Présentation de la commune d'Aubas

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Aubas

Des vestiges gallo-romains retrouvés autour et à proximité de l’église du bourg, un mur et des vestiges (tegulae, pilettes d’hypocauste, tessons de poterie) à 500 m au nord-est de Vialot (commune d’Auriac-du-Périgord) qui seraient liés à une villa, des monnaies (dont un as de Nîmes, 1 as d’Auguste, 1 antoninien de Gallien, un de Claude II) trouvées dans la grotte de la Roche-Malière témoignent d’une occupation du territoire d’Aubas (aussi appelé "des Bas", "deus Bas" ou "de Bas" dans les textes) depuis l’Antiquité. La voie antique Périgueux-Brive (dont l’existence n’est attestée par aucune preuve archéologique) aurait suivi en partie l’ancien Chemin royal, qui part de Vialot et se dirige vers les Farges, en limite nord-ouest de l’actuelle commune.

La longue période qui suit l’installation des princes Wisigoths en Aquitaine au cinquième siècle et qui va jusqu’à l’an Mil reste très obscure en raison de l'absence de vestiges de cette longue période. Mais l’occupation du site durant l’Antiquité, le vocable de son église (Saint-Cyr) et la désinence latine du nom Aubas plaident en faveur d’une évangélisation précoce du territoire et de la création toute aussi précoce d’un lieu de culte, entre les cinquième et septième siècles. Le suggère également la découverte, en 1904, autour du sanctuaire actuel, de sarcophages monolithes (couverts de tegulae ?) qui pourraient dater de ces siècles. De plan rectangulaire, bâti en petit appareil à peine équarri, éclairé par des fentes de jour en plein-cintre, contrebuté à l’intérieur par des arcades elles-aussi en plein-cintre sur chapiteaux sculptés, le chœur de l’église paroissiale remonte certainement à la fin du onzième ou au début du douzième siècle ; la nef fut créée au cours du douzième siècle. Toutefois, la mention la plus ancienne retrouvée de la paroisse d’«Ambas » ne remonte guère plus loin qu’au treizième siècle (pouillé de l’archiprêtré de Sarlatensis). En 1324, Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, assigne une rente de 500 livres sur l’étendue de la châtellenie de Montignac, dont fait partie la paroisse « deus Bas », en faveur d’Archambaud, comte de Périgord, pour constituer la dot de sa sœur Jeanne de Pons. De l’année suivante (1325) date également la mention de l’« iter » (route) de Montignac vers Beauregard, passant par Aubas. Dès lors, la paroisse connaît un essor économique et démographique, suivant en cela le développement du siège de la châtellenie. Dans ce mouvement et de ces années (1324, 1402) datent les premières mentions de « mas » (exploitations rurales d’une certaine importance) à Féletz (« Daurat »), au Bigord, à La Laugezie, à La Rochemalière et au Bousquet («Sen Chaman »). C’est aussi de cette période (1365) que remonte la première citation de l’« hospitium de Sauvebuo [Sauvebœuf] ». Nous sommes tentés de placer la création du port d’Aubas également à cette époque.

Comme dans d’autres paroisses mais de manière plus importante, les ravages de la guerre de Cent Ans ont laissé peu de vestiges : seules l’église et une ferme à la Mijardie (voir IA24004081) recèlent des éléments en élévation antérieurs au quinzième siècle. Par voie de conséquence, la reconstruction de l’après-guerre a sans doute été intense, se poursuivant jusqu’au milieu du siècle suivant et au-delà, sous l’impulsion des seigneurs locaux qui reprennent en main les campagnes (les Féletz, Reignac, Martin). L’un d’eux se distingue : Jean III de Ferrières, qui fit bâtir le château le plus important du territoire (Sauvebœuf) au début du dix-septième siècle, après avoir acheté au roi Henri IV la haute, moyenne et basse justice de la paroisse d’Aubas (1598). Les prémices de l’intensification de la viticulture sur le territoire doivent remonter à cette époque charnière : de nombreux chais et cuviers placés dans le soubassement de constructions de ce siècle et du suivant en témoignent. La carte de Belleyme levée en 1768 (planche n° 23) révèle l’ampleur des vignobles sur la paroisse, avec des zones plus importantes que d’autres, tels le Bigord, l’Arzemme, la Mijardie, le Bousquet, Laugezie, le Sablou et Laudigerie.

Le développement de la viticulture à Aubas connaît un reflux important avec la Révolution, comme le confirme encore le cadastre ancien de 1813 où de nombreuses parcelles sont en friche. Il connaît ensuite un fort regain, comme le suggèrent les nombreuses constructions, tout spécialement des loges de vigne isolées dans la campagne. Au cours du dix-neuvième siècle, les projets de rendre la Vézère navigable voient un commencement de réalisation, qui est avortée par l’arrivée du chemin de fer (ligne de Hautefort à Sarlat). La crise du phylloxéra au cours de la seconde moitié du siècle a mis un terme à cette culture, remplacée progressivement par celle du tabac (de nombreux séchoirs sont encore en place sur le territoire communal). La ligne de chemin de fer est abandonnée en 1956 car jugée peu rentable ; elle fut alors rachetée par la commune pour en faire la D45 ; une centrale électrique est aménagée sur l’ancien moulin d’Aubas en 1957. En 1873, l'entité communale ne compte que 542 habitants pour une superficie de 1 754 hectares. En 1968 et en 1975, elle n’en compte plus que 348, mais, depuis, le nombre d'habitants ne cesse de croître (395 en 1982, 458 en 1990, 488 en 1999, 627 habitants en 2012). La commune fait partie de la zone tampon du Grand Site de France Vallée de la Vézère et, à ce titre, est inscrit par arrêté ministériel du 28 juillet 2016.

La commune d’Aubas est située au nord-est du canton de Montignac. Son territoire, composé du chef-lieu communal et de près d'une vingtaine de lieux dits, s'étend sur 1 753 hectares, dont environ 700 de SAU (surface agricole utile) et 900 de bois et landes. Près de 53 % de la surface totale de la commune sont donc couverts de bois, essentiellement un mélange de feuillus (chênes, châtaigniers) et de conifères. Il est traversé, du nord-est au sud-ouest, par la Vézère qui, en deux endroits (au Bigord et à Sauvebœuf), sert de limite communale. Le principal méandre de la rivière abrite le château de Sauveboeuf. L'altitude maximum est de 255 mètres au sommet de la colline surplombant à l’est la Garenne et de 68 m au minimum en fond de vallée au bourg d’Aubas. La route départementale 704 (l’ancienne route nationale 704) est la principale voie de communication de la commune, également desservie par la route départementale 45. Le territoire repose en grande partie sur une base calcaire du jurassique, spécialement à l’est de la Vézère dont la vallée est constituée d’alluvions du quaternaire. Le sous-sol de la portion ouest du territoire est composé de marne de calcaire du lias. Des phénomènes particuliers sont à noter à proximité de la Vézère, sur les falaises calcaires. Des grèzes ou éboulis cryoclastiques se forment au dépens du calcaire. Ils forment des manteaux assez épais et souvent liés qui empâtent une partie du bas des versant de la Vézère exposés au sud. C'est notamment le cas en amont du bourg d'Aubas, à côté de Sauvebœuf.

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