Hôtel particulier, hôtel de ville, sous-préfecture (ancienne), tribunal (ancien), poste (ancienne)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Confolens

L'ancien hôtel particulier qui existait au milieu du XVIIIe siècle sur cette parcelle a été détruit et reconstruit en retrait par rapport à l'ancien bâtiment en 1775-1776 par Jacques-Joachim Dassier des Brosses, dont la famille possédait depuis le XVIe siècle le fief des Brosses, à Saint-Maurice-des-Lions, ainsi que les fiefs de la Courtevie, de Charzac et de Villechaize (Saint-Maurice), ainsi que Villette et Masmarteau à Confolens. Un acte de 1788 donne une description assez précise de l'hôtel particulier (voir Boulanger, Le cadre de vie..., 1997). La rampe en ferronnerie et le portail datent du XVIIIe siècle. Sur un plan de Confolens du XVIIIe siècle (sans date précise), l'hôtel de ville est indiqué près de la confluence du Goire et de la Vienne, approximativement à son emplacement actuel. Il était en fait situé dans l'îlot situé à proximité.

En 1793, l'hôtel particulier est saisi comme bien national. En 1794, un acte porte réclamation pour le paiement d'une cheminée et d'une table en marbre livrées en 1777. Le 13 messidor An III [2 juillet 1795], les fontes et lits de camps entreposés dans l'église Saint-Maxime, qui doit être rendue au culte, sont transférés à l'hôtel Dassier-des-Brosses.

Au début du XIXe siècle, le bâtiment abrita le tribunal de première instance au rez-de-chaussée, la sous-préfecture et le logement du sous-préfet, puis la première poste et la justice de paix.

Au moins jusqu'en 1808, date d'un devis de réfection de toiture pour le tribunal, le bâtiment était couvert d'un toit à la Mansart avec un terrasson couvert de tuiles plates et un brisis de bardeaux dans lequel s'ouvraient des lucarnes. A une date inconnue, le brisis fut remplacé par un mur avec des fenêtres.

En 1821, lors de la construction de la prison sur la parcelle voisine, les plans de Paul Abadie père mentionnent la présence de la mairie et de la sous-préfecture dans ce bâtiment, après son bref passage, de septembre 1819 à avril 1821, dans l'ancien presbytère Saint-Maxime. Dans les années 1820, deux corps de bâtiments sont construits à l'avant de la cour, le long de la place. Ces bâtiments abritaient la loge du portier et le bûcher, puis à partir de 1841, le commissariat. Ils sont déjà figurés sur le cadastre de 1826, sur lequel la mairie est figurée tantôt comme un bâtiment public (exemplaire conservé en mairie), tantôt comme un bâtiment privé (exemplaire conservé aux archives départementales, erreur probable du copiste). En 1834, Paul Abadie signale la nécessité de travaux urgents.

En 1842, la sous-préfecture quitte l'hôtel Dassier-des-Brosses pour s'installer dans un hôtel particulier, 7 place de la Fontorse. L'hôtel de ville était alors situé rue de la Ferrandie (parcelle AD 276).

Racheté par la ville au département en 1867, l'hôtel Dassier-des-Brosses devient l'hôtel de Ville, la justice de paix et la perception y étant affectées jusqu'en 1960. Les ouvertures vers la place de l'Hôtel-de-ville ont été reprises vers 1900, et les deux corps de bâtiments situés dans la cour, détruits en 1903. En 1931-1932 ont lieu des travaux de maçonnerie, charpente, zinguerie, menuiserie, serrurerie et peinture (Roger Baleix, architecte). A partir de septembre 1932, l'hôtel de ville abrite également le syndicat d'initiative.

Après 1945, la perception s'installe au deuxième étage qu'elle partage avec la bibliothèque, avant d'emménager une dizaine d'années plus tard dans le bâtiment voisin, construit à la place de la prison.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1775, daté par travaux historiques

1776, daté par travaux historiques

Remplois et déplacements

Remploi : remploi

Auteurs Personnalite : Dassier des Brosses Jacques-Joachim, propriétaire (attribution par source)
Auteur : Baleix Roger

Admis à l'École des beaux-arts v. 1907 (non admis en juillet 1905, juin et décembre 1906), élève de Pascal, diplômé en 1912 ; architecte départemental de la Charente, associé à Laboisne (1919), architecte agréé du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme pour la Charente ; architecte à Angoulême (SADG). Croix de guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d'honneur (1935).

Angoulême : maison bateau, rue Lehman, 1930-1935 (Architecture XXe) ; immeuble, 35, rue René-Chabasse, v. 1930/1935 (id.) ; immeuble, 30, rue Abbé-Rousselot, v. 1930/1935 (id.) ; ancienne caserne des pompiers, 1931 (id.) ; école Mario-Roustan, place Mulac, 1932 (id.) ; hôpital de Girac, 1933 (id.) ; C.C.A.S. et bibliothèque, 1936-1941 (id.) ; monument aux morts, école primaire, cité de maisons à bon marché, bureaux, usines de papier à cigarette, maisons, salle de concert ; Confolens, hôpital ; Le Gond-Pontouvre, Grands moulins de Bourlion, minoterie ; Magnac-sur-Touvre, maison ; Ruelle-sur-Touvre, poste ; Saint-Michel, hospice ; Touverac, sanatorium (XXe siècle).

