Monument aux morts

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Cherves-Châtelars

Le 28 novembre 1920, le maire demande à l’administration d’autoriser la municipalité à réserver du fagotage afin de l’utiliser pour l’édification du monument que la commune se propose d’élever à ses enfants morts pour la France.

Le 21 août 1921, lors d’une réunion du conseil, le maire soumet les plans et les devis de reconstruction du mur de la façade de la mairie et du monument à élever aux morts de la Grande Guerre, originaires de la commune. Il invite l’assemblée à examiner ce projet et à délibérer sur les voies et moyens d’exécution. Le conseil, après en avoir délibéré, considérant qu’il est pour la commune un devoir d’élever un monument à la mémoire des soldats décide d’affecter à l’édification du monument les 3 000 francs votés et inscrits au budget de l'année et les 3 000 francs de la souscription publique. Comme l’emplacement devant la mairie ne paraît pas bien droit et la place trop petite, le conseil décide d’élever le monument à l’angle de la place du bureau de poste. Le conseil juge nécessaire d’aménager cette place par la construction d’un mur de soutènement au niveau de l’angle choisi ; de ce fait, il vote une somme supplémentaire de 1 500 francs à prendre sur les fonds libres de l’exercice courant. A la fin de cette séance, le conseil accepte les plans et devis réalisés par Roger Baleix, architecte départemental.

Le 7 novembre 1922, le maire soumet au conseil un modèle du monument aux morts de la guerre (arc de triomphe) auquel serait joint une plaque formant bas-relief et propose comme emplacement une saillie qui serait pratiquée dans la reconstruction de la façade du mur de la mairie. Le conseil, après avoir délibéré et pris connaissance du modèle du monument, approuve l’emplacement proposé par le maire et accepte le modèle proposé en y joignant la plaque formant bas-relief. La plaque apposée sous la partie principale du monument est un relief signé Albert Eugène Marie David (1921), distribué sous le n° 877, planche 627 du catalogue de la Société anonyme des hauts-fourneaux et fonderies du Val d'Osne, modèle présenté aux Salons de Paris sous le numéro 8333 pour le monument de Lux en Côte-d'Or.

La construction du monument aux morts de Cherves-Châtelars est achevée en 1923.

Le 7 janvier 1945, lors d’une réunion du conseil municipal, le maire indique qu’une collecte sera organisée dans la commune dans le but de faire édifier à Cherves-Châtelars un monument commémoratif aux morts de la guerre 1939-1945 et qui spécifie que le maquis de la résistance « Bir Hacheim » a pris naissance et s’est développé dans la commune.

Le 15 novembre 1948, lors d’une réunion du conseil municipal, le maire expose que les réparations entreprises au monument aux morts et l’adjonction des noms des tués de la dernière guerre vont entraîner des dépenses plus considérables que prévu, une forte somme sera notamment nécessaire pour une plaque de marbre portant les noms des « morts pour la France ». Le conseil municipal discute le financement de ces dépenses et décide d’ouvrir une souscription publique pour faire face à ces frais exceptionnels. On comprend donc que le projet de construction d’un monument aux morts pour les victimes de la Seconde Guerre mondiale a été abandonnée entre 1945 et 1948 sans qu’on en connaisse la raison même s’il s’agit très vraisemblablement de raisons financières.

Dans le compte-rendu de la session du 26 avril 1949, il est notifié que le conseil municipal a décidé que les plaques portant les noms des « morts pour la France » seraient remplacées par des plaques de marbre et que les noms des tués de 1939-1945 seraient ajoutés à ceux de 1914-1918. Cette réparation a déjà été faite à cette date et a coûté 35 000 francs. Le conseil municipal a décidé en accord avec les associations des anciens combattants et anciens prisonniers de guerre de couvrir cette dépense par une souscription publique.

Le 23 octobre 1949, le conseil municipal décide d’inaugurer en présence de monsieur le sous-préfet de Confolens la plaque commémorative des morts de 1939-1945 le 13 novembre vu que le sous-préfet n’était pas libre le 11 novembre.

Le 1er février 1950, lors d’une réunion du conseil municipal, le maire expose que la souscription entreprise auprès des habitants de la commune pour l’achat et la pose d’une plaque commémorative des morts de la guerre 1939-1945 n’a pas donné les résultats escomptés. Le maire souligne le geste généreux du conseil municipal qui a donné l’exemple en souscrivant la somme de 13 000 francs sur une dépense totale de 35 000 francs. Il reste donc 2 200 francs à payer. Le conseil décide d’inscrire cette somme au budget de 1950. La plaque commémorative aux victimes de la Seconde Guerre mondiale est inaugurée le 13 novembre 1949.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle (daté par source)

Secondaire : 2e quart 20e siècle

Dates

1921, porte la date

1923, daté par source

Auteurs Auteur : Société anonyme des hauts-fourneaux et fonderies du Val d'Osne

La fonderie du Val d'Osne, à Osne-le-Val (Haute-Marne), fut créée en 1836 par Jean-Pierre-Victor André (1790-1851) pour fabriquer du mobilier urbain et de la fonte décorative, et fournit rapidement la plus importante production de fonte d'art en France, jusqu'au début du XXe siècle. L'entreprise, qui a cessé ses activités en 1986, a souvent changé de nom en plus d'un siècle : Barbezat & Cie (1855), Société anonyme des Hauts fourneaux et fonderies d'art du Val d'OsneSociété anonyme des établissements métallurgiques A. Durenne et du Val d'Osne (ou Durenne Val d'Osne, 1931), Générale d'hydraulique et de mécanique (1971). Parmi les sculpteurs dont la fabrique édita les modèles figurent : Mathurin Moreau, Charles Théodore Perron, Charles-Henri Pourquet, Isidore Bonheur, Édouard Delabrièrre, Jean Gautherin, Michel Joseph Napoléon Liénard, Jean-Baptiste Révillo, Hippolyte Heizler, Charles du Passage et Louis Richomme (en religion frère Marie Bernard). Source : Wikipédia (Fonderie d'art du Val d'Osne — Wikipédia).

