Maison noble de La Salle, puis Château de Lassalle de Pez, actuellement Château de Pez

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Estèphe

L'abbé Baurein indique la maison noble de Pès, dont Jean de Briscos, damoiseau, était propriétaire en 1452. Noble homme Ducos est qualifié de seigneur de Pès, dans la paroisse de Saint-Estèphe de Calones en Médoc, suivant un titre du 22 décembre 1526.

A la fin du 16e siècle, la maison noble de Pez est entre les mains de la famille de Pontac. Geoffroy de Pontac (1576-1649) est chevalier, seigneur de Salles, de Belin, de Beliet, de Haut-Brion, de Pès, de Podensac, de Gueyrac, de Bignac et de l'Isle-de-Jau. Il a la charge de conseiller du roi en ses conseils d'état et privés, et de président à mortier en 1617 en la cour du parlement de Bordeaux.

La propriété, qui relève de la seigneurie de Lesparre, appartient par la suite à son fils Arnaud de Pontac (1599-1681), conseiller du roi, premier président du parlement de Bordeaux en 1653. A sa mort, ses biens sont partagés entre son fils François-Auguste de Pontac et sa fille Thérèse qui avait épousé Jean-Denis Daulède de Lestonnac, premier président du parlement de Bordeaux, seigneur baron de Margaux.

Dans un texte de 1690 mentionné par René Pijassou, il est indiqué que "la dite année 1689 il y a eu, à Pez, cent une barriques, de grand vin qui a esté portée à Bordeaux".

Leur fille Catherine Daulède de Lestonnac épouse François Joseph de Fumel en 1682. En 1692, après 10 ans de procédures, Catherine Daulède hérite du domaine noble de Pez issu de la succession de son père Jean-Denis Daulède de Lestonnac décédé en 1682. Son fils Louis puis son petit-fils Joseph de Fumel en deviennent propriétaires. Ce dernier, né en 1720, possède tout à la fois Haut-Brion, Margaux, et la seigneurie de Fumel en Agenais. Gouverneur du Château Trompette et Commandant en la Province de Guyenne, il meurt guillotiné en 1794.

En 1766, un document indique que "la plus grande partie des vignes sont en une seule matte autour de la maison, de la contenance de 72 journaux [environ 23ha] ou environ, mesure de Bordeaux, ayant une forme ovale, et évasée en forme d’œuf, écoulant ses eaux de toute part dans les fossés qui l'entourent et qui sont en dehors d'une porte haie de l'épaisseur de 6 pieds ou environ ; les-dits fossés sont entourés de chemins".

Il est dit que la maison noble de Pez "est mal bâtie, n'y ayant point de logement convenable pour le maître néanmoins susceptible d'y pouvoir faire une belle maison avec les matériaux mal arrangés dont elle est construite. Ce qu'il y a de mieux, c'est un beau chay, construit en 1749, à contenir 100 tonneaux au solle, et un beau cuvier de 100 pieds de long sur 50 de large". La maison relève à foy et hommage du seigneur de Lesparre, le duc de Grammont.

A la vente des biens nationaux, le domaine de Pez est acheté par la famille Tarteiron, armateurs et négociants, originaires du nord de l'Hérault. Jean Tarteiron laisse à sa mort en en 1822 une succession de 364.458 F. Elle comprend 50.458 F de biens mobiliers, deux maisons et une écurie à Bordeaux (89.000 F), son domaine de Thouars (80.000 F) et un domaine à Saint-Estèphe (145.000 F) (voir AD Gironde, 3Q 4519-20, enregistrement, déclarations de successions).

Sur le plan cadastral de 1825, le logis est organisé selon un plan en L. Les deux pavillons couverts d'ardoise ne sont manifestement pas construits. A l'emplacement de l'aile nord, un autre bâtiment adopte également un plan en L (selon un renseignement oral, il a été détruit en 1995 : il abritait des cuisines avec un four à pain). La partie la plus ancienne conservée aujourd'hui semble être le corps de logis principal qui présente à l'étage des baies en arc segmentaire datables du 18e siècle. Par ailleurs, à l'intérieur, plusieurs éléments semblent plus anciens, repris peut-être d'une construction plus ancienne : on retrouve notamment le chambranle mouluré de ce qui pourrait être une croisée du 16e siècle ou du 17e siècle.

En 1850, le cru "A Pey" est encore entre les mains de la famille Tarteiron et produit 80 tonneaux. Des plans sont conservés dans le fonds de la famille Lawton (Archives municipales Bordeaux), donnant un état d'une partie du château au milieu du 19e siècle. Ces documents ne sont toutefois pas datés précisément et difficilement compréhensibles.

En 1868, Lassalle de Pez appartient à la famille Lawton qui y produit 70 à 100 tonneaux. Guillaume Lawton engage à partir de 1868 des travaux de construction, notamment une augmentation de la "maison" (parcelles 2657-2658). C'est donc probablement à cette date que le château prend son aspect actuel.

En 1874, le domaine compte 100 ha dont 36 ha de vignes d'un seul tenant.

En 1898, Château Lassalle de Pez appartient à W. Lawton qui y produit 140 tonneaux.

En 1922, la propriété semble s'appeler "Château de Pez" et appartient à Jean Bernard.

Périodes

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Le château présente un plan en U. Un corps de logis principal est encadré de deux pavillons carrés, avec deux ailes en retour à l'ouest.

La façade est percée d'ouvertures qui ne forment pas des travées régulières ; si elles ont été largement remaniées, on remarque toutefois à l'étage des fenêtres en arc segmentaire. La façade enduite est surmontée d'une génoise à deux rangs. Sur la façade postérieure, les ouvertures présentent des encadrements en pierres de taille harpées.

Les pavillons couverts d'ardoise sont dotés d'un étage et d'un étage de comble avec lucarnes passantes à frontons triangulaires. Ils sont percés de fenêtres à traverses et meneaux et de demi-croisées à traverse. Les grandes croisées sont couronnées de corniches et de tables décoratives.

L'aile sud est plus courte que l'aile nord ; elle présente un traitement des ouvertures identique à celles des pavillons. Elle est couronnée sur l'ensemble de ses façades d'une corniche moulurée à denticules.

L'aile nord est percée de fenêtres avec encadrement en pierres de taille harpées ; les baies du rez-de-chaussée présentent des traverses et des meneaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

1 étage carré, étage en surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Estèphe

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pez

Cadastre: 1825 F2 2058, 2015 OF 1147

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