Patrimoine scolaire de la ville de Blaye

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Sous l'Ancien Régime, l'existence d'une école municipale à Blaye serait attestée dès 1589. Au 18e siècle, outre des "régents" rétribués par le corps de ville connus dans la seconde moitié du siècle, deux institutions religieuses assurent un enseignement à destination des jeunes filles : l'une dès les années 1740, par des religieuses "minimettes" installées dans la paroisse Saint-Sauveur (rue des Nolettes, actuelle rue Jaufré-Rudel) ; l'autre en 1758 dans la paroisse Saint-Romain, tenue par les Dames de la Foi (rue Jean Eymier, actuelle rue Saint-Romain), restées à Blaye jusqu'en 1793. Par ailleurs, une école d'hydrographie créée en 1766 et installée dans une maison particulière permet aux jeunes gens de se former aux métiers de la marine. Les bâtiments occupés par ces différents établissements ont soit disparu, soit n'ont pas été identifiés.

Dans les premières décennies du 19e siècle, l'éducation de la jeunesse est encore confiée aux religieux : avec l'appui de Jacobine Antoinette Deluc, chanoinesse de l'ordre de Munich, les frères de la Doctrine chrétienne installent ainsi en 1820 une école dédiée à l'enseignement primaire et à l'éducation religieuse des garçons dans un local du Quartier-du-Roi (dans l'actuelle rue Jean-Jacques-Rousseau), loué à cet effet. A la sollicitation de plusieurs familles, les Dames du Sacré-Cœur de Bordeaux installent, quant à elles, un pensionnat dans la ville en 1824, fondation éphémère puisqu'elles repartent dès 1826. De son côté, la municipalité, à la suite de la loi Guizot de juin 1833 obligeant les communes de plus de 500 habitants à se doter d'une école primaire de garçons, décide de la création d'une "école mutuelle" dans un local attenant à l'église Saint-Sauveur. Le faubourg de la rue de l'Hôpital est doté en 1838 d'un établissement d'enseignement dispensé par les filles de la Charité dédié aux orphelins de l'hospice, installé dans une maison face à l'hôpital.

Le début de la décennie suivante est déterminante pour la constitution d'un patrimoine public de l'éducation dans la ville, avec la création du collège communal en 1842, installé dans une maison de la rue des Nolettes. Cependant, la même année, le curé Durand fait l'acquisition de l'ancien hôtel de Bellot, rue de la Tannerie (actuelle rue André-Lafon), pour y établir un établissement d'enseignement secondaire, faisant d'emblée concurrence au collège. Le curé Jean Durand fait ensuite l'acquisition en 1847 d'une autre maison sur les hauteurs de la rue de l'ancienne Poste (actuelle rue Urbain-Albouy), afin d'installer une école primaire, dans un contexte favorable à l'essor de l'enseignement catholique, conforté par la loi Falloux de 1850. Confiée en 1852 aux frères des Écoles chrétiennes, l'école reçoit plus de 210 enfants entassés dans des salles trop petites ; des travaux de construction de classes sont entrepris en 1853. A la suite d'un legs du cardinal Donnet la même année, l'établissement secondaire de la rue de la Tannerie est lui converti en pensionnat de jeunes filles, administré par les sœurs de la Charité de Nevers. Confronté à cette double concurrence, la commune décide la même année de concéder l'administration du collège public au diocèse, rapidement doté d'une chapelle. Dès cette époque, les principaux lieux d'éducation sont implantés de manière durable dans la topographie urbaine, en périphérie et le long des principaux axes d'accès à la ville.

Après sa reconstruction, la commune reçoit la donation de la "maison d'école" de la rue de l'Hôpital en 1860. Une école laïque est installée en 1862 dans une maison louée au 5, rue Jean-Jacques-Rousseau, alors qu'à la fin de la décennie, en 1868, le collège, en déclin, est sécularisé. L'école publique est annexée un temps à cet établissement, mais face aux inconvénients de cette solution, la municipalité décide pour la rentrée de 1872 de son installation dans une ancienne écurie de la rue du Tribunal (actuelle rue de la Libération). Avec des effectifs croissants, une seconde classe est créée, installée au 8, de la rue Jean-Jacques-Rousseau. En parallèle, la municipalité s'engage dans un projet de construction d'une école publique sur un emplacement vacant du même secteur, bâtie en 1875. L'implantation congréganiste est renforcée dans les années 1880 par la création, en remplacement d'un hospice de l'ancienne rue du Tribunal, d'un pensionnat destiné à l'hébergement des jeunes filles, dirigé par des sœurs de Notre-Dame-de-la-Consolation. Cependant, la ville souhaitant laïciser l'enseignement, l'école des frères de la Doctrine chrétienne est fermée en 1890. La commune décide, à son emplacement, de la construction d'une école de filles et d'une maternelle, projet mis en œuvre dans la seconde partie de la décennie. Les religieux établissent alors un nouvel établissement à proximité, sur un terrain à l'arrière de l'église paroissiale, appelé école Saint-Romain, venant densifier le réseau des établissements scolaires dans le tissu urbain. Un pensionnat de jeunes filles appelé du Monteil, dans une "magnifique situation sur une hauteur dominant le fleuve, aux portes de la ville", dirigé par la veuve Tapie, est également attesté à la fin du 19e siècle.

Au début du 20e siècle, les principaux travaux sur les établissements d'enseignement concernent essentiellement le collège municipal, agrandi dans les années 1910. C'est seulement après la Seconde Guerre mondiale que de nouvelles écoles sont créées dans la commune : avec l'urbanisation de la colline du Monteil au début des années 1950, un groupe scolaire est implanté dans ce secteur.

L'architecte bordelais Claude Chatenet intervient régulièrement sur les édifices scolaires de la ville dans les années 1960 et 1970. Un collège d'enseignement secondaire est édifié sur une vaste parcelle en périphérie de la ville en 1972, par les architectes de l'agence A.U.A. 33 (P. Mathieu, C. Bouey, P. Calmon, R. Tagini), et décoré d'une oeuvre du 1% réalisée par l'artiste François Cante, dit Pacos. L'école maternelle de la rue Lucien-Grosperrin est construite en 1974 et, avec l'arrivée d'une nouvelle population active liée à la mise en service de la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, l'école du quartier de Sainte-Luce est en chantier en 1979.

Les travaux les plus importants réalisés à la fin du 20e siècle concernent les établissements d'enseignement secondaire : la Région Aquitaine crée en 1989-1990 un lycée professionnel au voisinage du collège, lui même reconstruit alors que le lycée général est reconfiguré et modernisé au début des années 1990.

Périodes

Principale : 19e siècle

Principale : 2e moitié 20e siècle

Auteurs Auteur : aua 33

aua 33 est une agence d'urbanisme et d'architecture bordelaise composée de Claude Bouey, Pierre Calmon, Pierre Mathieu, Roger Tagini avec pour collaborateurs les architectes Jean-Claude Grillot et P. Piéquet. Dans les années 1970 elle est localisée au 30, cours de l'Intendance à Bordeaux.

, agence d'architecture (attribution par source)

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