Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

D'évidence, le bâtiment principal possède une base médiévale : une porte à longs claveaux dans le mur sud, l'épaisseur même des murs (de près d'1,50 m) et l'appareillage en moyen appareil de pierre de taille sont les critères de cette datation.

Probablement ruiné ou partiellement détruit au cours de la guerre de Cent Ans, il fut rebâti au début du XVIe siècle, la paix revenue. De fait, la maçonnerie en moellon, qui repart et repose sur l'ancienne, est percée de jours et de fenêtres dont les cadres, à chanfrein droit (jours à l'est et au sud) ou à chanfrein concave dédoublé, font remonter cette reconstruction aux premières années de ce siècle. Le bâtiment principal comprend alors un grand corps de logis de plan carré et haut d'un étage carré (reposant sur la base médiévale), et deux corps de logis secondaires qui lui sont adossés au nord et à l'est, hauts de seulement un rez-de-chaussée, les trois communiquant ensemble. Les logis étaient sans doute alors couverts en lauze, comme le suggèrent le type de leurs charpentes (simple, à chevrons, entrait et faux-entrait) et le pignon ouest, repris, du corps principal.

Bien plus tard, en 1813, au moment de l'établissement du cadastre ancien, deux des trois corps fonctionnent indépendamment, puisqu'ils appartiennent à deux propriétaires différents : le corps secondaire nord (n° 77), à Catherine Barrière, veuve, qui possède également les deux jardins mitoyens (n° 76 et 78), tandis que le corps principal, le corps de logis secondaire oriental et sa cour (n° 79) et le jardin attenant (n° 75) appartiennent à un certain Jérôme Dalbavie. En 1830 (date portée), la cour est ouverte à l'est par un nouveau portail à arc en plein-cintre déprimé. Vers la fin de ce siècle encore, le corps de logis principal est repris, tout spécialement avec l'installation d'un balcon ouvrant une porte-fenêtre au premier étage : les chiffres L.D. (peut-être pour L. Dalbavie) et M.P. s'y lisent. La création de ce balcon, qui ouvrait sur le jardin appartenant en 1813 à la veuve Barrière, suggère que l'ensemble des corps et des espaces ouverts alentour appartiennent alors à nouveau au même propriétaire ; c'est la configuration actuelle.

Dans les années 1950, une longue dépendance, ouverte par de grandes fenêtres horizontales, fut bâtie au sud de la propriété : elle servait d'atelier ou d'usine de conserverie pour la confection de produits artisanaux à base de canard.