Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le bourg s´est développé autour de l´église dont les parties les plus anciennes semblent dater des 11e ou 12e siècle. Toutefois, mis à part l´église et une partie de l´ancien château, actuelle mairie, le bourg ne présente aujourd´hui aucun élément remontant au Moyen Age. Il ne reste rien notamment de l´ancien fort mentionné en 1718 par l´ingénieur Claude Masse sur une de ses cartes et dans le mémoire qui l´accompagne. Au 13 rue Maurice-Chastang, une maison reconstruite au 19e siècle conserve des témoignages assez importants de la fin du Moyen Age ou du début de l´époque moderne. Les dépendances de l´ancien presbytère et les communs de l´ancien château, au fond de la place de la Mairie, conservent des traces des 17e ou 18e siècles. A cette période, la prospérité économique de Saint-Fort, via Port-Maubert notamment, profite à plusieurs familles de notables qui se font construire d´importantes demeures dans le bourg. C´est le cas des Raboteau au 2 rue du Commerce, des Guichard au 7 rue des Roses trémières et aux 16 et 18 rue des Ecoles. Le phénomène se poursuit dans la première moitié du 19e siècle et bénéficie à leurs descendants, par exemple les Emery-Desbrousses aux 20 et 22 rue Maurice-Chastang. L´activité commerciale du bourg pousse à la création d´un champ de foire le long de l´axe nord-est, dans le prolongement de la rue du Commerce (il semble qu´avant la Révolution, un premier champ de foire ait existé sur l´actuelle place Pierre-Henri-Simon). L´essor économique, viticole et commercial de Saint-Fort dans les années 1850-1880 se traduit par un développement considérable du bourg. Ce développement ne se traduit pas tant par une extension dans l´espace, que par une reconstruction de la quasi totalité des habitations. Propriétaires, négociants, mais aussi agriculteurs, viticulteurs, commerçants, artisans se font construire de nouvelles maisons au goût du jour, en particulier le long de la rue du Commerce et de la rue des Ecoles. La grande majorité des bâtiments actuels datent de cette période. Au 17 rue Maurice-Chastang, Ferdinand Petit, meunier devenu le directeur fortuné de la minoterie de Port-Maubert, remplace une ancienne bâtisse par une grande et belle demeure. La maison dite de Pierre-Henri Simon date aussi des années 1880, fruit de la réussite de son commanditaire, le négociant Armand Galibert. Le nombre de constructions ou de reconstructions chute dans les années 1880-1900, à la suite de la crise du phylloxéra qui ruine la viticulture et ceux qui en tiraient profit. Le rôle de pôle commercial joué par Saint-Fort continue toutefois à bénéficier un temps au bourg, comme le montrent la reconstruction des halles et l´édification du bureau de Poste qui les jouxte. Le bourg ne connaît pourtant presque plus de nouvelles constructions dans la première moitié du 20e siècle. Dans les années 1970, la création d´une petite usine par un traiteur, à la sortie sud du bourg, attire de nouveaux habitants, et un lotissement est créé à proximité, à Bel-Air. Quelques pavillons prennent également place le long de l´avenue du Champ de foire.