, fondeur (attribution par source)
Auteur : David Albert [Eugène Marie]

Sculpteur, statuaire et céramiste Albert Eugène Marie David, né le 30 novembre 1896 à Liernais (Côte-d'Or) et mort le 14 décembre 1970 à Nice. Médaille militaire et croix de guerre 1914-1918. Élève de Jean Boucher à l'École des beaux-arts de Paris, il participe au Salon des artistes français et au Salon des artistes décorateurs de 1926 à 1928 ; au Salon d'automne de 1925 à 1929. Son relief L'attaque, réalisé pour le monument de Lux (Côte-d'Or), était distribué par la Société anonyme des hauts-fourneaux et fonderies du Val d'Osne (voir monument aux morts de Cherves-Châtelars, Charente). Voir René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 357.

, sculpteur (signature)
Auteur : Baleix Roger

Admis à l'École des beaux-arts v. 1907 (non admis en juillet 1905, juin et décembre 1906), élève de Pascal, diplômé en 1912 ; architecte départemental de la Charente, associé à Laboisne (1919), architecte agréé du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme pour la Charente ; architecte à Angoulême (SADG). Croix de guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d'honneur (1935).

Angoulême : maison bateau, rue Lehman, 1930-1935 (Architecture XXe) ; immeuble, 35, rue René-Chabasse, v. 1930/1935 (id.) ; immeuble, 30, rue Abbé-Rousselot, v. 1930/1935 (id.) ; ancienne caserne des pompiers, 1931 (id.) ; école Mario-Roustan, place Mulac, 1932 (id.) ; hôpital de Girac, 1933 (id.) ; C.C.A.S. et bibliothèque, 1936-1941 (id.) ; monument aux morts, école primaire, cité de maisons à bon marché, bureaux, usines de papier à cigarette, maisons, salle de concert ; Confolens, hôpital ; Le Gond-Pontouvre, Grands moulins de Bourlion, minoterie ; Magnac-sur-Touvre, maison ; Ruelle-sur-Touvre, poste ; Saint-Michel, hospice ; Touverac, sanatorium (XXe siècle).

Archives nationales de France, AJ/52/414, dossier d’élève ; fonds aux Archives départementales de la Charente, (15 J 1-71).

Laetitia Copin-Merlet (dir.), Faure-Lecocq, Marie (textes). Focus Roger Baleix (1885-1958). Parcours d'un architecte art déco en Angoumois. Pays d'art et d'histoire de GrandAngoulême, 2018.

, architecte départemental (attribution par source)

Ce monument aux morts est inscrit dans une niche creusée dans le mur de la mairie, encadrée de piles à chapiteaux saillants supportant un arc en anse de panier à clef saillante. Les écoinçons de cet arc sont ornés d'un motif floral. La devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité est inscrite sur l'arc et au-dessus de la clef.

La niche renferme trois éléments en fonte :

- en bas, une croix de guerre

- au-dessus, un bas-relief représentant une scène de la vie dans une tranchée en plein combat (arbres cassés, soldat blessé à gauche, soldat mort à plat ventre en bas droite, soldats armés montant à l'assaut armés de grenade, fusils, pistolet) ; il s'agit de L'Attaque, un relief signé et daté " A. David, 1921 ", distribué par la fonderie du Val d'Osne (1,70 m de large sur 52 cm de haut) ;

- le tout surmonté de l'élément principal qui se présente comme un décor architecturé renfermant un buste de Poilu posé sur une console portant le nom de quatre lieux clés de la Première Guerre Mondiale, " La Marne / L’Yser / Verdun / Orient ". Cette console est encadrée d'une couronne végétale constituée d'un rameau de chêne et d'un rameau de laurier, avec dans les angles les mention " 1914 " et " 1918 ". Le buste repose sous un arc triomphal en plein cintre à clef saillante, avec des personnages ailés (anges, Victoire ?) sonnant la trompette dans les écoinçons. Ce buste est encadré par deux plaques en marbre portant le nom des victimes de 1914-1918 et de 1939-1945 et de la victime de la guerre d’Indochine. Chaque plaque est surmontée d'une croix de guerre et d’éléments végétaux. Un petit relief en marbre surmonte chacune de ces plaques, au niveau de l'arc qui surmonte le buste du soldat. Ces deux scènes représentent deux scènes de retour du soldat dans sa famille. Sur le relief gauche, c'est un cavalier qui revient, tandis que sur le relief droit, la famille rend hommage au soldat mort allongé sur un lit. L'ensemble (buste, plaques) est surmonté d'un bandeau portant l’inscription « A ses enfants glorieux la commune reconnaissante ». Un entablement domine l'ensemble, au sein duquel est inséré un bas-relief sculpté en marbre blanc représentant une scène de la vie militaire.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : fonte

  2. Matériau du gros oeuvre : marbre

Toits
Décors/Technique
  1. fonderie
  2. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Cherves-Châtelars

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 G 495

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