Avant-port

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Le Verdon est réputé de tout temps pour sa rade permettant aux bateaux de s'abriter par mauvais temps.

Situé à l'extrémité de l'estuaire, le site a eu également un rôle important dans le développement du port de Bordeaux. La remontée périlleuse de l'estuaire représentait un inconvénient majeur pour la capitale girondine distante d'une centaine de kilomètres de l'océan. La profondeur des eaux à la Pointe de la Chambrette jouait également en faveur du choix du Verdon comme avant-port de Bordeaux.

Dès 1910, le projet d’un avant-port de Bordeaux au Verdon voit le jour dans le cadre de la loi du 15 juillet 1910 relative aux travaux d’amélioration et d’extension du port de Bordeaux et de ses accès. La construction d'un môle d’escale est décidée mais la guerre suspend les études qui ne sont reprises qu’en 1917. Ce n’est qu’en 1926 que le Port Autonome de Bordeaux (créé en 1925) engage les travaux réalisés par la société Hersent. Le môle d'escale est inauguré le 22 juillet 1933 avec l’accostage du Champlain en provenance de New York. Cet ouvrage innovant, salué par la presse de l'époque, a été dynamité quelques années plus tard, en 1944, par les Allemands.

Le site du Verdon est choisi en 1964 afin d’établir un avant-port pétrolier permettant de ravitailler les trois raffineries de Pauillac, Ambès et Bordeaux. Un appontement pétrolier est aménagé en prenant appui sur quelques vestiges en béton du môle. C'est la société Hersent qui est à nouveau chargée des travaux. Le 11 janvier 1967, l’avant-port reçoit son premier navire, Le Passy. Un dépôt pétrolier avec d'importantes cuves de stockage est également installé.

En 1970-1971, un complexe industriel est envisagé avec l'installation du groupe chimique américain Dow Chimical. La crise pétrolière en 1973 anéantit les projets. A partir de 1986, l'avant-port pétrolier est démantelé.

L'avant-port du Verdon s'oriente alors vers une autre activité, celle des porte-conteneurs : dès 1974, un projet de port rapide en eau profonde est établi et les premiers travaux sont engagés. Des enrochements sont apportés au pied du môle pour faire la digue de calibrage, des palplanches sont installées pour le premier gabionnage (juin 1974) et deux quais de 200 m sont construits avec un portique et deux grues de 24 tonnes. Le second portique est ajouté l'année suivante. En juin 1976, le port accueille son premier navire roulier et en octobre 1976 son premier porte-conteneurs.

Pour le chemin de roulement des portiques, les travaux ont été réalisés par l'entreprise Dodin : des pieux en béton armé étaient battus et reliés par une poutre en béton armé à l'aplomb des rails. Tous les accès et les terre-pleins ont été faits par Moter. Le hangar d'une superficie d'1,2 ha a été construit en 1976 par une entreprise vosgienne, Wesrock.

Le bâtiment du Département de l'Exploitation de l'Outillage et le Bureau Central de la Main d'Œuvre (BCMO) sont construits en 1975-1976 par plusieurs entreprises sous la direction de Gérard Faux, entrepreneur à Soulac. Il y a un atelier de réparations et un bureau chargé d'organiser les journées de travail du personnel de conduite et d'entretien des engins. De l'autre côté de la route, les bâtiments du BCMO, aujourd'hui détruits, abritaient la salle d'appel des dockers, des bureaux, une infirmerie et un restaurant d'entreprise.

En 1980-1981, le quai à conteneurs a été allongé de 150 m par les Chantiers d'Aquitaine afin de pouvoir accoster un troisième bateau avec un troisième portique (marque Ceretti-Tanfani). Ces aménagements ont été accompagnés du creusement de la darse. A cette époque, 12 à 15 bateaux accostaient par mois. A partir de 1985, le trafic diminue et Le Verdon est concurrencé par le site de Bassens.

Les aménagements liés à ces diverses et successives activités sont peu nombreux à être conservés : les vestiges du môle d'escale sont encore visibles, notamment à marée basse, réutilisés en partie pour l'appontement pétrolier. Un château d'eau, construit en 1934, pour l'approvisionnement en eau du môle d'escale domine encore le site. Les cuves du dépôt pétrolier ont disparu du paysage, seules leurs traces sont encore visibles sur les vues aériennes de la zone. Les grues girafes pour décharger les bateaux de leurs conteneurs sont nettement visibles sur les quais.

Par ailleurs, un atelier du Port Autonome, situé au sud du fort du Verdon, a été construit à partir de mars 1949 par l'entreprise Minjot. Il est aujourd'hui propriété du Conseil général.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Auteurs Auteur : Société anonyme Hersent

Entreprise de travaux publique fondée en 1860 par Hildevert Hersent. En 1897, il associe à son entreprise ses deux fils Jean-Baptiste et Georges ; ceux-ci fondent à leur tour en 1904 la société en nom collectif HERSENT Jean et Georges, devenue en 1922 la "Société anonyme HERSENT - Entreprises de travaux publics et maritimes".

, entrepreneur (attribution par travaux historiques)

L'avant-port du Verdon est situé à la Pointe de la Chambrette, à l'est du village et au sud de Port-Médoc. Il se compose des vestiges du môle d'escale construit au sud de la plage de la Chambrette, jetée accessible par une voie la reliant au village ainsi que par une autre route traversant les marais du Conseiller et rejoignant la route départementale Bordeaux-Le Verdon.

Le château d'eau construit en béton armé, permettant d'alimenter en eau le môle d'escale, est composé d'un fût tronconique surmonté d'une vaste citerne cylindrique. A proximité, se trouvent d'anciens réservoirs également en béton construits par les Allemands. La gare à terre du môle, vaste hangar, est aussi conservé tout comme le hangar du terminal à conteneurs de 12000 m2.

Au sud-est du site, les quais de déchargement sont dotés de grues-girafes et de hangars de stockage.

Les traces des cuves de l'ancien dépôt pétrolier sont encore visibles sur les vues aériennes dans les zones de marais au sud de l'allée des Baïnes.

Par ailleurs, un atelier du Port Autonome est situé à proximité du fort du Verdon. De plan rectangulaire, il s'ouvre par le pignon sud-est qui était autrefois orné des initiales et des armes du Port Autonome de Bordeaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté
  2. détruit
  3. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Le Verdon-sur-Mer

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pointe de la Chambrette

Cadastre: 2013 AP 11, 12, 2013 AN 1, 2013 AO 1

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