Prieuré, aujourd'hui église Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Parthenay

En 1092, Gédouin et Ebo, seigneurs de Parthenay, donnent à l'abbaye de La Chaise-Dieu en Auvergne un terrain situé près de leur ville, dans un lieu dénommé Parthenay-le-Vieux. Une église, siège d'une paroisse, existe déjà en ce lieu. Les moines de la Chaise-Dieu décident d'y établir un prieuré. Celui-ci est construit à la fin du 11e siècle et au début du 12e siècle ; une nouvelle église se substitue à l'ancienne. Une charte de 1119 mentionne le cloître (" claustrum ").

À une date indéterminée, peut-être au 17e siècle, des contreforts sont construits dans l´angle sud-ouest de la façade et dans les angles du transept sud. Des travaux réalisés sur les voûtes du collatéral sud au milieu du 17e siècle ne parviennent pas à stabiliser la poussée de l´édifice dans le sens de la pente. En 1691, les paroissiens votent des travaux de réparations urgentes. D´autres travaux sont menés en 1737, ainsi qu´en témoigne une date portée sur une pierre insérée dans le mur gouttereau nord.

L´église est désaffectée à la Révolution. Elle est classée monuments historiques sur la liste de 1846 après une intervention de la société française d´archéologie au début des années 1840. Un legs permet de mener des travaux d´urgence. En 1885-1886, des travaux sont réalisés sur la voûte et certains doubleaux, puis en 1887-1888 sur les murs des bas-côtés et la façade (voir Maxwell, 2004, p. 210).

En 1928, des travaux permettent la mise à jour de vestiges de la salle capitulaire à l´est du cloître.

Périodes

Principale : 4e quart 11e siècle

Principale : 12e siècle

Secondaire : 17e siècle

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1737, porte la date

Auteurs Auteur : auteur inconnu,
Personnalite : Gédouin, donateur (attribution par travaux historiques)

L´église Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux présente un plan en croix latine avec une nef, de cinq travées, composée d'un vaisseau central couvert d'une voûte en berceau brisé et de collatéraux voûtés en quart de cercle, un transept doté de chapelles orientées et un chœur à abside demi-circulaire, voûtée en cul de four. La croisée du transept est couverte d'une coupole sur trompes que domine un puissant clocher octogonal.

La façade est organisée horizontalement en deux niveaux séparés par une corniche à modillons sculptés. Elle est divisée verticalement par deux contreforts-colonnes qui délimitent une large travée centrale et deux travées latérales un peu plus étroites. À gauche de la façade, le contrefort-colonne du rez-de-chaussée est surmonté d´un contrefort plat à l´étage. Le dispositif devait être identique à droite, mais l´angle sud-ouest de l´église, au bord de la rupture de pente, a dû être renforcé postérieurement par un contrefort oblique.

Au rez-de-chaussée, un portail ouvre dans la partie centrale ; il est flanqué, de chaque côté, d'une arcade aveugle. Au niveau supérieur, une grande baie surmonte le portail ; elle est encadrée par deux fenêtres plus petites.

Le décor sculpté se concentre essentiellement au premier niveau de la façade. La corniche, ornée de têtes de chats ou de lions, est portée par des modillons sculptés de têtes humaines, d'animaux ou de monstres.

Les sculptures des tympans des deux arcades latérales constituent les points forts de l'ornementation de la façade. À gauche, un cavalier tenant sur son poing un faucon foule un personnage à terre : du fait de la présence de ce faucon, l´interprétation comme « cavalier Constantin foulant le paganisme » est ici moins évidente qu´ailleurs. À droite est représentée la lutte entre Samson et le lion. Les tailloirs des chapiteaux du rez-de-chaussée se prolongent en cordon dans les arcades nord et sud et de part et d´autre du portail. Ils sont ornés d´une frise de lions à queue terminée par une feuille dans l´arcade nord, d´une frise de palmettes dans la travée centrale et dans l´arcade sud. Les voussures du portail et des arcades latérales, composées chacune de deux rouleaux, sont ornées de façon répétitive de motifs sculptés disposés en ordre rayonnant, où l'on peut reconnaître notamment des griffons et des femmes dans des baquets, des quadrupèdes, des femmes au corps en forme de queue de poisson. Les arêtes des piédroits sont abattues et portent des décors géométriques et végétaux, de même que les ébrasements du portail.

Les chapiteaux de la façade portent un décor composé d´animaux affrontés (lions, oiseaux), des êtres hybrides (deux centaures affrontés à buste humain unique, oiseaux à queue de serpent, etc.), mais aussi des scènes plus complexes (homme debout encadré de deux serpents ; personnage, probablement une femme, aux seins attaqués par des serpents, peut-être une représentation de la Luxure).

