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Présentation de la commune de Chasseneuil-du-Poitou
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Chasseneuil-du-Poitou
Historique
La présence du Clain a sans doute motivé l'occupation précoce du territoire de Chasseneuil. D'après les recherches archéologiques, la commune compte plusieurs enclos datant de l'âge du fer, deux villas gallo-romaines. La voie romaine, actuellement chemin de grande randonnée 364, coïncide avec la limite communale est. A proximité se trouvent d'anciennes carrières, exploitées depuis l'époque gallo-romaine où on été trouvés un vase avec une inscription "viola", une borne ou une pierre funéraire ornée de cercles concentriques et une figurine en terre blanche de Vénus. Entre le Clain et la voie ferrée, aux Clouzeaux s'élevait le "palais" carolingien où naquit Louis le Pieux en 778, et où il passa plusieurs années de sa vie. Divers vestiges du Moyen Age ont été découverts sur la commune (pont, cimetière) ou sont mentionnés dans les sources. Chasseneuil est cité pour la première fois en 1080 sous l'appelation Cassanol, puis Chassenuyl ou Chasseneul en 1324 et 1337, Chasseneuil en 1431. La paroisse dépend un temps de l'abbaye Saint-Amand-de-Boixe puis, à partir de 1226, l'évêque de Poitiers en est le seigneur, sous l'autorité du roi. Une commanderie de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ou ordre de Malte se trouvait aussi à Chasseneuil, juste au nord du presbytère. Son commandeur, le Grand Prieur d'Aquitaine avait droit de haute justice dans son fief, d'où une concurrence avec l'évêque sur la perception de certains droits. Il existait également une aumônerie dont les biens furent donnés à l'hôpital général de Poitiers en 1695. D'autres fiefs se partageaient le territoire de la paroisse : ceux de Guignefolle, de la Vicane, de la Voûte, de Bonnillet, de Martigny, etc.. Ce territoire apparaît toutefois divisé, notamment entre les deux rives du Clain. Le passage des rivières constituant un obstacle majeur pour les habitants, plusieurs gués furent donc aménagés (gué Sourdeau, gué de la Vicane). Le franchissement de l'Auxance par la route royale de Paris à Bordeaux, devenue ensuite route impériale puis nationale, et qui traverse la commune du nord au sud à l'écart du bourg, a donné lieu très tôt à la création d'un pont. Le franchissement du Clain s'est longtemps fait par des bacs, notamment celui de Bonnillet.
Au 18e siècle, la carte de Cassini figure le bourg de Chasseneuil et plusieurs hameaux ou lieux-dits compostant la paroisse : Martigny, Preuilly, Grand-Pont, Bonnillet, La Bonnaiserie, Fontaine, Petit-Verre, Les Roches. Y sont également indiqués trois moulins à eau : un sur le Clain à Chasseneuil et deux sur l'Auxance à Grand-Pont et Preuilly et un relais de poste. Cette activité de meunerie est à cette époque une des principales de la paroisse, avec la viticulture. Un plan établi sous la Révolution indique qu'une grande partie du territoire de Chasseneuil est à cette époque couvert de vignes. Signe de cette importance, la fixation de la période des vendanges est solennellement établie chaque année par le Grand Prieur d'Aquitaine. Autre institution pour la paroisse sous l'Ancien Régime : les marais communaux, dont ceux de l'Aumône et Fontaine. Octroyés au Moyen Age par les comtes de Poitou, ils sont exploités par les paysans de Chasseneuil qui défendent régulièrement leur prérogative, par exemple au 18e siècle contre les prétentions du propriétaire du domaine de Fontaine. Après la Révolution, leur gestion est reprise par la commune. Enfin la situation de Chasseneuil au bord de la route de Paris à Bordeaux engendre une activité spécifique liée au passage des biens et des personnes. Les sources donnent ainsi les noms de deux maîtres de poste : Abraham Cante en 1634 et Pierre Robin, qui à sa mort en 1652 semble ne pas avoir été remplacé.
