Maison de maître, dite Château Laurensanne

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Seurin-de-Bourg

Une construction figure à l’emplacement du domaine actuel sur la carte de Belleyme de la seconde moitié du 18e siècle. Henry Ribadieu indique dans son ouvrage Les châteaux de la Gironde (1856), qu’au cours du 18e siècle, Laurensanne appartient à la famille de Calvimont. De cette époque subsiste essentiellement quelques pans de murs du corps de logis et des chais, ainsi que deux cheminées.

Selon les propriétaires actuels, c’est vers 1808 que Jean Baptiste Joseph de Bellot, lieutenant des vaisseaux du Roi, aurait fait l’acquisition du domaine. A sa mort en 1813, il laisse le domaine à sa veuve Marie Thérèse Antoinette Nicole de Ségur Cabanac. Le plan cadastral de 1821 montre alors un ensemble de bâtiments organisés sur deux cours entre deux allées. L’édition de 1824 du Traité sur les vins de William Franck témoigne qu’il s’agit déjà d’un véritable domaine viticole dont les vins "sont fort estimés des connaisseurs".

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, Marie-Thérèse-Caroline-Hermine de Bellot (1813-1895), réputée "bienfaitrice de la commune" pour avoir financé la reconstruction de l'église paroissiale, fait réaliser des travaux d'importance : le registre des augmentations et diminutions de la matrice cadastrale fait état de constructions nouvelles en 1856 sur les parcelles n°184, 185 et 186. C’est également à cette période que la chapelle domestique est édifiée, ainsi que l'on peut le déduire du monogramme JV du peintre verrier bordelais Joseph Villiet - dont l’activité se situe essentiellement dans le 3e quart du 19e siècle. H. Ribadieu décrit ainsi le logis et ses alentours : "cette villa est située sur les coteaux de Saint-Seurin, dans une situation magnifique, d’où l’on jouit d’une des plus belles vues de tout le Bourgeais. Elle se compose d’une élégante construction carrée, meublée confortablement et flanquée d’une chapelle. Derrière sont des servitudes agricoles, et devant la façade s’étend un parterre diapré de fleurs odoriférantes, entouré de grands arbres au feuillage vert."

Hermine de Bellot décède le 20 décembre 1895, et le domaine est mis en vente l'année suivante : comprenant plus de 36 hectares, il comporte, outre la maison d'habitation, une maison de paysan, chai, cuvier, écurie, remise, volière, sellerie, grange à bœufs et hangar. Après son acquisition par Maurice Labourdette, des travaux de modernisation sont effectués, notamment aux chais et au cuvier, faisant passer la production de 50 tonneaux en 1893 à 150 en 1898, selon les éditions successives de Bordeaux et ses vins de Cocks et Féret. Le nouveau propriétaire va également produire du vin blanc et donner le nom au domaine de Château Laurensanne.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, maître verrier (signature (incertitude))

Le domaine, au cœur de son vignoble, est situé au nord-est de la commune, sur les premiers coteaux offrant une vue sur la Dordogne et sa plaine.

Le logis s’ouvre sur un jardin arboré, au sud. Encadré par une annexe en rez-de-chaussée, à l’ouest et par une chapelle à l’est, il s’élève sur un étage carré. Sa façade compte 7 travées. Des pilastres à bossage, un bandeau médian et une corniche moulurée animent l'élévation. A l’arrière du logis est adossée une tour octogonale en pierre de taille, s’élevant sur 3 niveaux et couverte d’un toit polygonal en ardoise. Elle abrite des latrines, le garde-manger et une cloche pour rythmer les temps de travail.

La façade de la chapelle domestique est encadrée de pilastres coiffés d'un fronton. A l’intérieur, elle comporte une fausse-voûte en berceau et l’autel est éclairé par un vitrail zénithal figuré, signé des lettres J et V.

Les dépendances s’organisent autour d’une cour, à l’arrière du logis. Elles comprennent logement d’ouvriers, un pigeonnier et un poulailler dans un bâtiment en briques et pierre, puis les chais et le cuvier. Ce dernier, à étage, est composé d’une cuverie en ciment. Avec le dénivelé du terrain, la baie de décharge s’ouvre extérieurement au niveau du sol tandis qu’à l’intérieur elle donne accès au niveau de plancher. Elle est précédée à l'extérieur par un conquet de réception de la vendange à vis sans fin.

Au sud-ouest de la propriété, le bâtiment abritant les écuries, l’étable à vaches, le grenier et un hangar est implanté de biais par rapport au corps de logis ; il est séparé des autres bâtiments par un muret et un portail.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Couvrements
  1. fausse voûte en berceau
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : toit polygonal

Typologie
  1. IC4
Décors/Technique
  1. vitrail
Décors/Représentation
  1. Representations : Annonciation


Précision sur la représentation :

Le vitrail zénithal de la chapelle représente une Annonciation. Le carton est identique à l'un des vitraux de l'église paroissiale d'Aiguillon (Lot-et-Garonne).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Seurin-de-Bourg , route de Laurensanne

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Laurensanne

Cadastre: 1821 section unique 184, 185 et 187, 2014 A1 850

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