Archives nationales de France, AJ/52/414, dossier d’élève ; fonds aux Archives départementales de la Charente, (15 J 1-71).

Laetitia Copin-Merlet (dir.), Faure-Lecocq, Marie (textes). Focus Roger Baleix (1885-1958). Parcours d'un architecte art déco en Angoumois. Pays d'art et d'histoire de GrandAngoulême, 2018.

, architecte (attribution par source)

L'hôtel Dassier-des-Brosses présente deux façades ordonnancées.

L'élévation antérieure, sur la place de l'Hôtel-de-Ville (anciennement place du Minage), est ordonnancée en sept travées. La travée centrale, plus large que les autres, présente une entrée monumentale soulignée par un appareillage en bossage, avec des pilastres au rez-de-chaussée et au premier étage, surmontée d'un fronton triangulaire portant les armoiries de la ville de Confolens. Au rez-de-chaussée, la porte bâtarde est surmontée d'une imposte ornée d'une grille en ferronnerie datant très probablement de la construction de l'hôtel particulier (3e quart du XVIIIe siècle). Son heurtoir en ferronnerie semble également contemporain de la construction de l'hôtel. Toutes les baies (portes-fenêtres au rez-de-chaussée, portes-fenêtres avec garde-corps en ferronnerie au premier étage, fenêtres au second) sont couvertes d'un arc segmentaire et ont des encadrements en calcaire. Un bandeau de niveau mouluré souligne le premier et le second étage.

L'hôtel de ville est séparé de la place par une cour fermée par un muret surmonté d'une grille et un portail à piles maçonnées avec grille en ferronnerie.

Sur une photographie de 1893, l'hôtel de ville était séparé de la place par une cour close de deux corps de bâtiments étroits en façade sur la place et par un portail à piles de pierre et grille en ferronnerie. Cette grille était couronnée des armes des Dassier des Brosses flanquées de deux lions et surmontées d'une couronne de marquis. Bien que spécifiquement mentionnée dans l'arrêté de protection au titre des monuments historiques, visible sur les photographies prises en 1977, elle a été déposée et est aujourd'hui conservée à l'intérieur de l'hôtel de ville. Les deux corps de bâtiments perpendiculaires, détruits en 1903, ont abrité le commissariat de police à partir de 1841. Deux nouveaux corps de bâtiments plus étroits et en rez-de-chaussée ont été construits de part et d'autre de la cour, perpendiculairement à celle-ci.

Du fait de l'histoire de la cour, le portail et sa grille sont décalés par rapport à la porte monumentale de l'édifice.

La façade postérieure est également ordonnancée en sept travées. Comme pour la façade antérieure, les baies (portes-fenêtres au rez-de-chaussée, portes-fenêtres avec garde-corps en ferronnerie au premier étage, fenêtres au second) sont couvertes en arc segmentaire, mais les encadrements sont en granite, à l´exception des linteaux du second étage, qui sont en calcaire jaune. Rappelons cependant que les fenêtres du second étage datent du début du XIXe siècle, et qu´elles ont remplacé des lucarnes. L´entrée est moins imposante que sur la façade antérieure. Seule la porte du rez-de-chaussée présente une mouluration en cavet et est encadrée de pilastres surmontés d´une corniche. Sur cette façade, un seul bandeau d´appui souligne le premier étage. Sa mouluration est beaucoup plus simple que sur la façade antérieure. L'imposte en ferronnerie, présente sur une photographie de 1977, a disparu. Il n´y a pas ici de bandeau entre le premier et le second étage. Le second étage semble cependant avoir été plus remanié que celui de la façade antérieure. Les contreforts plats en granite qui renforcent les angles s´interrompent à peu près à la hauteur des linteaux des portes-fenêtres du premier étage. La génoise qui souligne le toit sur cette façade doit par ailleurs être postérieure au remaniement du toit à la mansarde.

La terrasse entre l´hôtel et la Vienne daterait du XIXe siècle. Elle est aujourd'hui accessible au public. Elle est occupée par un puits à superstructure métallique, un élément circulaire en remploi (meule de moulin ?) et des bancs publics.

A l'intérieur, l'escalier monumental, tournant à retours avec jours, occupe l'espace de trois travées. Sa rampe en ferronnerie, datant de la reconstruction de l'hôtel particulier dans le 4e quart du XVIIIe siècle, est expressément mentionnée dans l'arrêté de protection de l'immeuble au titre des monuments historiques.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : bossage

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée, 2 étages carrés

Élévations extérieures

élévation à travées, élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement architectural

  2. Representations : fronton

  3. Representations : pilastre

  4. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Armoiries de la ville de Confolens sur le fronton de la porte d'entrée de l'élévation antérieure. Porte monumentale avec pilastres, entablement et fronton sur l'élévation antérieure. Porte avec pilastres et entablement sur la façade postérieure.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Confolens , 1 place de l' Hôtel-de-ville

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1826 A 395, 1992 AD 291

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