Ville de Soulac, station balnéaire

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Soulac-sur-Mer

Avant la station balnéaire

La ville de Soulac s'est développée au Moyen Âge autour de l'église Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres, édifiée dans le 1er quart du 12e siècle. Le bourg est constitué en sauveté, territoire délimité par 4 croix, et se compose de l'église prieurale, du cimetière et de quelques habitations. Au 17e siècle, les registres censiers du prieur de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres, analysés par Pierre Caillosse, donnent des indications sur le bourg : en 1615, il comprend 76 maisons, 80 jardins, 3 vignes, 3 vacants et 8 pièces de bois. 11 rues sont mentionnées : les rues d’Espagne (ou "Hespaigne"), des Bancs, de Jau et de Castillon, des Peyres (ou des Sables), de Montauban, de Maumusson, Duprat, du Puy Galinay, du Fort et Maubec. Un moulin à vent est situé sur le puy du Guet. Le bourg n’est pas seulement composé de maisons et de jardins. Des bâtiments particuliers sont mentionnés : un "parquet de justice", un hôpital, une place publique, un puits commun et des maisons.

Au milieu du 18e siècle, l'ensablement de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres conduit au transfert de l'église et du bourg à l'est : autour de la nouvelle église construite, se développe le hameau de Jeune-Soulac, tandis que les abords du prieuré apparaissent sur les cartes et dans les archives sous le nom de Vieux-Soulac.

Les origines de la station balnéaire

En 1849, un médecin de Talais, Raymond Magne, cède à un hôtelier de Lesparre, Antoine Trouche, les deux hectares de forêt qu'il avait obtenus en concession sur le domaine de l’État. En 1854, Antoine Trouche crée les Bains des Olives, qui entraînent la construction des premiers chalets et villas. Le lotissement s'étend au nord et au sud entre 1857 et 1864. En 1874, le chemin de fer atteint Soulac et est prolongé jusqu'au Verdon en 1880.

Parallèlement le désensablement de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres est engagé. Dès 1847, des croquis et des relevés sont réalisés par la commission des Monuments historiques. En 1859, l'archéologue Léo Drouyn visite l'édifice en ruines. Le 7 août 1867, un décret érige la basilique en succursale ; elle est classée au titre des Monuments historiques le 20 juillet 1891.

Devenue communes à part entière en 1875, Soulac et Le Verdon sont divisées. Alors que le centre de vie s'était déplacé dans la 2e moitié du 18e siècle à Jeune-Soulac, un transfert s'opère à nouveau au bénéfice du site des Olives, alors en plein développement. Les constructions se multiplient le long d'un axe perpendiculaire à la plage entre 1860 et 1880.

Dans les années 1890, une nouvelle phase de constructions a lieu. Les infrastructures s'étoffent : construction de l’Hôtel de la Paix par M. Gourg en 1866, création de l’Hôtel de France par Dulin en 1875 : y seront aménagés la mairie de 1888 à 1901 et les écoles de Soulac, le casino en 1878, le marché couvert en 1887-1892, le bureau de poste en 1910.

Les lotissements sont aux mains d'investisseurs, comme le comte Edouard-Ernest de Lahens qui revend au fur et à mesure les terrains qu'il a acquis de l'Etat entre les rues de Lahens et du Cardinal-Donnet.

En 1895, Louis Constant, courtier à la bourse de Bordeaux et maire de Soulac de 1894 à 1899, s'associe avec l'architecte bordelais de Tamanhan pour aménager le secteur de la forêt et ouvre pour cela une agence immobilière installée dans la villa Aimée.

En 1898, un autre grand propriétaire à Saint-Vivien-du-Médoc, Émile Barriquand, spécula à son tour en achetant plus de 45 000 m2 de terrains sur le front de mer.

Afin de maîtriser le développement urbain et la construction, Soulac se dote en 1910 d'une structure de gestion, la Société immobilière et industrielle. Les quartiers sud, tels une ville d'hiver, s'organisèrent sur des plans radio-concentriques autour de places rondes vers lesquelles convergèrent les nouvelles rues. C'est ainsi que la place de la République fut prévue dans ce plan de lotissement. La formule du lotissement permit une maîtrise de l'urbanisme, souvent de manière privée au début, par le percement de nouvelles artères, sorte d'allées forestières, qui furent ensuite rétrocédées à la commune. Les procédures régirent aussi les constructions, leur élévation, leur retrait par rapport à la limite parcellaire, la hauteur et la nature des clôtures, les plantations ou la conservation de la végétation existantes.

Le secteur qui s'étend entre l'hôtel de Ville et l'avenue Le Cordouan ne s'est véritablement développé que dans l'entre-deux-guerres. Le tracé des rues qui le composent a été défini avant la Première Guerre mondiale par la Société immobilière et industrielle de Soulac qui "a créé dans le quartier nord, un superbe réseau routier qui a favorisé la construction de nombreux chalets". En 1912, seule la rue Fernand-Lafargue était percée sur toute sa longueur jusqu'à la rue du Docteur-Lalanne. Les rues Victor-Hugo, de l'Hôtel-de-Ville et du Maréchal-Galliéni étaient à peine ébauchées à partir de la rue du Prince-Noir (aujourd'hui rue du Docteur-Saint-Philippe et rue du Maréchal-d'Ornano).

La construction de villas se poursuit après-guerre : la rue de La Coubre est ainsi bordée de villas dans les années 1960-1970.

La Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager de Soulac :

La réflexion est engagée en 1990, s'appuyant sur les travaux de l'historien Olivier Lescorce. Elle aboutit à la création de la ZPPAUP en 2002 et à l'élaboration d'un règlement. Un échantillon de 78 villas construites entre 1860 et 1940 a fait l’objet de fiches signalétiques.

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes (détruit)

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

La ville de Soulac est située sur les bords de l'océan atlantique, le long d'une longue plage de sable. Dessinée et lotie progressivement, elle s'organise selon un tracé de voies perpendiculaires les unes aux autres formant un quadrillage régulier. L'un des pôles est formé par l'église Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres, située à l'est et en retrait de la plage. La rue de la Plage constitue l'axe principal qui mène au front de mer. La partie sud de la ville a été développée autour de places ou de ronds-points (place de la République ; place Georges-Clémenceau), dessinant de grands axes courbes (rue Georges-Mandel ; Boulevard Marsan-de-Montbrun).

La cité balnéaire est caractérisée par son habitat de "villas" construites majoritairement en brique et pierre, disséminé dans un couvert végétal encore très présent.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

    Mise en oeuvre : brique et pierre

Toits
  1. tuile creuse, tuile mécanique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Soulac-sur-Mer

Cadastre: 1833, 2017

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