Manoir

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > La Bussière

Le domaine de la Jarrie est un ancien manoir, autrefois probablement entouré de fossés, dont les vestiges les plus anciens pourraient dater du 16e siècle. De nombreux remaniements ont été effectués depuis cette période mais le plan des bâtiments a peu évolué. Le logement principal présente un certain nombre de ces vestiges pouvant être attribués au 16e siècle, dont une fenêtre à traverse sur l'élévation est, de petites baies à encadrement chanfreiné servant de soupiraux du sous-sol et quelques autres traces d'ouvertures ou de cheminées anciennes. Les dépendances accolées au nord présentent également des fenêtres à encadrement chanfreiné qui pourraient dater de cette période. L'aile sud, qui comprenait un logement secondaire, une tour d'angle et des dépendances, est la partie du domaine qui a subi le moins de remaniements depuis cette époque. Le plan cadastral de 1826 révèle l'existence de fossés à l'ouest des bâtiments, de part et d'autre du chemin d'accès. Un ouvrage défensif ou un pont-levis existait peut-être autrefois à cet emplacement. Les fossés se prolongeaient peut-être également tout autour des bâtiments. Le plan cadastral de 1826 mentionne aussi un colombier sur la parcelle G2 6, au sud-ouest des bâtiments actuels. Ce colombier, ou pigeonnier, a totalement disparu et la date de sa destruction reste inconnue. Les matrices cadastrales réalisées en 1826 révèlent l'existence de deux logements, le principal comprenant 1 porte cochère et sept ouvertures, l'autre une porte et une fenêtre. Une très grande vigne s'étendait alors au nord du manoir.

Le propriétaire mentionné sur le cadastre de 1826 est François Audiguier demeurant à Saint-Savin. En 1885, la propriété passe aux mains de Maurice Demarçay, député, demeurant à Saint-Savin. Né à Paris en 1835, député de 1881 à 1885 et de 1889 à 1900, Maurice Demarçay est éleveur de chevaux et membre du Conseil supérieur de l'agriculture et de celui des haras. Il s'illustre fréquemment comme un grand défenseur des progrès de la race chevaline. Maurice Demarçay devient sénateur en 1900 et meurt à Saint-Savin en 1907. Il aménage vraisemblablement le domaine de la Jarrie en une ferme d'élevage chevalin. Le logement principal est alors converti en grange à la fin du 19e siècle : les baies anciennes sont pour la plupart détruites et plusieurs baies couvertes d'un linteau en arc segmentaire délardé sont percées ; sur le mur latéral sud, une grande porte est ouverte à l'étage, pour permettre de charger le fourrage ; les chaînages d'angle sont vraisemblablement repris à l'étage. Des photographies datant de 1975 témoignent de l'aménagement de l'ancien logement en grange.

Les autres bâtiments ont été partiellement remaniés à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. La grange située à l'angle nord-est a été construite en 1911, selon la date inscrite sur le linteau de la porte haute. Des reprises de maçonnerie ont été effectuées sur les angles nord-ouest et nord-est de l'aile sud. A la fin du 20e siècle, l'ancien logement principal converti en grange est à nouveau aménagé en logement. A cette occasion, l'intérieur du bâtiment a été transformé, mais peu de modifications ont été effectuées sur les ouvertures et les élévations extérieures.

Périodes

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1911, porte la date

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Le domaine de la Jarrie est constitué de plusieurs bâtiments disposés au nord, à l'est et au sud d'une cour accessible à l'ouest par un chemin. Les anciens fossés ont été comblés, mais une légère dénivellation indique encore leur emplacement au sud-ouest de la cour.

Le logement principal occupe le côté est de la cour. Il s'agit d'un bâtiment relativement massif, constitué d'un sous-sol aujourd'hui inaccessible, d'un rez-de-chaussée et d'un étage. Il est coiffé d'un toit pentu à longs pans et croupes couvert en tuile plate. La façade à l'ouest présente cinq ouvertures au rez-de-chaussée, trois portes et deux fenêtres, couvertes d'un linteau délardé en arc segmentaire. Trois fenêtres sont percées à l'étage. Ces ouvertures datent de la conversion du bâtiment en grange. Dans le soubassement, une ouverture murée, à encadrement chanfreiné, est probablement l'ancienne porte d'accès au sous-sol. Selon la tradition, un souterrain reliait autrefois la Jarrie et Châtillon. L'élévation postérieure, à l'est, présente au rez-de-chaussée six fenêtres couvertes d'un linteau délardé en arc segmentaire. Deux d'entre elles sont d'anciennes portes et plusieurs semblent avoir été remaniées ou percées récemment. Une croix blanche, probablement peinte à la chaux, est visible au-dessus d'une ouverture. A l'étage, une fenêtre à traverse et à encadrement chanfreiné a été conservée et plusieurs soupiraux murés sont visibles dans le soubassement. Dans ce même soubassement, un appareillage ancien constitué de pierres longues et plates contraste avec le reste de la maçonnerie plus récent. L'encadrement d'une grande porte haute murée est visible à l'étage du mur latéral sud. L'emplacement d'une grande cheminée serait encore visible à l'intérieur, contre le mur latéral nord.

L'aile sud est un long corps de bâtiment composé d'un ancien logement secondaire et de plusieurs petites dépendances dont peut-être une écurie et un cellier. Ces différentes pièces sont alignées et communiquent pour la plupart les unes avec les autres, sans couloir. Plusieurs ouvertures présentent un encadrement chanfreiné et une fenêtre est soulignée par un appui saillant. Plusieurs reprises de maçonnerie témoignent des remaniements, surtout aux angles nord-est et nord-ouest. Cette aile est flanquée d'une tour d'angle au sud-ouest. Cette tour circulaire a perdu sa couverture mais a conservé son élévation et ses ouvertures à appui saillant. Un four à pain est aménagé dans le rez-de-chaussée de la tour, avec un accès à la bouche du four à l'extérieur, côté mur pignon ouest. Ce mur pignon présente des vestiges d'une arche, dont la fonction est inconnue (peut-être pour communiquer avec une pièce supplémentaire ou avec l'extérieur). Trois dépendances sont accolées au nord du logement, deux sur le côté est de la cour, la troisième sur le côté nord. Elles sont couvertes en fibrociment, ardoise et tuile creuse et ont conservé plusieurs encadrements chanfreinés. L'une d'elles présente des baies couvertes d'un linteau délardé en arc segmentaire et porte la date 1911.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile plate, tuile creuse, ardoise, ciment en couverture
Étages

sous-sol, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit conique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , La Bussière

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Jarrie

Cadastre: 1826 G1 3 à 6, 2011 ZY 34

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