'un oculus, le tout muré. Ces ouvertures témoignent d'un ancienne petite bâtisse encore présente sur le plan cadastral de 1809.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
étage de soubassement, 1 étage carré |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004593 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2016 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Manoir puis métairie de Telouze, actuellement maisons, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/12af95eb-e577-4c98-bb52-6f30186aa4da |
Titre courant |
Manoir puis métairie de Telouze, actuellement maisons |
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Dénomination |
manoir ferme |
Parties constituantes non étudiées |
étable écurie hangar toit à porcs |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , 23, 23 bis et 27 rue de la Roussille
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Telouze
Cadastre: 1832 L 299 (Cadastre de Sainte-Pezenne), 2016 AY 289 et 366