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Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Mortagne-sur-Gironde
Historique
La maison et ses voisines (aux numéros 4 et 6) se trouvent à l'emplacement ou à proximité de l'ancien prieuré Notre-Dame, mentionné dans une transaction de 1374, et dont il ne restait déjà plus que des ruines sous l'Ancien Régime. Les ruines de l'église prieuriale apparaissent en 1700 sur un plan de Mortagne établi par l'ingénieur Claude Masse. La façade de la maison aurait été construite en 1740, date inscrite au-dessus de la fenêtre en plein cintre au rez-de-chaussée, ainsi que sur le cadran solaire placé dans l'angle sud-ouest du toit. La façade présente en tout cas les caractéristiques d'une construction du 18e siècle. Elle paraît toutefois avoir été rapportée contre le mur pignon d'un bâtiment plus ancien. Dans la cave, on remarque en effet les fondations d'une ancienne façade, en retrait par rapport à celle du 18e siècle. Il semble rester par ailleurs du précédent bâtiment le toit, avec ses tuiles plates et sa forme particulière (une seule croupe côté rue), ainsi que des ouvertures : on observe en effet dans la cour intérieure une porte à linteau en accolade, du 15e siècle ou du début du 16e, et une autre à l'étage de la maison. Cette dernière porte, murée, devait communiquer avec la maison voisine (au numéro 4), qui ne formait à l'origine qu'une seule propriété avec cette maison-ci et dont la façade a depuis été reculée (la porte donne dans le vide). L'étage et le rez-de-chaussée présentent des ouvertures à encadrement chanfreiné (du 17e siècle au moins), ainsi que des cheminées moulurés datant du 18e siècle. En 1832, lorsque le cadastre de Mortagne est établi, la maison appartient à Jean-Baptiste Mauny, propriétaire et apothicaire. Né à la Guadeloupe, commune du Moule, en 1796, il est le fils de Blaise Mauny dit Blois (car né à Blois, paroisse Sainte-Solenne, en 1755) et de Marie-Anne Riché. Son père, taillandier puis forgeron, s´est établi en Guadeloupe quelques années avant la Révolution. Il demeure au bourg du Moule en 1790, date à laquelle il épouse Marie-Anne Riché, originaire de Saint-Seurin-d´Uzet mais installée avec ses parents à Sainte-Anne. Leur troisième enfant, Jean-Baptiste naît au Moule le 17 novembre 1796. Après la mort de son mari, vers 1815, Marie-Anne Riché rentre de Guadeloupe et s´installe à Mortagne, tout près de sa commune d´origine, Saint-Seurin-d´Uzet. Elle laisse en Guadeloupe des biens immobiliers dont elle confie la gestion à un mandataire en 1817. L´année suivante, elle marie son fils, Jean-Baptiste à Julie-Virginie Gaborit, issue d´une famille de notaires et de marchands de Mortagne (son père, Jean Gaborit vit dans le bourg, actuellement 6 rue de l'Eglise). Peu avant son mariage, Jean-Baptiste Mauny vend des biens hérités de son père, à Pointe-à-Pitre. Une telle vente, sans doute parmi d´autres, lui permet d´acheter de nouveaux biens à Mortagne, en plus de ceux provenant de sa belle-famille. Lui et son épouse vivent d´abord au Breuil, commune de Floirac, puis s´installent vers 1822 à la Salle, dans une propriété des Gaborit (actuellement 2 route de la Salle). Leurs premiers enfants y naissent, et Marie-Anne Riché y décède en 1828. Vers 1830, Jean-Baptiste Mauny et Julie Gaborit s´installent avec leurs enfants dans le bourg de Mortagne. C´est sans doute à cette époque qu´ils achètent la maison au 2 Grande Rue. Leur dernier fils, Eliacin y voit le jour en 1832 ; il sera médecin, maire de Mortagne de 1870 à 1874 et de 1878 à sa mort en 1902, et à ce titre, l´un des initiateurs du développement du port de Mortagne. Parmi les autres enfants de Jean-Baptiste Mauny et Julie Gaborit, Alphonse, l´aîné, sera curé de Cravans ; Gonzague, le second, épousera Félicienne Amblard, née, comme son beau-père Jean-Baptiste Mauny, en Guadeloupe ; Fanelly épousera Joachim Landreau, notaire à Gémozac (demeurant au 67 Grande Rue) ; Marie-Louise entrera en religion chez les Filles de la Providence de Saintes et développera l´école privée de filles de Mortagne, appelée « le Couvent » (13 rue Gambetta), avant d´enseigner au pensionnat de Saintes, puis à celui de Cognac, et à l´école de Dampierre-sur-Boutonne ; enfin, Marie Mauny, la cadette, restera célibataire. En 1855, Jean-Baptiste Mauny réalise une importante opération financière en recueillant, par l´intermédiaire de son fils Gonzague, l´héritage d´un cousin de sa mère, Jean-François Riché. Celui-ci a fait fortune grâce à son habitation sucrière de Sainte-Anne, en Guadeloupe, et à une indemnité attribuée par l´Etat en 1848 après l´affranchissement de ses esclaves. Il a légué une somme de 50.000 francs, garantie sur l´habitation de Sainte-Anne, à son petit cousin, Gonzague Mauny, fils de Jean-Baptiste. Or, il semble que ce dernier ait conservé l´héritage pour lui, malgré le procès intenté par sa brue, Félicienne Amblard, après la mort de son mari Gonzague, en 1864. Au décès de Jean-Baptiste Mauny, en 1871, la maison de la Grande Rue revient à sa fille cadette, Marie Mauny. Après la mort de cette dernière, en 1921, et selon son testament établi en 1901, la demeure passe à son neveu, René Mauny (fils de Gonzague), inspecteur principal des chemins de fer du Midi, demeurant à Bordeaux. Il vend la maison en 1926 à Jean-Baptiste Charrassier, demeurant à Chenac. En 1946, la veuve de celui-ci, Hélène Seguin la lègue à leur fils, Edmond Charrassier, maire de Chenac.
Description
La maison est située en alignement sur la voie, avec une cour sur le côté et à l'arrière, délimitée au sud et à l'ouest par des remises, une écurie et une ancien logement de domestique. A l'entrée de la cour se trouve un puits avec margelle carrée en pierre de taille et timbre. La façade de la maison, sur la rue, orientée au nord-est, est marquée par deux bandeaux et par une corniche. Elle présente trois travées d'ouvertures réparties de manière symétrique autour de la porte centrale. Celle-ci ainsi que les baies de l'étage et celles du comble, possède un linteau en arc segmentaire et un encadrement saillant. A la droite de la porte se trouve une baie en arc surbaissé avec un linteau à claveaux. A l'intérieur, un escalier en bois, rampe-sur-rampe et à deux noyaux, dessert l'étage. Il se prolonge vers le sous-sol par une descente de cave également en bois.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17044598 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/36ed598b-4b4d-4fed-8291-f6309d2f0300 |
Titre courant |
Maison |
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Dénomination |
maison |
Parties constituantes non étudiées |
cour écurie puits logement |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Mortagne-sur-Gironde , 2 Grande Rue
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: 1832 D 1149, 2009 AC 4