Les modillons, dont quelques-uns ont été refaits au 19e siècle, portent des têtes humaines et animales ainsi que des lions à tête retournée.

La première travée de la nef est aveugle et plus étroite que les quatre suivantes, percées chacune d´une fenêtre au nord comme au sud. Dans la deuxième travée, la porte sud et la fenêtre nord ont été murées. Sur le mur gouttereau sud, les fenêtres sont en plein cintre ou en arc très légèrement brisé, encadrées de colonnettes aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux. Des cordons, interrompus par les contreforts plats prolongent les tailloirs des chapiteaux. Les fenêtres du mur gouttereau nord, sur lequel s´appuyait le cloître, sont couvertes en arc brisé et au droit du mur. Une porte percée dans la cinquième travée permet le passage entre le collatéral nord et le cloître. Une autre porte avait été percée dans le mur ouest du transept nord : elle a été murée lors de la mise en place d´un enfeu à l´intérieur du transept. Du côté extérieur, l´archivolte de cette porte est sculptée de palmettes et les chapiteaux d´entrelacs (à gauche) et de feuilles sur deux registres (à droite). Une autre porte, située au niveau de la galerie du cloître, permettait une communication entre le cloître et le transept nord.

Sur le mur gouttereau sud, le mur est du transept sud et du transept nord, les murs nord et sud des travées droites du chœur et l´abside, la corniche est portée par des modillons sculptés notamment de têtes animales et humaines, mais aussi par des personnages, dont l´un est représenté de dos, penché en avant avec la tête entre les jambes. À signaler également deux lions à tête retournée qui rappellent ceux de la façade.

Une avancée à la base du mur sud du transept sud correspond à un enfeu situé à l'intérieur. L´absidiole du transept sud a été en grande partie reconstruite.

Les deux travées droites du chœur sont contrebutées par des contreforts plats alors que la partie semi-circulaire de l´abside est rythmée par deux demi-colonnes sommées de chapiteaux à corbeille peu développée et sculptée d´entrelacs (au sud-est) et de feuilles plates (au nord-est). Le chevet est éclairé par des fenêtres percées dans la seconde travée droite, dans l´axe et au nord-est et au sud-est de l´abside. L´archivolte de ces fenêtres, ornée de pointes de diamant, se prolonge en cordon interrompu par les contreforts et les contreforts-colonnes.

La tour carrée de l´escalier d´accès au clocher, éclairée par des jours, est construite hors-œuvre, dans l´angle nord-est du clocher, à la jonction de la première travée droite du chœur et de l´absidiole du transept nord.

Le clocher est de plan octogonal. Chacune de ses faces est percée d´une fenêtre ; son toit polygonal présente aujourd'hui une très faible pente.

L´intérieur de l´église est rythmé par les grandes arcades en arc brisé entre la nef et les collatéraux, et les grandes arcades plaquées sur les murs gouttereaux. Les chapiteaux portent de sobres décors végétaux assez stylisés.

Le décor intérieur se concentre sur les chapiteaux de la croisée du transept, ornés de lions (avec l´inscription LEONES sur le chapiteau sud du pilier nord-est), de griffons, d´ânes, de capricornes (avec l´inscription CAPRICORNIUS). Le chapiteau de la colonne engagée ouest du pilier sud-est est sculpté de deux sirènes-poissons féminines affrontées (SERINEAE), aux longs cheveux nattés et levant une main tandis que l´autre tient la queue, dans une représentation très semblable à celle d´un chapiteau de l´église Saint-Eutrope de Saintes.

Deux enfeux ont été construits à l´intérieur de l´édifice, l´un sur le mur sud du transept sud, l´autre sur le mur ouest du transept nord.

Les bâtiments du prieuré ont été édifiés au nord de l'église. Il subsiste de l'époque romane la façade ouest de la salle capitulaire avec une porte flanquée de deux arcades subdivisées chacune en deux arcs en plein cintre portés par des chapiteaux doubles à tailloir unique. Le décor des chapiteaux et des tailloirs est à dominante végétale (palmettes, entrelacs, feuilles plates, feuilles grasses). Les archivoltes sont ornées de billettes (au nord) et de palmettes (au centre et au sud). Seule une petite partie du mur roman en pierre de taille subsiste au-dessus de l´arcade sud. Un petit vestige d´enduit peint de couleur ocre rouge est préservé sur l´arcade sud.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan en croix latine

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau brisé coupole à trompes cul-de-four voûte en demi-berceau
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit polygonal

  3. Partie de toit : croupe ronde

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Parthenay , rue de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Parthenay-le-Vieux

Cadastre: 1834 D2 245 (église), 246-249 (prieuré), 2013 BW 100 (église), 98-99 (prieuré)

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