La vie économique et sociale de Chasseneuil commence à changer dans la seconde moitié du 19e siècle. Auparavant, elle reste marquée par la meunerie et la viticulture, en plus de la polyculture. Selon le cadastre de 1819, la vigne représente alors 19 % du territoire communal. Cette part chute à 8 % au début du 20e siècle, après la crise du phylloxéra. L'autre révolution pour Chasseneuil à la fin du 19e siècle concerne les transports. L'arrivée du chemin de fer multipliant les besoins d'échanges entre l'est et l'ouest de la commune, et entre les hameaux et le bourg où se trouve la gare, il est envisagé en 1861 de construire un pont sur le Clain à l'est du bourg. Ce pont, nécessaire aux relations économiques du territoire, est remplacé au début du 20e siècle par un autre plus large. Le pont de Bonnillet quant à lui date du 1897. La poussée démographique qui accompagne ce développement économique, comme dans beaucoup de communes françaises à l'époque, entraîne l'extension du bourg et du hameau de Grand-Pont, en bordure de la route nationale. Cette croissance est toutefois ralentie à partir des années 1880 par les difficultés économiques liées à la crise du phylloxéra, et par l'attraction de la ville de Poitiers sur les jeunes travailleurs. Pendant l'Entre-deux-guerres, la population de Chasseneuil augmente peu.
L'implantation de l'abattoir, avant 1914, qui devient l'usine Fulmen puis Leclanché du groupe CGE entre les deux guerres et compte près de 1.000 salariés dans les années 1960, donne un nouvel élan à la commune. Celle-ci commence à se doter d'équipements collectifs comme l'électricité en 1926, L'adduction d'eau ne viendra qu'après 1945, en 1956 dans le bourg. Par arrêté préfectoral du 25 mai 1950, les écarts de la Haute et de la Basse-Payre, au nord, sont rattachés à la commune de Jaunay-Clan et, en 1958, la limite sud entre Migné et Chasseneuil est modifiée.
A partir des années 1960-1970, Chasseneuil connaît une seconde révolution économique, sociale et même urbaine. La proximité de Poitiers joue une rôle décisif en faveur du développement économique de la commune accentué par l'extension du réseau de voies de communication : élargissement de la route nationale 10, construction de l'autoroute A10, aménagement de nouvelles voies dans les zones commerciales, passage du TGV en gare du Futuroscope. La création du parc d'attractions du Futuroscope, inauguré le 31 mai 1987, situé à cheval sur les communes de Chasseneuil-du-Poitou et de Jaunay-Clan, motive l'implantation d'une technopôle qui s'étend progressivement au sud pour former, avec la zone commerciale, une zone urbanisée quasi continue jusqu'à Poitiers.
Description
Le territoire de la commune s'étend sur 1756 hectares, au nord de Poitiers. Le Clain, qui constitue la limite communale au nord-est, scinde le territoire de la commune en deux parties inégales. A l'ouest, le paysage se présente comme un vaste plateau où le bâti gagne peu à peu sur les terres de polyculture. A l'est, le sol s'élève en formant un coteau dans lequel sont exploitées les carrières de pierre tendre de Bonnillet, celles de la Bonnaiserie un peu plus au nord étant aujourd'hui fermées. Le Clain est par ailleurs bordé par une zone de marais : terrains communaux de Vert, Grande-Rivière, Petite-Rivière, l´Aumone, etc. L'Auxance constitue un autre cordon de verdure. A Fontaine, un ruisseau descendant de la vallée des Prés-des-Joncs, à Montamisé, arrive du sud pour se jeter ensuite dans le Clain.
Le réseau des voies de communication est également orienté sur un axe nord-sud, parallèle au Clain. Au cours des siècles, le principal axe de circulation s'est déplacé d'est en ouest, depuis la voie romaine jusqu'à l'autoroute A10 en passant par le Clain, voie navigable, la route royale puis nationale 10, et la ligne ferroviaire. Les liaisons est-ouest sont plus rares : elles se trouvent surtout à l'ouest, pour relier le bourg aux hameaux, tandis qu'à l'est l'absence de franchissement aisé du Clain a limité un tel développement.
Cette orientation générale nord-sud se retrouve dans l'urbanisation puisque celui-ci se concentre essentiellement autour des axes routiers. Le bourg et les hameaux de Grand-Pont, Preuilly, Martigny, Bonnillet et Fontaine rassemblent l'essentiel du bâti ancien. La partie située au sud-est est relativement peu urbanisée sans doute là encore parce que le passage du Clain a longtemps constitué un obstacle. Une partie de plus en plus importante du territoire est occupée par des zones d'activité commerciale, tout le long de la nationale 10, et par des lotissements, à l'écart de cet axe. Au nord-ouest, la Technopole du Futuroscope couvre actuellement environ 250 hectares.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, communal |
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Référence du dossier |
IA86002750 |
Dossier réalisé par |
Bunoz Céline
Renaud Geneviève Suire Yannis Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2007 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Citer ce contenu |
Présentation de la commune de Chasseneuil-du-Poitou, Dossier réalisé par Bunoz Céline, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1d54570c-25e0-4717-9b8f-eb002ba41b55 |
Titre courant |
Présentation de la commune de Chasseneuil-du-Poitou |
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