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Logis du fief des Marais puis logis seigneurial de Coulon, puis demeure
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
Ici s'élevait jusqu'à la Révolution le siège du fief seigneurial des Marais, devenu siège de la seigneurie de Coulon dans la seconde moitié du 16e siècle. Propriété de Catherine de la Jaille vers 1481, le fief des Marais est le premier des quatre fiefs composant Coulon rachetés, en l'occurrence en 1528, par les Pelot, riche famille de marchands marandais (en 1494, Pierre Pelot est mentionné comme marchand à Coulon, commerçant entre autres du sel). Ces quatre fiefs sont réunifiés par Pierre Pelot dans les années 1560-1580. En 1583, il en rend aveu auprès du seigneur de Benet, imité ensuite par ses successeurs à la tête de la seigneurie de Coulon. Le dernier est Gabriel Jean Simon Berthelin, comte de Montbrun, décédé en 1794. Sa seconde épouse demeure en son logis de Coulon lors de l'incendie d'une partie du bourg, rue du Four, en 1801.
Englobant tout l'espace situé entre la rue du Four au sud, la rue du Petit Logis à l'ouest, et l'impasse débouchant sur la rue du Marais au nord, la propriété apparaît d'abord sur le plan du bourg de Coulon vers 1780 (repère 1). On y voit le "château" ou logis, flanqué de deux tours rondes, entre une cour à l'ouest et un jardin à l'est. La propriété est délimitée au sud par la rue qui conduit à l'est au four banal (rue du Four), et au nord par un cours d'eau ou doue ou douve qui s'écoule vers l'est, contournant le bourg depuis la Sèvre Niortaise à l'est (actuellement rue de la Gâtinerie puis rue de la Douve).
La propriété apparaît ensuite sur le plan cadastral de 1833. Aujourd'hui traversée par l'impasse du Petit Logis, qui n'existait pas à cette époque, une grande cour ouvrait à l'ouest sur la rue du Petit Logis, avec le logis seigneurial en fond de cour, à l'est. Celui-ci était plus long vers le nord que ne l'est la maison actuelle : l'impasse a remplacé cette partie du bâtiment, disparue, dont on a probablement remployé une baie dans une petite construction située au nord-est. Le logis était par ailleurs peut-être prolongé au sud par un corps de bâtiment plus bas (actuel 9 rue du Four), puis, en retour d'équerre, par une aile de communs qui longeait la rue du Four. Au nord se trouvaient d'autres bâtiments (actuellement 3 impasse du Petit Logis). Enfin, le plan cadastral de 1833 montre que le logis était toujours relié par voie d'eau à la Sèvre Niortaise, par l'intermédiaire du cours d'eau qui contournait le bourg par l'est.
Au cadastre de 1833, la propriété appartient encore aux héritiers du comte de Montbrun, soit, par leurs épouses, le comte de Sainte-Hermine (qui habite au château de la Tiffardière) et le comte de La Rochebrochard (demeurant à Aiffres). Le 6 septembre 1844, les biens de la succession Montbrun sont vendus aux enchères, en particulier la métairie de la Coulonnerie et "le château" qui comprend une maison, un magasin, un four, un fournil, des écuries, des remises et autres servitudes, des cours et jardins. Pierre Rainier, marchand de fer, veuf de Marie Largeau, achète la partie sud de la propriété, tandis que le reste, et l'essentiel, est acquis par son gendre Louis-Pierre Servant, propriétaire, époux de Louise Rainier. Le cadastre mentionne une nouvelle construction en 1844 au nom de celui-ci. Quant à l'aile de communs sud, elle est revendue en 1856 par Rainier et son gendre, Firmin Doignon à plusieurs particuliers, et fait place par la suite à de nouvelles maisons (1, 5 et 9 rue du Four). En 1866, la municipalité envisage d'installer dans l'ancien logis la mairie-école de garçons, trop à l'étroit dans ses locaux alors situés au 3 rue Gabriel-Auchier. Un plan du logis est établi à cette occasion, le 2 novembre 1866, montrant qu'il est alors encore entier, avec cinq travées d'ouvertures au nord comme au sud.
Louis-Pierre Servant et son épouse meurent sans enfants en 1891 et 1893. Leurs biens reviennent à leur nièce, Marie Doignon. Le 23 septembre 1897, devant Me Roy, notaire, l'ancien "château" est vendu à Léon Naudin, propriétaire, expert, époux de Marie-Louise Rousseau, demeurant à Magné. Il semble qu'il soit à l'origine de la démolition de la partie nord du logis, dont une baie est intégrée dans une serre construite dans le jardin au nord-est. Il est probable que l'on ait malgré tout conservé l'essentiel de la partie sud (18e siècle), notamment ses larges ouvertures réparties sur trois travées. Le plan d'alignement du bourg en 1887 montre encore la grande cour et son entrée sur la rue du Petit Logis à l'ouest. Léon Naudin revend la propriété en plusieurs lots le 11 février 1910, notamment une portion de la cour, une maison, l'ancien logis dont la moitié nord a été démolie, le tout acheté par Albert Soulisse, bourrelier et cafetier (il tient le café-hôtel "le Terminus", 36 place de l'Eglise). L'impasse du Petit Logis est tracée à cette occasion, pour desservir les différents lots ainsi vendus.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 18e siècle, 2e quart 19e siècle |
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Description
L'ancienne propriété seigneuriale est traversée d'ouest en est par l'impasse du Petit Logis. Sur son côté sud demeure l'ancien logis qui a cependant perdu sa partie nord, au profit de l'impasse. Il est prolongé à l'est par un jardin, clos de murs, et des communs. Haut d'un étage et double en profondeur, le bâtiment présente en façade, à l'ouest comme à l'est, trois travées d'ouvertures. La travée la plus au nord devait constituer l'axe central du logis avant la suppression de sa partie nord. Cette travée comprend en effet, à l'ouest comme à l'est, une grande porte. Celle côté nord possède un encadrement mouluré et est surmontée d'une corniche. Comme elle, les baies, de grandes dimensions, ont un encadrement saillant et un linteau en arc segmentaire. A l'ouest comme à l'est, la façade est couronnée par une corniche. On observe enfin qu'une partie de la façade orientale est construite en pierre de taille, l'autre non.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79005287 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Logis du fief des Marais puis logis seigneurial de Coulon, puis demeure, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/552ced1b-d606-431e-aa08-4e5571484b30 |
Titre courant |
Logis du fief des Marais puis logis seigneurial de Coulon, puis demeure |
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Dénomination |
demeure |
Parties constituantes non étudiées |
cour jardin mur de clôture communs |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , 3 impasse du Petit Logis
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 1833 D 760, 2024 AI 54